Une très belle casquette d'administrateur-adjoint des colonies

Bonjour à tous,

voici une nouvelle acquisition dans mon thème qu'est l'administration coloniale, du côté des coiffures.
Il me manquait cette casquette, que je cherchai depuis longtemps ; c'est chose faite.

Cette casquette est conforme au règlement du 25 avril 1933 portant modification de l'uniforme des administrateurs des colonies. Elle est en drap bleu nuit, bandeau bleu nuit également, lui-même composé d'un guipé, d'une paillette et d'une dent de scie. Puis, au centre du bandeau, nous retrouvons les broderies de feuilles de chêne et d'olivier, d'une longueur, réglementaire, de 26,5 cm.
Entre la coiffe et le bandeau se trouve, au centre de la casquette, un écusson ovale orné d'un guipé, représentant un croissant surmonté d'une ancre : le symbole de l'administration coloniale  (symbole choisi et précisé au règlement du 29 décembre 1922, en remplacement de l'étoile à cinq branches).

Cette casquette fut donc portée par un administrateur-adjoint des colonies, de 1ère, de 2ème ou de 3ème classe. C'est ici le premier grade de l'administration coloniale, après le grade d'élève-administrateur, une fois sortie de l’École coloniale, devenue, en 1934, École nationale de la France d'Outre-mer.
Dans les colonies d'Afrique, des Antilles, d'Océanie, l'administrateur-adjoint des colonies est souvent affecté au sein d'un cercle, ou d'un district, afin d'assister, pour des fonctions souvent bureaucratiques, l'administrateur des colonies, étant commandant de cercle ou chef de district. C'est l'adjoint qui s'occupe du cercle ou du district en l'absence de l'administrateur, parti en tournée, en congé. On les nomme alors, par décision dans les bulletins officiels, commandants par intérim de cercle. Mais, certains districts, notamment à Madagascar, ou cercles, en Afrique Occidentale française (AOF) par exemple, sont confiés à des administrateurs-adjoints, ayant donc le poste de chef de district ou commandant de cercle, tout comme certaines subdivisions des cercles ou districts sont confiées aux administrateurs-adjoints, qui ont donc le rôle de chef de subdivision. Ces subdivisions peuvent compter de très nombreux habitants, à l'image de la subdivision de Lama-Kara, au nord du Togo, qui comptait 190000 habitants en 1941.
Quelques cas exceptionnels sont à noter, comme en 1925, au Soudan français (AOF), où on a pu voir des administrateurs-adjoints de 3ème classe nommés à la tête de cercle.
On retrouve également des administrateurs-adjoints dans les fonctions plus bureaucratiques, au sein des sièges de gouvernement de colonies, ou dans les sièges de gouvernements-généraux de fédérations, comme l'Afrique occidentale française, ou l'Afrique équatoriale française, mais aussi à Madagascar. Ainsi, un travail scientifique que j'ai pu mener il y a peu m'a conduit à retracer, à l'aide de bulletins de notes des Services civils et administrateurs coloniaux à Madagascar, la carrière d'un fonctionnaire des Services civils, devenu, à la fin de sa carrière, administrateur des colonies de 2ème classe. Cet homme, lorsqu'il était administrateur-adjoint, occupa la fonction de chef de section à la Direction des Finances et de la Comptabilité, à Tananarive.
J'ai pu également étudier des parcours d'administrateurs qui, dans leur carrière, furent administrateurs-adjoints, en poste dans les cabinets et bureaux des gouvernements-généraux. Certains administrateurs-adjoints furent chef de bureau des archives du gouvernement-général, conservateur de la bibliothèque du gouverneur-général. D'autres administrateurs-adjoints ont pu occuper des fonctions dans les institutions judiciaires, comme les tribunaux indigènes.
La fonction même d'administrateur-adjoint peut donc amener à la fois à avoir une carrière sur le terrain, ou une carrière dans les bureaux des différentes structures régissant le gouvernement de la colonie.
Dans les Établissements français dans l'Inde, quelques administrateurs-adjoints ont pu être nommés à la tête de certaines dépendances, comme Chandernagor, par exemple. Ils avaient alors la fonction d'administrateurs de la dépendance de Chandernagor.


