Tireur au "MAS 51" du 3e RPC, opération Atlas, 1957.

Bonsoir,

Je vous présente une évocation d'un grenadier voltigeur du 3ème RPC lors de l'opération "Atlas I" en Algérie, dans le massif de l'Atlas blidéen, du nom de la ville...

Cette série d'opération "Atlas" préfigure l'opération, plus célèbre, "Agounenda".

Bien sur coiffé d'une casquette "Bigeard", il est vêtu d'une veste TTA modèle 1947/52 allégée et d'un pantalon TTA modèle 1947/53, le tout camouflé. Sous sa veste il porte un chandail modèle 1945, sans rien d'autre mis à part les plaques portée autour du cou ici invisibles donc... il a préféré une paire de brodequins à jambières modèles 1952/56 plutôt qu'une paire de pataugas. Il est vrai que ces dernières ne protègent et ne tiennent absolument pas les chevilles contrairement aux "rangers" et sur le terrain escarpé de l'Atlas, notre homme ne pas pris de risque.

Il emporte avec lui un ensemble pour une opération de 48 heures dans une musette TAP modèle 1950/51. Le tout est spartiate. Une pelle pliante américaine pour les éventuels petits travaux de terrassement, une simple toile de tente en guise de couverture dans laquelle les hommes se roulent la nuit, tout habillé pour être prêt à partir à tout instant, une veste matelassée modèle 1950 du 1er type pour le matin et le soir ou si le temps se gâte, peut être un paire de chaussettes de rechange au sec aussi ... en plus des munitions et vivres adéquates.

Son "brelage" est classique, et se constitue d'une paire de bretelles de suspension TAP modèles 1950/53 et du ceinturon de même modèle, il porte ses clips de 7.5mm dans une paire de cartouchières TAP modèles 1950/53 qu'on reconnait aux petits crochets et aux rivets simples qui les renforcent. Dotées de passants, il a d'ailleurs passé une des deux cartouchières dans son ceinturon tandis que l'autre est portée au crochet en "tape-c**". Moins courant que le bidon français modèle 1952 mais suffisamment représentatif pour l'illustrer, il transporte son eau dans un bidon américain.

Il a dangereusement fixé par leurs cuillères, sans mesure de sécurité apparente, deux grenades DF, une modèle 1937/46 (jaune) et une modèle 1937 (jaune/rouge). C'est une pratique plus que généralisée et notre homme reste modeste comparé à certain de ses camarades qui n'hésitent pas à en placer jusqu'à quatre... Ne souhaitant pas s'encombrer de la pochette à pansement "II/48", il a fixé un pansement américain au fourreau de son poignard M3 à l'aide de deux élastiques de lovage de suspentes de parachute.

Armé d'un fusil MAS 36-51, il a déjà mis en place une grenade Anti Personnel modèle 1952 de 34mm sur le canon de son arme. Il ne lui manque plus qu'à engager une cartouche feuillette pour être prêt à tirer à tout moment...

(Désolé de la qualité très bof des photos de plein pied, la luminosité m'a fait défaut...)














L'arme est neutralisée au banc d'essai de Saint-Étienne, les grenades à main et celle à fusil (ainsi que sa fusée) sont inertes :

Belle réalisation. Par contre la grenade jaune et rouge n'est pas modifiée, ce n'est pas une DF 37/46 mais une pure 37 Domage cette peinture un peu criarde....

Bonsoir Icare,

Merci à toi et pour cette information, j'avais un doute car il est vrai que je trouvais la pointe du corps assez fuselée pour une DF 37/46 ! Je l'ai rentrée telle quelle, mais la peinture jaune fluo sur la photo de neutralisation n'est pas représentative, en vrai la peinture est bien jus et beaucoup plus belle :


Pablo

Bonjour,

Très belle représentation!
Avec des pièces de qualité comme d'habitude. Bravo

Merci beaucoup à toi !!

J'adore !
France

Punaise ( je reste poli) magnifique présentation, superbe gugus et qualité des effets.
La présentation, la mise en scène du personnel, les explications, j'apprécie beaucoup.
Merci

Merci France !

RMAN c'est moi qui te remercie ... !

Salut Commando Cobra !
Toujours autant de plaisir à ouvrir tes posts. Encore bravo pour cette superbe présentation.
Cdlt,
Colosse71

Salut

Effectivement superbe prestation on y apprend plein de détails sur la mise en place du matériel c'est vraiment sympa ( comme dans un livre ^^).

Petite suggestion au re enactor que tu es, hier je me baladé sur le port de  Port Vendre et je n'avais jamais remarqué a quel point le port n'avait pratiquement pas changer depuis la Guerre d'Algerie. D'ou ma suggestion: pourquoi ne pas faire des photos la bas ? le cadre est parfait pour un soldat en partance pour la colonie.





cordialement

Merci à toi toitoine ! Content que tout celà soit utile et agréable, c'était le but recherché !

En effet le port n'a pas des masses changé, intéressant merci du tuyaux ! Avec la petite autorisation qui va bien, ce serait top d'y faire des photos... la difficulté sera de trouver le bon angle pour ne rien avoir d'anachronique, ou de trop anachronique du moins

Cdt,

Toujours aussi réalistes tes mannequins, bravo !

Merci à toi F@bien !

Bravo et merci pour toutes ces explications !

Bonjour,

superbe présentation, juste une question : la pelle ouverte qui sort du sac, c'est un bon moyen pour la perdre en marchant...

je pense que c'est inspiré d'une photo d'époque mais avec un montage pareil sur ce type de musette....on est bon pour un bon compte rendu de perte.

