Dragon !

Bonsoir à tous,

voici un beau fusil que je viens d'acquérir.

Il s'agit de mon premier réglementaire à silex.
Je l'ai choisi non seulement sur sa bonne mine, mais surtout par son excellent état comme vous allez pouvoir en juger.
La question de l'état est pour moi incontournable car mon projet est de l'utiliser au tir dans les disciplines correspondantes.

C'est un fusil de Dragon Modèle 1777 corrigé An IX.
Celui-ci a été fait à la Manufacture Impériale de Turin et il est daté de 1809.

Dimensions :
Longueur totale : 141,5 cm
Longueur du canon (à la tranche de la culasse) : 102,7 cm
Diamètre intérieur du canon à la bouche : 17,7 mm
Épaisseur des parois du canon à la bouche : 1,7 mm
Poids : 3,96 Kg

Je vous laisse en compagnie des photos :

D'abord un portrait des deux côtés. Une belle arme comme je vous disais.

Gros plan de la platine.
L'inscription de la manufacture en petites capitales, le cachet EF pour Empire Français.
Le poinçon circulaire avec une étoile ... quoi t-est-ce ?  :
On remarque l'état de la lumière, du bassinet et de la batterie : aucune usure alors qu'à cet endroit, les effets des tirs sont souvent profondément marqués.

L'intérieur de la platine, la noix et la bride sont bronzés bleu-vert assez brillant.
La platine porte le matricule d'ouvrier 53 qu'on retrouve sur la noix et sa bride et sous le canon.
Il manque une feuille de plomb entre le silex et les mâchoires du chien. Une balle écrasée fera l'affaire.

La queue de culasse et l'inscription réglementaire Mle 1777, plutôt atténué.

La contre-platine poinçonnée W ou VV (Qui c'est ?)
Le millésime de fabrication 1809 et le poinçon W dans un cercle ce coup-ci ... ?

L'ensemble sous-garde - pontet - pièce de détente - passant de bretelle.
On le voit mal, mais le poinçon W ou VV est également présent.

La crosse côté droit. La cheville est toujours présente, mais le macaron et les lettres EF sont effacés depuis longtemps.
Les profondes inscriptions correspondent à quoi ? probablement une affectation ? 2 C, 7 C et 77.

La crosse côté gauche.
La joue est magnifique.

La bouche du canon : c'est quasiment à l'état neuf.


Appel est lancé à ceux qui savent, notamment pour ce qui est des marquages.
Et puis aussi, la Manufacture de Turin, c'est pas vraiment en France, ça ? Quelqu'un aurait-il une ou deux infos dessus ?

Appel aussi à ceux qui pratiquent le tir.
Je suis tireur aux ADF depuis un moment, mais je n'ai jamais pratiqué que la percussion.
Il faudrait me donner vos conseils avant de me lancer dans le tir à silex.
Je ne possède pas (encore) le moule kivabien par exemple.

Allez, à bientôt et Vive l'Empereur !

Bonjour,
très beau fusil, bravo!

Voici un autre fusil de Turin:
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Pour les poinçons, trouver à qui correspondent ceux de manufactures nationales autres que Saint Etienne, Tulle ou Versailles est déjà parfois pas évident, alors Turin

Le seul que j'ai de répertorié est celui de Roatis François, et dans ce lien celui de Villien.


Pour Turin, c'est dû aux conquêtes de Napoléon, comme Liège et d'autres:
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En ce qui concerne le plomb, je fabrique les miens suivant ce dessin:




Avec un morceau de tuyau en plomb, c'est nettement mieux qu'une balle écrasée!

Par contre comme je ne tire pas à balle, aucune idée du moule à employer.
Cordialement,
CG

Bonjour,

Superbe fusil !
Cela va être un plaisir de pouvoir lui faire cracher un peu de fumée !
La Manufacture de Turin est la principale manufacture du Royaume d'Italie dont Napoléon est Roi mais qui est géré dans les faits par son beau-fils le vice-roi Eugène de Beauharnais. La Manufacture de Turin équipe principalement les armées de ce royaume avec une production reprenant les modèles français, plus quelques spécificités.

Amicalement.

Une pièce magnifique !

Félicitations !

Ludo

bonjour

TRÈS belle arme ... félicitations
merci du partage

Très beau fusil, de Turin en plus ! bravo

Bonjour,

belle pièce, merci pour le partage.

Cordialement
Thierry

Bien belle pièce, de quoi faire des envieux, félicitations.

Cartouche

C'est Claude Merley qui est réviseur à Turin entre 1809 et 1814, n'est ce pas son poinçon à côté de la date sur le pan gauche du canon ?

la production de Turin va jusqu'en 1819 : 450 000 exemplaires dont beaucoup de fusils de dragons

Pour moi ce n'est pas un W mais le M de Merley

Quant au F sur la platine c'est le prénom de Francesco Roatis réviseur

source : "L'armamento della cavalerai napoleonica" Dalla republics all'impero 1702-1815 par Tiziano Tonelli

Bonjour,
C'est une bien belle pièce que vous possédez avec ce Dragon,il est dans un état super pour le tir . Félicitation et bons tirs.
Vous dites canon de longueur:102.7.
Le fusil de Dragon 1777 avait un canon de 40 pouces (1m,083) le dragon An lX un canon de 38 pouces (1m,029),donc je pense que le votre est dragon AN lX ou 1777 corrigé.Ce modèle a servi à l'artillerie,aux dragons et aux voltigeurs jusqu'en 1816.
Cordialement.
Jack

Hello

Superbe et bien mint, bravo...