Quelles sont les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 3ème classe ? Pour ne prendre que deux exemples, deux décrets permettent de comprendre et connaître ces modalités. D'abord, le décret portant réorganisation du personnel des administrateurs coloniaux du 10 juillet 1920 ; puis celui du 27 décembre 1930.
En 1920, il existe plusieurs possibilités pour être nommé, par décret, administrateur-adjoint de 3ème classe. Il y a d'abord les élèves-administrateurs ayant effectué une année de stage, pouvant être proposés à ce grade par le gouverneur-général de la fédération ou la colonie dans laquelle ils sont en poste. Si cela n'est pas le cas, une seconde année de stage est proposée, à la suite de laquelle, la titularisation dans le grade d'administrateur-adjoint de 3ème classe est effective (ou alors, s'ils n'ont pas témoigné d'une aptitude générale suffisante, ils sont licenciés). De plus, peuvent être nommés administrateurs-adjoints de 3ème classe les adjoints principaux de toutes classes, ayant réalisé une année de stage à l’École coloniale. Possibilité est donné d'intégrer le corps des administrateurs-adjoints de 3ème classe aux adjoints de 1ère classe des Services civils des colonies, et les commis principaux des secrétariats généraux, après avoir effectués deux années de service dans leur corps.
Il est intéressant de noter qu'à défaut d'élèves-administrateurs, les emplois d'administrateurs-adjoints peuvent être attribués, entre autre, aux officiers en activité des armées de terre et de mer, du grade de lieutenant ou assimilés, ayant moins de 30 ans et comptant au moins 4 ans de services comme officiers, dont 2 ans aux colonies ou en Algérie, en Tunisie ou au Maroc, à la condition que ceux qui auraient effectué ces services en Algérie, Tunisie ou Maroc, ou un pays de protectorat, aient appartenu pendant au moins 1 an au cadre des Affaires indigènes ou Service de renseignements.
En 1930, les adjoints principaux et adjoints des Services civils des colonies, les commis principaux des secrétariats généraux, après deux années de service dans leur corps et une année de stage à l’École coloniale, peuvent être admis au grade d'administrateur-adjoint de 3ème classe. Les autres situations ne sont pas mentionnées (cela signifie-t-il leur maintien par rapport aux conditions de 1920 ?).

Quelles sont les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 2ème classe ?
En 1920, peuvent être nommés administrateurs-adjoints de 2ème classe les sous-chefs de bureau de 1ère classe des Secrétariats généraux des colonies, les officiers en activité des armées de terre et de mer du grade de lieutenant ou assimilés, âgés de moins de 32 ans et comptant au moins 6 ans de services comme officiers, dont 3 ans aux colonies, ou en Algérie, en Tunisie, ou au Maroc, à la condition que ceux qui auraient effectué ces services en Algérie, en Tunisie, ou au Maroc, ou un pays de protectorat, aient appartenu pendant au moins 1 an au cadre des Affaires indigènes ou au Service de renseignements. Peuvent aussi être nommés administrateurs-adjoints de 2ème classe les rédacteurs de 2ème classe de l'administration centrale des colonies. Et bien sur les administrateurs-adjoints de 3ème classe.
En 1930, aucune mention n'est faite des diverses situations (cela signifie-t-il le maintien des conditions de 1920 ?).