Lieut13

Bonjour Lieut13,

Je ne fais rien qui ne soit pas constaté sur photos d'époque, ici à Hassi Rambou le matin du 21 Nov 57, un gars de la 3 (Réf Aucune bête au monde...) :



Je monte les sacs à dos ou musettes avant de les placer sur les mannequin, là le tout est bien compacté et serré, la position du fer de la pelle semble vous faire peur mais elle serait tombée lors de la mise en place, ce qui n'a pas été le cas.

Cdt,

Bonjour,

Superbe ce mannequin!!!

Un grand merci Olivier !

Bonjour
Et bravo pour cette remarquable présentation...
Quelques remarques:
- je n'aurais pas aimé partir en opération avec des "rangers" neuves et non cirées, comme celles portées par notre voltigeur...
- notre homme est armé d'un fusil MAS 36-51, avec une grenade engagée sur le canon. Il s'agit donc (organisation dite TED 107) du 4e grenadier-voltigeur de l'équipe "voltige" d'un groupe de combat, armé d'un fusil lance-grenades. Sa dotation théorique en munitions est de 40 cartouches, 5 grenades à fusil, et 5 cartouches feuillettes. Il emporte également une pelle-pioche, un pansement individuel, et un panneau "aviation"
- si une grenade est engagée sur le fusil, c'est que les dispositions de combat ont été prises, et une cartouche feuillette est nécessairement engagée dans la chambre. La sûreté est alors assurée par la culasse incomplètement verrouillée, comme c'était la règle sur cette arme, non dotée d'un levier de sûreté
- aucune grenade à main n'est normalement prévue dans la dotation du tireur lance-grenades
- les autres grenades à fusil doivent être disponibles rapidement. Je ne me souviens pas si un accessoire spécifique était prévu pour les transporter
- j'ai servi dans le même régiment, quelques années plus tard. Les tenues avaient changé, les AA 52 avaient remplacé les FM 24-29, et les MAS 49-56 avaient remplacé les MAS 36-39. Mais l'organisation restait la même. Je commandais un groupe de combat, et mon tireur lance-grenades utilisait, pour transporter ses projectiles, un porte-chargeurs de PM MAT 49. D'ailleurs, on le voit très bien sur cette photo (troisième homme tournant le dos en partant de la gauche), prise en opération de maintien de l'ordre dans les faubourgs d'Alger, peu de temps avant la bataille de Bizerte. Le premier en partant de la droite est mon tireur AA 52. Notez l'étui de son PA MAC 50, et son porte-chargeurs. Les autres paras sont en majorité armés de PM MAT 49. Un autre, armé d'un MAS 49-56 porte un chargeur accroché à son "brelage".
En espérant que ces précisions vous seront utiles...
JJ

Bonjour,

Merci pour le compliment et ces remarques constructives !

Concernant les brodequins à jambières, il est évident que moi non plus je ne voudrais pas les porter, c'est un objet de collection (même si cela ne vaut pas grand chose, quoi le court du militaria "Algérie" monte en flèche...) et je ne souhaite pas les modifier, elles resteront ainsi, elles sont aux pied d'un mannequin et à part quelque passage au lait de bébé réguliers, je ne les modifierais pas outre mesure.

Dans la période que je dénomme habituellement "sous Bigeard" et qui de toute manière ne correspond pas à autre chose que le 3e RPC puisque ce dernier est renommé RPIMa en 58 comme toutes les troupes colo, moment qui coïncide avec la prise de commandement de Trinquier, qui remplace Bigeard. Ce dernier s'occupant du secteur de Saïda formant les commandos Georges et Cobra, avec Marc Flament et bien d'autres. Donc je disais, au 3ème RPC les tireurs au MAS 36-51 transportent souvent leurs grenades dans des musettes américaines "GP". on voit souvent les tireurs avec des grenades à fusil engagées, sans cette musette sur eux. Deux illustrations du port de la musette US GP pour les grenades à fusil, un gars de la 3 à Hassi Rambou (21/11/57) et l'autre un gars de l'EJA, antérieure, durant les opérations "Béchar" qui précèdent les combats de Timimoun :


(D'ailleurs celle dernière prouve aussi l'emporte des grenades à main par un tireur "lance patates")

Et toujours pour montrer le port de grenades à main par un tireur "MAS 51" :


(Dans cette dernière en plus de la DF dans le porte grenade type "joueur de boule" on remarquera bien sur la veste allégée non camouflée rentrée dans le pantalon TAP 47/52. Ce dernier n'est pas une chose à "noter" accessoirement, car très souvent vu au coté des autres effets TAP 47/53 ou 54 ou TTA 47/50 ou 53 camouflés pour les pantalons...)

Cordialement,

Cdo Cobra

Bonjour
Tout à fait, c'est pourquoi j'ai pris la précaution de préciser : "normalement".
D'ailleurs, j'ai constaté que le respect du règlement, en ce qui concerne l'habillement et l'armement, dépendait, et dépend sans doute toujours, de la personnalité des "patrons", et en particulier de celle du commandant de compagnie.
C'est ainsi que dans la mienne, il n'était pas question, quelque soit la saison ou la région, de porter autre chose que des "rangers". Les "pataugas" étaient proscrits.
La même rigueur était de mise pour la tenue : entièrement camouflée, ou mixte pantalon uni et veste camouflée, ou short plus veste camouflée; mais la même pour tous.
Il en était de même pour l'armement, sauf pour les sous-officiers.
C'est ainsi que, alors son arme réglementaire était le PM MAT 49, l'autre chef de groupe de ma section ne partait en opération qu'armé d'un fusil MAS 49-56 à lunette.
Quant à moi, j'ai utilisé indifféremment un PM MAT 49, un fusil MAS 49-56, ou une carabine US M1 A1.
JJ