Superbe acquisition ! J'attends des vidéos pleines de fumée !

Bonsoir

Très beau fusil

Bravo

Je suis un peu tout seul sur l'identification des poinçons, mais ce n'est pas bien grave. J'ai des données qui signalent que Jacquesson est passé à Turin en octobre 1809 avant de rejoindre Versailles. LE J sur la platine pourrait il être son poinçon ?

nansouty a écrit:

Je suis un peu tout seul sur l'identification des poinçons, mais ce n'est pas bien grave. J'ai des données qui signalent que Jacquesson est passé à Turin en octobre 1809 avant de rejoindre Versailles. LE J sur la platine pourrait il être son poinçon ?

 Chapeau !

Cher Nansouty, je vous dois un tombereau de remerciements ! Votre érudition vient pile-poil à mon aide et j'en suis très heureux.

Effectivement, le W est un M lu à l'envers. (comme les chambres 6 et 9 de la Grande Vadrouille)
Donc effectivement Claude MERLEY.

Pour le F situé sur la platine, ne serait-ce pas le cachet EF dont le E aurait été frappé à l'emplacement de la vis de contre-platine ? C'est exactement la même typographie que les lettres EF sur le canon.

Je vous posterai un autre cachet, poinçonné sur la capucine, un V dans un triangle pointe en bas.

Pour revenir au fusil, je dispose désormais d'un bidon de PNF4, autrement dit de 500 grammes de pulvérin destiné à l'amorçage du bassinet. J'ai aussi acheté une poire à pulvérin et deux silex. J'ai déjà une provision de PNF1 "mousquet" et pas mal de "poudre noire de chasse" quasiment identique.

J'ai de la Suisse n° 2, mais c'est plutôt pour charger mon Mississippi et mon Parker-Hale Volunteer. Canons rayés et fort sensibles à l'encrassement.

A bientôt.

Paul

merci à vous; le F correspond bien au prénom de Francesco Roatis réviseur.

nansouty a écrit:

Je suis un peu tout seul sur l'identification des poinçons

Désolé, je n'ai pas la bibliographie italienne qu'il faudrait...

Superbe ton Dragon,
Et dans cet état de jeunesse, Exceptionnel!
Pour les envieux, c'est d'accord, je suis volontaire. Je m'inscrit.

"Et c'est alors que, ému, Dbiker renoua avec le XIXe siècle européen qu'il semblait avoir délaissé pour les lames du soleil levant...".

Bonjour Cathelineau,
Et non, je n'ai pas abandonné le XIXème Français, je conserve mes prises et j'aurais volontiers fait celle-ci.
Mais c'est vrai, le soleil levant est un mirage dont les coloniaux sont souvent tombés amoureux pour la vie.

Bonjour,

A ma connaissance, Jacquesson n'a pas pu passer à Turin en octobre 1809 alors qu'il est à la tête de la Manufacture de Versailles depuis le 9 juillet 1809 !

Pour ce qui concerne le poinçon M au tonnerre du canon, rien ne prouve que ce soit celui de Claude Merley, sachant qu'il y avait un autre réviseur à Turin du nom de ... Mérieux.

Cordialement.

Jvendee a écrit:

Bonjour,

A ma connaissance, Jacquesson n'a pas pu passer à Turin en octobre 1809 alors qu'il est à la tête de la Manufacture de Versailles depuis le 9 juillet 1809 !

Pour ce qui concerne le poinçon M au tonnerre du canon, rien ne prouve que ce soit celui de Claude Merley, sachant qu'il y avait un autre réviseur à Turin du nom de ... Mérieux.

Cordialement.

Pour Jacquesson l'information est signalée dans la même source, je n'ai fait que la relater. Pour le M j'en reste à mon hypothèse.

Bonjour,

Cher, Nansouty, il se trouve que j'ai aussi le livre de Tiziano Tonelli "L'armamento della cavalerai napoleonica" qui indique en page 44 que les inspecteurs de la Manufacture de Turin furent Cotty et Chantron. Je ne vois pas où est mentionné Jacquesson.

Pour ce qui est du poinçon M, je doute qu'il appartienne à Claude Merley car celui-ci avait le poinçon qui est indiqué en page 47, soit les initiales CM dans un rectangle à fond noir.

J'ai une autre source (ARMI ANTICHE - 1966 - La Manufacture d'armes de Turin an IX - 1814 par Jean Boudriot) qui confirme les indications citées ci-dessus et qui précise que c'est Villien qui était chargé du contrôle des canons, donc vraisemblablement, le poinçon sur le canon est bien le sien.

Cordialement,

page 68 du même ouvrage : fucile da dragone modello anno IX (fusil de dragon modèle an IX) :

Quant à Jacquesson : cf 7 :

QFD : Jacquesson : inspecteur à Versailles de 1809 à 1812 et poinçon CM pour Claude Merley.

octobre 1809 pour Jacquesson
certes mon scanner est mauvais, mais sur le pan gauche du canon c'est bien un M (CM existe aussi)