Quelles sont les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 1ère classe ?
En 1920, peuvent être nommés administrateurs-adjoints de 1ère classe les sous-chefs de bureaux de 1ère classe des Secrétariats généraux des colonies ayant au moins 2 ans d'ancienneté dans cette classe ; les officiers en activité des armées de terre et de mer du grade de capitaine ou assimilés âgés de moins de 37 ans, comptant au moins 3 ans de grade et justifiant de 3 ans de services aux colonies, ou en Algérie, en Tunisie ou au Maroc, à la condition toutefois que ceux qui auraient effectué ces services en Algérie, en Tunisie, ou au Maroc, ou autre pays de protectorat, aient appartenu pendant au moins 1 an au cadre des Affaires indigènes ou au Service de renseignements. Peuvent également être nommés administrateurs-adjoints de 1ère classe les rédacteurs de 1ère classe de l'administration centrale des colonies. Et bien sur les administrateurs-adjoints de 2ème classe.
En 1930, pas de mention des diverses situations (maintien des conditions énoncées en 1920 ?).
On doit préciser que les grades d'administrateurs-adjoints de 1ère et 2ème classe peuvent être, à titre exceptionnel, attribués à des citoyens français qui ont séjourné au moins trois années aux colonies, pays de protectorat ou zone d'influence française, et qui ont rendu à la colonisation des services signalés (décret de 1920). Pour cela, il faut un rapport motivé rédigé par le ministre des Colonies. Cette situation vaut également pour les emplois d'administrateur de 3ème classe des colonies, administrateur de 2ème classe des colonies, et enfin administrateur de 1ère classe des colonies.
Ces nominations exceptionnelles ne peuvent être supérieures à deux par année.

Généralement, le passage du grade d'administrateur-adjoint au grade d'administrateur des colonies se fait dans un temps relativement court, environ trois ou quatre ans, parfois moins. On passe alors d'administrateur-adjoint de 1ère classe à administrateur de 3ème classe. En 1920, le décret, dont il a été question précédemment, mentionne qu'aucun administrateur-adjoint de 1ère classe ne pourra devenir administrateur de 3ème classe sans avoir accompli aux colonies, dans le corps des administrateurs, au moins 48 mois de service (stage d'élève-administrateur compris).

En ce qui concerne les soldes, en 1920, les administrateurs-adjoints de 3ème classe perçoivent une solde de 7500 francs, les administrateurs-adjoints de 2ème classe perçoivent une solde de 8500 francs, et les administrateurs-adjoints de 1ère classe une solde de 10000 francs. A cela peuvent s'ajouter un supplément colonial et des indemnités spéciales, fixées par les gouverneurs et gouverneurs-généraux, à destination des administrateurs servant dans les bureaux.
En 1930, cette solde évolue : ainsi les administrateurs-adjoints de 3ème classe perçoivent une solde de 17000 francs, les administrateurs-adjoints de 2ème classe une solde de 20000 francs, et les administrateurs-adjoints de 1ère classe une solde de 23000 francs (avant 3 ans), 26000 francs (après 3 ans) ou 30000 francs (après 6 ans).

Au règlement du 25 avril 1933, avec sa casquette, l'administrateur-adjoint porte les mêmes uniformes que les administrateurs et administrateurs-en-chef des colonies (tenue de cérémonie, tenue d'été, tenue d'hiver). Les différences résident dans la distinction des grades sur les attentes sur les épaules, les parements de manche, les pattes de col, et donc la casquette :
- les attentes de l'administrateur-adjoint se composent d'un guipé, une paillette ;
- les parements de manche de l'administrateur-adjoint se composent d'un guipé, une paillette, une dent de scie avec broderies de feuilles de chêne et d'olivier entrelacées sur une longueur de 18,5 cm ;
- les pattes de col de l'administrateur-adjoint se composent d'un croissant surmonté d'une ancre, sur fond bleu nuit, et d'une étoile sous l'ensemble croissant-ancre ;
- la casquette de l'administrateur-adjoint se compose des éléments décrits plus haut, et se différencie de la casquette portée par l'administrateur et l'administrateur-en-chef par la longueur des broderies de feuilles de chêne et d'olivier (38,5 cm pour l'administrateur, tout le tour du bandeau pour l'administrateur-en-chef). A noter que j'ai pu voir un portrait d'administrateur des colonies portant la casquette d'adjoint (on peut penser à une promotion récente, et donc que l'administrateur en question n'a pas eu le temps de faire à nouveau broder le bandeau, afin de passer de 26,5 cm à 38,5 cm).

