Centenaire de la 1ère mission aéronautique...inauguration à Tokorozawa

Centenaire de la 1ère mission aéronautique française inauguration à Tokorozawa :

Le 7 avril 2019 a été commémoré au parc aéronautique de Tokorozawa (Japon) le centenaire de l'envoi de la 1ère mission aéronautique française en 1919. Les premiers échanges entre la France et le Japon remontent à l'ère Meiji, dans les années 1860. Ces échanges ont vus la construction de l'arsenal de Yokosuka, la modernisation de la marine impériale et la construction d'une flotte de guerre, sous l'égide de l'ingénieur maritime Emile Bertin...

Dans les années 1918, le Japon de l'empereur Taisho demande à la France l'envoi d'une mission aéronautique. Bien que la France sorte à cette époque très affaiblie du 1er conflit mondial, Clémenceau en regard de l'engagement du Japon à nos côtés lors de ce conflit décida d'envoyer une mission d'une soixantaine d'ingénieurs, pilotes, observateurs et mécaniciens. Le colonel Jacques Paul Faure (1869/1924) est choisi par Clémenceau pour diriger cette mission.
Suite à cette mission, neuf années plus tard, en 1928, est inaugurée dans le parc du musée aéronautique de Tokorozawa la statue du général Faure, avec une plaque de bronze comprenant les noms des 63 membres de la mission. Voir ci dessous une carte postale d'époque :



Durant la seconde guerre mondiale, la plaque et la statue du général Faure ont été retirées. En 1955 une nouvelle statue identique à l'ancienne à été installée, et la plaque a été remplacée par une plaque écrite en japonais




...et puis, le 7 avril 2019 en présence de Laurent Pic, ambassadeur de France, de quelques descendants des membres de la mission, et d'une délégation japonaise, une nouvelle plaque avec les noms des 63 membres de la mission est inaugurée :






Photos : discours de l'ambassadeur de France, journal de Tokorozawa, délégation franco- japonaise, l'ambassadeur avec quelques descendants des membres de la mission.
crédit photos : Aéro club de France / Laurent Albaret; journal de Tokorozawa; ambassade de France-Twipu

(Pour le "fun", voici comment est appelé le colonel Faure dans le journal de Tokorozawa et comment est relaté l'installation de la nouvelle plaque  :

Colonel  Fall Cérémonie de dévoilement d'une nouvelle assiette :
Afin de commémorer le 100e anniversaire de la visite à la FRA, l’ambassade de France et l’association française des industries aérospatiales (GIFAS GEFAS) ont présenté une assiette restaurée à partir de l’original et lui donneront son aspect d'origine. Un grand nombre de parties prenantes ont assisté à la cérémonie de dévoilement, notamment l'ambassadeur en France, les descendants français du Air Education Corps et les descendants de la partie japonaise, tels que le dessinateur Reiji Matsumoto.)


2/ Lecomte Lucien :

... sur cette plaque figure le nom de Lecomte Lucien (1894/1928) :



Lecomte Lucien est incorporé le 6 sept. 1914 à 20 ans sous le matricule de recrutement 3742, il intègre le 2è groupe d'aviation en 1915, passe caporal en janv. 1915 puis devient ensuite sergent observateur en 1916 et est affecté à la section technique de l'aviation à Paris, ou il est nommé adjudant en sept. 1918.
Il souscrit un réengagement en 1918 au 8è groupe d'aviation, et est ensuite affecté l'année suivante à la mission aéronautique française au Japon.




Le voici en février 1919 à son arrivée au Japon : 2è rang - 1er à droite)



et avec l'ensemble des membres Français et Japonais (réception à Tokyo) Photo F (1er rang 5è à D. avec drapeau japonais sur les genoux)



Lecomte Lucien dont j'ai déjà eu l'occasion de présenter la médaille de l'aéronautique qu'il a eu lors de cette mission (Une des plus rares médailles japonaises : le mérite impérial aéronautique), est aussi décoré en même temps par l'empereur Taisho de l'ordre du soleil levant de 5è classe. Il est à noter que cette médaille de l'aéronautique, n'est pas mentionnée dans ses décorations, sans doute parce que la chancellerie ne reconnaissait et n'autorisait (sous réserve de demande de port) que le port d'ordres étrangers et nom de médailles. Le grade dans l'ordre du soleil levant (5è classe) n'est pas non plus indiqué !



pour terminer, ci dessous les décorations de Lecomte Lucien, ainsi que et leurs écrins. A noter que la médaille du mérite de l'aéronautique lui a été décernée dans un double écrin. La boite extérieure en laque (de superbe qualité) représentant le mont Fudji est annotée "présenté par le ministre de la marine...", l'aviation militaire n'étant pas encore constituée, c'est le ministre de la marine qui en avait la direction.






Showa Tenno

bonjour,

merci pour ce beau partage; des pièces exceptionnelles et très bien commentés ; en plus, il existe une association (dont on voit le logo sur l'affiche); gros retentissement à l'époque au japon et encore comme on peut le voir, le japon se souvient;

collectionnement

Bonjour cher confrère en collection "miliww",

Merci pour cette fidélité à lire mes petits "post" et à les commenter si aimablement.

confraternellement,

ShowaTenno

Impressionnant. Je connais le rôle de l'Angleterre dans la création de l'aéronavale japonaise mais j'ignorais l'existence de cette mission.

L'écrin avec le mont Fuji ...

Reiji Matsumoto ?! Descendant d'un des membres japonais de la mission ? Incroyable ! Ça explique beaucoup de choses au regard de ses œuvres. C'est un mangaka exceptionnel. Un monument à part entière.

Encore une superbe présentation très bien documentée.
Merci du partage

Bonjour,

Merci du partage,

L'histoire que tu nous racontes est incroyable.

J'adore ce genre de pièces, chargées d'histoire.

C'est pour ce genre de chose que l'on collectionne tous un peu je crois.

Cordialement

Fabien

Bonjour à tous,
merci "fab" "dbiker" et "Hiroo Onoda" pour vos commentaires.
Je soumet la réflexion suivante à votre sagacité !!

Comme on peut le voir sur ses états de service, Lecomte Lucien à terminé sa carrière avec le grade d'adjudant. Cependant, dans l'état nominatif du personnel de la mission on voit qu'il est nommé (ainsi que 7 autres adjudants) sous lieutenant à titre fictif "TF".

Mon hypothèse est la suivante : pour ne pas heurter la sensibilité des japonais, on lui a donné le grade équivalent à son "binôme" japonais. En effet celui ci aurait été humilié (voire déshonoré !) si il avait du être formé par un subalterne... mais cela reste mon hypothèse... et si vous en avez une autre elle sera la bienvenue.
Showa Tenno

bonjour,

je pense aussi à cette hypothèse ;

pratique très courante pour les formations des troupes à l'étranger ;l'équivalent pour le temporaire ou provisoire durant les guerres;

collectionnement

Bonsoir,

Effectivement cela semble une hypothèse plausible.

Bonne soirée

Fabien

Bonjour,

Merci pour les réponses de "milww" et de "fab" qui me confortent dans mon hypothèse.

Cordialement
Showa Tenno