Histoire d'un bourbonnais (mon GP) dans la guerre.

Bonjour,
Après avoir retourné l'intégralité du grenier, je viens enfin de rassembler tout les documents que je pouvais sur mon arrière arrière grand père.

J'aimerais donc vous faire partagé son histoire.


Première partie - L'avant guerre

Louis Robin né le 17 Mars 1889 à Louroux-Hodement dans le département de l'Allier, ses parents sont paysans.
Il travaille à la ferme et rencontre Augustine Bouille avec qui il se mari en 1909.

Il est appelé bon pour le service le 1er Octobre de la même année, il effectue son service au 31e Régiment de dragons basé à Epernay où il obtiendra sa spécialité d'éclaireur.

retourné à la vie civil il travaille dans a la ferme de ses parents


(En haut de gauche à droite puis en bas de gauche à droite)
mariage avec Augustine, arrivé au 31e RD, Louis et sa monture durant son service, Louis à la fin de son service au 31e RD (étoile d'éclaireur visible à sa manche droite).


Escadron de Louis durant son service


Souvenir laissé par le 31e RD à ses conscrits


Deuxième partie - La mobilisation

Louis Robin est mobilisé le 3 Août 1914 et appelé a servir au 14e Régiment de dragons (Saint Etienne), son frère n'est pas encore mobilisable.

Sa femme lui laisse une photo d'elle et de sa fille (Germaine), Louis fait une dernière photo avec ses amis.
En effet les effectifs du 14e dragons sont composé de beaucoup d'Auvergnats et de Bourbonnais, le plus souvent du même secteur.



Troisième partie - La guerre

Le 14e Dragon débute les combats à la frontière belge puis rentre en Belgique (Ypres) où l'usage de la cavalerie et en particulier celui de la reconnaissance est fort utile.
Malheureusement la suite est connue de tous, du fait de la multiplication des mitrailleuses et de l'utilisation des fusils à répétition, l'usage de la cavalerie montée est devenu inutile.
Le régiment subit de très lourdes pertes à Zonnebecke
La majeur partie du régiment passe à pied au début de Septembre 1915, il est désormais utilisé comme de l'infanterie et est envoyé dans les tranchées.


(de gauche à droite)
rare photo de cavalier en bleu horizon mais encore avec leurs casques d'avant guerre (sans doute repeint); Louis lors d'une permission, on remarquera la vareuse du modèle 14 en bleu horizon avec poches apparentes.


Photo que lui envoie sa femme avec ses deux filles, photo du père d'Augustine qui lui aussi est mobilisé


Divers prières envoyé par Augustine pour Louis.

En 1915 son frère Victor est désormais mobilisable, il part avec le 175e RI sur le front d'Orient.
L'année suivante son cousin, Jean, caporal au 31e RIC, est tué à Servant Dragos en Serbie le 5 Octobre 1916 des suites d'une attaque bulgare.
L'année 1917 est marqué par la mort de son frère, le 2 Janvier 1917 à la crête de Divrofe en Serbie des suites d'un éclat d'obus allemand consécutif à l'attaque d'envergure lancé le jour même.

Louis participe aux offensive de 1918 en Belgique où il remonte à cheval ce qu'il n'avait pas fait depuis 1915.

Quatrième partie - L'armistice

Du 23 Mars au 11 Novembre 1918 le régiment parcoure 2423 kilomètres et perd 71 chevaux, 1918 est l'année des bataille de l'Aisne et de Belgique où le régiment s'illustre particulièrement.
Le régiment obtient la fourragère aux couleurs de la croix de guerre le 18 Décembre 1918.

220 morts sont recensés officiellement pour ce régiment dont 16 bourbonnais.

Louis est blessé le 12 Mars 1919 est est libéré de ses obligations militaires.


certificat d'hébergement et sa fourragère

Retourné à la vie civil Louis achète une ferme à une dizaine de kilomètres de son lieux de naissance et reprend ses activités agricoles.
Il décède en 1954.

Bonjour,
magnifique ensemble de documents familiaux qui retracent une belle histoire.
Quel plaisir de la lire.
Merci.
Cordialement.

