Fourreau Cuir Epée à ciselure IIIe République

Bonjour,

Ci dessous une restauration de fourreau cuir que je viens de terminer pour une Eépée d'officier des Harras.





Il manque encore l’agrafe de fixation a mettre.




J'expliciterais sous peu ma méthode de réalisation.

Claude

Bonjour,
si le fourreau a été refait, c'est vraiment superbe!
Cordialement,
CG

bonjour,
Superbe!!!
J'ai hate de connaitre le procédé...car j'en ai un coupé en deux....La maladie de ces pièces très fragile à l'origine encore plus avec le temps.
Cdt

Merci a vous pour les compliments cela fait plaisir surtout venant de Crevette dont j'ai déjà pu apprécier la qualité de son travail.

J'aurais quelques autres réalisations a vous soumettre mais bon patience...

Pour revenir au fourreau le principe général est le suivant :
- traçage du gabarit sur du cuir de 2.5 mm (je fournirais ultérieurement le gabarit que j'ai utilisé une fois que je l'aurais remis au propre).
- traçage des lignes de couture à 1.5mm du bord.
- traçage des points à la roulette ou au réglet tout les 5mm (bien vérifier que les points restent bien en phase de part est d'autre).
- perçage des points à l'alène (Alène aux pinces lame losange de 2.6mmx1.4mm). La lame doit être parallèle à la ligne de couture et l'on perce le cuir perpendiculairement).
- découpe du profil. Perpendiculairement au deux extrémités et à environs 45° vers l'intérieur du fourreau sur la longueur.

J'ai commencé par faire des tests avec des chutes de cuir pour les deux extrémités pour valider mes côtes d'une part et voir la faisabilité au niveau du point qui est le plus critique : La bouterolle. Il faut en effet que le fourreau rentre suffisamment dans la lame et que l'on puisse insérer la bouterolle.





Apres je suis passé au fourreau complet.
Pour la longueur de fil il faut compter 5 fois la longueur du fourreau (2 fois et demi par coté).
Je mouille mon cuir 10 min (immersion totale) et j'attaque la couture en commençant par un point double puis couture point de sellier classique.

Et là c’est long….
Au fur et à mesure de la couture je forme le fourreau en l’écrasant des deux pouces quitte à le plier vers l’arrière de la couture.



Si je m’arête trop longtemps et ou que le cuir commence à sécher, pas de soucis on le remouille.
Une fois la couture finis je termine par un point double et j’enquille le fourreau sur la lame.



Il faudra peut être le marteler doucement la tranche de la lame de part et autre au niveau de la bouterolle.
Ne pas hésiter à l’insérer plus haut que sa position finale pour avoir un peu de jeu au séchage.
Une fois sur la lame on rapproche précautionneusement à la pince le bourrelet de cuir de la couture.
Il faut bien sur au préalable graisser la lame pour la protéger,  ou et c’est ce que je ferais la prochaine fois la protéger avec une ou deux couches de gaine thermo rétractable (qui en plus du rôle de protection permettra d’avoir un jeu fonctionnel après séchage).

Le lendemain on s’attaque au filet. Le cuir et normalement encore humide en profondeur (si ce n’est pas le cas l’humidifier légèrement avec une éponge).
Pour faire les filets on commence avec une tige de cap laiton ou autre de 1.5mm environs que l’on martelle doucement en position pour commencer à marquer le sillon. Attention il n’y a pas droit à l’erreur.
Je l’ai ensuite approfondi avec un outil de sculpture que j’avais en ma possession mais on peut aussi très bien le faire avec un plioir ou tout autre objet.
S’ensuit ensuite une semaine de séchage sur la lame. Environs 2 fois par jour retirer le fourreau pour re-graisser si besoin la lame avant de le remettre en place.

Une fois bien sec,  on affine la pointe pour rentrer la bouterolle (humidifier si besoin le cuir en surface). Pour la chape il n’y a normalement aucune difficulté. On peut aussi su besoin donner un petit coup de carborundum pour affiner le bourrelet.