Cette casquette vient donc compléter l'ensemble en image ci-dessous : casquette d'élève de l'ENFOM, cette casquette d'administrateur-adjoint des colonies, casquette d'administrateur des colonies. Elles furent portées entre 1933 et la fin des années 1950 ; l'une avant 1945 (casquette d'élève de l'ENFOM), les autres après 1945.

Sources principales :
CLAUZEL Jean : La France d'Outre-mer (1930-1960) Témoignages d'administrateurs et de magistrats ; Paris ; Karthala ; 2003
Journal officiel des Établissements français dans l'Inde ; samedi 14 août 1920
Journal officiel des Établissements français dans l'Inde ; samedi 24 janvier 1931
Journal officiel de la République française. Lois et décrets ; vendredi 28 avril 1933




Nous pouvons voir, ci-dessous, la différence dans la longueur de la broderie entre la casquette d'administrateur-adjoint et la casquette d'administrateur des colonies.


Poddichini.

Bonjour poddichini,
une présentation très pédagogique pour une très belle coiffure

Félicitations.
Amicalement.

Bonsoir uchronie,

merci à vous, c'est sympa.

Amicalement.

Bonsoir,
Une très belle histoire à travers ce post, merci poddichini 🙂
Cordialement, Maxime.

Salut Thoams,
bravo pour cette belle présentation...

Bonsoir Maxime,

merci pour votre sympathique message.

Cordialement.

medaille 71 a écrit:

Salut Thoams,
bravo pour cette belle présentation...

Bonsoir medaille 71,

merci beaucoup. Très content de cette nouvelle rentrée. Il faut désormais que je trouve une casquette d'administrateur-en-chef, avec la coiffe blanche pourquoi pas.

Amicalement.

bonjour,belles piéces ,merci pour l'historique,cordialement

Bonjour ,

pas courantes ces coiffes presque centenaires ! merci pour ces informations liées à feue l'administration

coloniale française.

F+

Bonjour,

Merci leguetteur et Frantzi pour vos messages.

Cordialement

Une nouvelle photo pour mieux se rendre compte de la forme de ces casquettes et les différences au niveau des broderies sur le bandeau.

Cordialement.

Bonjour à tous,

pour compléter cette présentation, on peut ajouter que la broderie du bandeau de cette casquette d'administrateur-adjoint des colonies n'est pas tout à fait conforme au réglement du 25 avril 1933. En effet, sa longueur est quelque peu différente des 26,5 cm que l'on retrouve dans le réglement. Ici, la broderie mesure 27,2 cm. Cela est la même chose pour la casquette d'administrateur des colonies, dont la longueur réglementaire de la broderie doit être de 38,5 cm : ici, elle mesure 39,5 cm.

Enfin, on peut noter des différences dans les teintes de bleu sur chacune des casquettes, visibles sur les photos suivantes. La casquette d'administrateur-adjoint des colonies est celle se rapprochant, je pense, le plus du bleu de nuit précisé par le réglement.

Cordialement.

Bonjour poddichini;

encore une superbe pièce
et
avec sa très intéressante présentation.

Amitiés.
JC

Bonjour,

Merci à vous JC pour votre sympathique message.

Amicalement.