Bonjour,

merci pour le partage de vos souvenirs de famille, et du récit l'accompagnant.

Cordialement.

Merci pour vos commentaires, sa me fait très plaisir.

Mais en faite j'ai "bâclé" le post car j'ai eu un RDV à l'instant que j'avais complètement zapé

Donc pour finir :

Cinquième partie - L'après guerre


Louis vers 1950 avec un de ses petits enfants


Ses papiers d'ancien combattant et divers papiers

Louis aura officiellement était mobilisé du 3 Août 1914 au 20 Mars 1919, il aura connu le temps où l'on croyait à la guerre de mouvement et la cavalerie, celui des tranchées boueuses, celui des questions et enfin celui des réponses.
La plupart des pertes bourbonnaises du régiment sont issu du bureau de recrutement de Montluçon, (bureau de mon grand père) au moment de la mobilisation l'état major insister pour que "les gars du pays" soit ensemble.

La liste suivante est à lire de cette manière :

NOM PRENOM - CLASSE/MATRICULE - DATE DE MORT - BUREAU DE RECRUTEMENT


BLANCHET Jean René - 1913/303 - 02/09/1916 - MONTLUCON (mtl)
BRENAN Pierre - 1914/1805 - 18/10/1918 - mtl
CHAVAGNE Michel - 1916/1296 - 14/05/1916 - ROANNE (ron)
COURSAL François - 1906/ ? - 08/12/1918 - ron
DACQ Joseph Adrien - 1913/1283 - 02/11/1914 - ron
DAMOUR Jacques - 1892/1551 - 07/07/1918 - mtl
DARLET Henri - 1909/2177 - 01/11/1914 - mtl
DE BONNARD Henri Joseph - 1915/983 - 05/05/1917 - mtl
MINOIS Charles - 1913/161 - 02/11/14 - mtl
MONCOUYOUX Jean Baptiste - 1914/2454 - 05/10/1918 - mtl
MORLAT Jean - 1913/1121 - 18/10/1914 - ron
NAPHETAT Benoit - 1913/2585 - 05/10/1918 - mtl
PENET Jules - 1915/1209 - 04/06/1918 - mtl
RENOLLET Marcel - 1913/2179 - 07/06/1917 - mtl
REPIQUAND Pierre - 1909/2199 - 21/11/1914 - mtl
SAINT ANDRE Rémy - 1907/483 - 23/06/1916 - ron



Voilà, merci pour l'intérêt porter à ce post, je ne le fait pas forcement pour mon grand père, mais pour tout les soldats qui sont revenus ou non, mutilés, gazés, blessés, choqués, et c'est valable pour le camp "adverse".

Merci de m'avoir lu.

Très bel hommage,
ces souvenirs familiaux ont et auront toujours une saveur incomparable.

A conserver et transmettre pieusement

Merci, oh oui j'en prend très soin.

Bonjour,
Quelle chance que ces documents aient traversé le temps et que tu aies pu les récupérer.Merci pour le partage et bravo pour ce post

sébi boy o 'connor a écrit:

Bonjour,
Quelle chance que ces documents aient traversé le temps et que tu aies pu les récupérer.Merci pour le partage et bravo pour ce post

 

Merci, je pense que je ferais le parcours d'autres personnes prochainement, mais pas forcément de ma famille.
J'ai aussi des papiers d'un soldat d'infanterie blessé en 40 et son journal.

bonsoir ,

très émouvant

ma famille étaient originaire de louroux

j'ai un vieille oncle qui a été tué a verdun . il était au 112 ri de toulon .

il doit etre sur le monument au mort de louroux voir verneix

bonne soirée

C'est sûrement possible, car Victor Robin (son frère) est inscrit sur celui de verneix alors qu'il résidait à Louroux.
La commune (verneix) avait sorti un bouquin y a 5 ou 6 ans et qui reprenait les fiches du registre matricule de chaque mort du monument et un petit historique bien sympa.

Bonjlur.
Beau témoignage. Merci d'avoir pris le temps de nous faire partager ton Histoire.
++
Ben