Teinture en noir. Pour ma part j’ai utilisé de la teinture à l’alcool Fiebing.
A ce stade tout doit avoir sa place définitive.

Pour durcir le cuir, je le plonge 15 min dans de l’eau avec de la gélatine de pâtisserie (j’ai mis 9 feuille pour 1/2l mais je mettrais le double la prochaine fois).
Préparation de la gélatine classique 10min dans l’eau froide puis au bain marie jusqu'à dissolution.
Je me suis fait un tube bouché avec du PVC de canalisation pour mettre l’ensemble à tremper.
Attention il faut attendre que la gélatine soit en dessous de 34° avant de tremper le fourreau.
A priori au dela de 34°C il y a modification des propriétés du cuir.
Et on et reparti pour une semaine de séchage sur la lame et la retirant 2 fois par jour pour la graisser au besoin.
Normalement les filets se seront estompé un peu âpres ce bain de gélatine donc pareil que la première fois, le lendemain on les reprend au plioir et on resserre aussi le bourrelet de couture à la pince.

Voila en espérant avoir été assez clair.

Claude

La couture est très belle, bien jointive et bien droite, parfois ça part un peu en vrille

Très bien le truc pour durcir le cuir, je n'y aurais jamais pensé, et surtout jamais cru que de la gélatine puisse durcir!

Pour la couture qui par en vrille je pense que c'est la photo ou la couture est en cours qui donne c'est impression.
Le cuir étant encore mouiller il vrille de çi de là. Il faut par contre bien le mettre en position avant de le faire sécher.
J'ai essayé de faire une photo du dos finis mais je en suis pas sur que l'on arrive a bien voir l'ensemble.



Pour la gélatine, en regardant sa composition et en comparant aux colles anciennes (colle d'os, de poisson ou de nerf) on se rend compte que c'est aussi une colle.

Claude

Bonsoir,


Eh bien dis donc, chapeau !

Au fait, où t'es-tu procuré du cuir noir de 2,5 mm d'épaisseur, s'il te plaît ?

Super travail ! Bravo !

Pour le cuir j'ai omis de dire il faut du cuir tannage Végétal.
Il n'est donc pas noir à l'origine il faut le teinter.
Je me suis fournis à la tannerie Chapat. ils vendent des sangles de collet végétal de 1m20 à 1m30 de long et le largeur variée.
Içi du 60 mm de large est suffisant. Le cuir est de qualité et si l'on veux du 2.5mm il suffit de les contacter (à l'origine ils vendent du 3mm d'épaisseur).
Le prix est aussi plus que correct (11€ je crois).
Pour info je me suis renseigné il y a quelques temps chez un maroquinier qui restaure ce genre de fourreau et le prix annoncé tourne vers 400€.
Donc certes si il y a des défauts (et il y en a malgré tout) sur le mien, ce qui est normal pour un premier essai, cela vaut la peine de s’embêter.

Claude

Ici la couture est bien droite, c'est à moi que la couture en vrille est arrivée!

Depuis j'ai modifié ma façon de faire, ça venait je pense de la différence de tension des fils, l'un avec la main gauche et l'autre avec la main droite.
Depuis je les tends uniformément avec une seule main.

Brett29 a écrit:

Pour le cuir j'ai omis de dire il faut du cuir tannage Végétal.
Il n'est donc pas noir à l'origine il faut le teinter.
Je me suis fournis à la tannerie Chapat. ils vendent des sangles de collet végétal de 1m20 à 1m30 de long et le largeur variée.
Içi du 60 mm de large est suffisant. Le cuir est de qualité et si l'on veux du 2.5mm il suffit de les contacter (à l'origine ils vendent du 3mm d'épaisseur).
Le prix est aussi plus que correct (11€ je crois).
Pour info je me suis renseigné il y a quelques temps chez un maroquinier qui restaure ce genre de fourreau et le prix annoncé tourne vers 400€.
Donc certes si il y a des défauts (et il y en a malgré tout) sur le mien, ce qui est normal pour un premier essai, cela vaut la peine de s’embêter.

Claude

Merci !

Magnifique restauration, toutes mes félicitations et merci pour l'enseignement.

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