Bonjour à toutes et tous,

Remontons un peu le temps, jusqu'en 1896, afin de compléter mon sujet, et notamment les dispositions relatives à l'entrée dans le corps des administrateurs coloniaux, en particulier au grade d'administrateur-adjoint des colonies.
En 1896 est paru un décret portant réorganisation du personnel des administrateurs coloniaux, dans lequel, entre autre, sont précisées les modalités d'entrée dans le corps. Ainsi, l'article 5 explique que « Nul ne peut être admis dans le personnel des Administrateurs coloniaux, s'il n'a été employé dans les possessions françaises ou pays de protectorat, en qualité d'administrateur stagiaire, pendant une année au minimum ». Quelques exceptions sont néanmoins possibles.
Puis, ce sont les articles 7, 8 et 9 qui précisent les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 3ème classe, administrateur-adjoint de 2ème classe et administrateur-adjoint de 1ère classe, et en particulier l'origine des personnes pouvant prétendre à l'entrée dans chaque grade et classe.
L'article 7 explique que 60% des emplois d'administrateur-adjoint de 3ème classe sont réservés aux administrateurs-stagiaires. 20% sont réservés aux chefs d'exploration du Congo français et aux contrôleurs et agents supérieurs spécialistes des affaires indigènes de la Côte française des Somalis et dépendances, ayant au moins un traitement colonial de 5000 francs et 3 ans de services dans ces territoires. Parmi ces 20% se trouvent aussi des officiers des armées de terre et de mer, au grade de lieutenant ou assimilés, en activité, ayant au moins 4 ans de services dont la moitié aux colonies et ayant rempli des fonctions administratives.
L'article 8 explique les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 2ème classe, réservées pour 60% aux administrateurs-adjoints de 3ème classe, et pour 20% aux chefs d'exploration du Congo français et aux contrôleurs et agents supérieurs spécialistes des affaires indigènes de la Côte française des Somalis et dépendances, ayant au moins un traitement colonial de 6000 francs, et 5 ans de services dans ces territoires. S'ajoutent à ce personnel les officiers des armées de terre et de mer, au grade de capitaine ou assimilés, en activité, comptant au moins 6 ans de services, dont la moitié aux colonies et ayant rempli des fonctions administratives.
L'article 9, enfin, explique les modalités d'entrée au grade d'administrateur-adjoint de 1ère classe, réservées pour 60% aux administrateurs-adjoints de 2ème classe, et pour 20% aux chefs d'exploration du Congo français, et aux contrôleurs et agents supérieurs spécialistes des affaires indigènes de la Côte française des Somalis et dépendances, ayant au moins un traitement de 8000 francs, et 5 ans de services dans ces territoires.
18 mois sont nécessaires, au minimum, pour prétendre à l'entrée dans la classe supérieure (article 16).

Dans ce décret sont aussi précisées les soldes : de 5000 à 6000 francs pour les administrateurs-adjoints de 3ème classe ; de 6500 à 7500 francs pour les administrateurs-adjoints de 2ème classe ; et de 8000 à 9000 francs pour les administrateurs-adjoints de 1ère classe (article premier).

Source : Bulletin officiel du Ministère des colonies, n°7 – 1896.

Cordialement, Poddichini.

Bonjour,

J’avais loupe ce post. Superbes pieces!

Cordialement,

Jean-Daniel

Bonjour Jean-Daniel,

Merci pour votre message.

Cordialement.

Bonjour poddichini
Salut à tous,

Je me permets, peut être cela complètera-t-il votre post, d'insérer des photos de 3 casquettes d'Administrateur en ma possession :











A votre disposition pour soit vous donner des précisions, soit retirer ce message si mon intervention s'avère incongrue.

Bonsoir,

Vos casquettes sont intéressantes car deux d'entre elles ne semblent pas avoir été confectionnées en conformité avec le règlement du 25 avril 1933, auquel, je pense, il faut les rattacher, toutes les trois, du fait de la forme et de la couleur or des broderies.

La première semble être une casquette étasunienne réutilisée en casquette d'administrateur-adjoint, administrateur ou administrateur-en-chef (peut-être aussi en élève-administrateur). Mais difficile de déterminer le grade avec précision, au regard des broderies sur le petit bandeau central. Elle fut utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale peut-être.

La troisième est elle aussi intéressante car cette disposition des broderies et de l'écusson ovale n'est pas conforme au règlement de 1933. En effet, l'écusson est réglementairement à cheval sur le bandeau et la jupe de la casquette, ce qui n'est pas le cas ici. On notera aussi l'absence de la dent de scie. On a ici une casquette d'administrateur ou administrateur-en-chef suivant la longueur des broderies sur le bandeau. Confection intéressante, que j'ai déjà pu rencontrer sur d'autres exemplaires.

La seconde avec la coiffe blanche est, elle, bien conforme au règlement de 1933, pour administrateur ou administrateur-en-chef ? Dommage qu'il lui manque l'écusson et la jugulaire.

Cordialement, Poddichini.

Bonjour et grand merci pour votre identification des ces casquettes.

L'écusson photographié avec les fourreaux d'épaulette devait peut être être monté sur la casquette blanche.

Je me suis intéressé d'un peu plus près à ces objets que j'ai acquis dans un même lot il y a quelques années et voici quelques précisions pour alimenter votre base de données personnelles :

la casquette de couleur kaki a été fabriquée par la maison PETITFILS au 41 rue de Richelieu à Paris.






La casquette bleue, elle aussi, est issue des ateliers du 41 rue de Richelieu à PARIS mais porte la signature d'un autre chapelier : BAILHACHE.



L'écusson ne semble pas être amovible et il n'y a aucune trace de fixation inférieure au niveau des broderies qui ceinturent totalement le bandeau.







Quant à la casquette blanche, le dessus en est amovible à l'envi, et comporte des passants pour pouvoir y fixer l'écusson au moyen de petits crochets. Elle n'a pas d'estampille de fabrication mais je ne trouve pas de trace d'un montage de jugulaire... probablement maintenue par les petits boutons aujourd'hui disparus.




A votre disposition pour de plus amples pré cisions.

Bon week end

Bonjour,

Merci pour les photos supplémentaires. La casquette kakie est vraiment intéressante. Je ne pensais pas à une fabrication française au premier abord, à la vue des couleurs, qui font penser à une casquette étasunienne.
La casquette en drap bleu nuit est pour un administrateur-en-chef à mon avis (broderies faisant le tour du bandeau). Quel est le motif des boutons de maintien de la jugulaire ?
La casquette avec coiffe blanche est pour un administrateur (broderies d'une longueur, réglementaire, de 38,5 cm). L'écusson ovale doit en effet aller sur la jupe de la casquette et le bandeau.

Très bonne journée à vous et à tous.

Cordialement.

La casquette bleu nuit me fait fortement penser, dans la confection, à une casquette de sous-préfet.

Bonjour,

Merci, Poddichini, pour ce bel et documenté sujet.


Je relève au passage, à la lecture des traitements, les ravages de l’inflation : si l'on considère que le Franc germinal garde sa valeur entre 1896 et novembre 1914, l'on observe que lesdits ravages sont pires entre 1920 et 1930 que ceux causés par la guerre, entre 1914 et 1920...........

Bonjour,
Merci pour votre message.

Cordialement

Citation :

Quel est le motif des boutons de maintien de la jugulaire ?

Rectification : l'écusson est maintenu par 2 boutons pression




A propos de la casquette kaki, mon fils émet une hypothèse (intéressante ???) : pour le service en Indochine

Qu'en pensez-vous ?

Merci pour la photo du bouton, qui n'est pas le bouton réglementaire de l'administration coloniale. Je vois un bouton de Marine.
Pour l'hypothèse indochinoise, au sujet de la casquette kakie, je ne pense pas personnellement.

salut,
Les casquettes kaki pour les administration civiles apparaissent dès 1940...
Celle là est faite par la tres célebre maison PETITFILS a Paris. La double jugulaire est curieuse, en principe soit l'une , soit l'autre.
Pour la deuxième, sans dents de scie.....c'est une casquette de sous-prefet sur laquelle est montée un macaron d'administrateur des colonies.

Avec la confirmation de medaille 71, que la casquette bleu nuit est une casquette de sous-préfet, pour une utilisation pour l'administration coloniale, je suis moins affirmatif qu'hier soir au sujet du grade au sein de l'administration coloniale, étant donné que les broderies des casquettes de sous-préfet font tout le tour du bandeau. Cela pourrait être un administrateur-adjoint, un administrateur, un administrateur-en-chef. Néanmoins, elle se rapproche davantage du modèle réglementaire pour administrateur-en-chef.

Cordialement

Merci Messieurs pour toutes ces précisions.

Bonjour,

de rien. Bon après-midi à vous et à tous.

Cordialement.