GAB en tombac

Bonsoir,

Voici le dernier GAB qui vient de rejoindre ma collection.
Les badges en tombac ont de loin ma préférence! Lorsqu'ils sont à l'état porté comme celui-ci, ils ont plus de caractère qu'à l'état neuf et les bords polis lui donnent davantage d'allure.
Bref, j'adore ce badge!!    






Greg.

Hello,

Je ne peux qu'approuver... Bien joué !

Cdlt,
le Lys.

Bonsoir Greg

Bien joué , il est top !

Salut Greg,

Je suis à la ramasse, cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas rentré d'ASA...

Bravo, il est charmant !

Salut Greg.

Belle rentrée,il est superbe ce Gab.

Julien.

Merci à tous pour vos messages.

mc a écrit:

Salut Greg,

Je suis à la ramasse, cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas rentré d'ASA...

Ca va, si c'est en semaines...

Greg.

Salut,

Belle pièce et en effet la patine est du plus bel effet

Jona

Bonsoir

Au top sublime ce badge !

grreeegggg a écrit:

Lorsqu'ils sont à l'état porté comme celui-ci, ils ont plus de caractère qu'à l'état neuf

Greg Mintwalker est passé au côté obscur !

Outre pour marquer mon étonnement face à ce revirement idéologique, et pour adresser mes compliments pour cette acquisition et cette louange au tombac que je ne peux qu'approuver, je me suis permis de remonter ce post pour y partager - ce que j'étais tenté de faire depuis quelque temps sans trouver l'occasion idoine - ces lignes publiées en 1933 par le romancier japonais Jun'ichirô Tanizaki.
Elles sont extraites d'un essai, Éloge de l'ombre, rédigé en réaction au déclin de l'esthétisme oriental - voire seulement nippon dans la plupart des exemples - tout imprégné d'obscurité et de sobriété, face à l'écrasant progressisme occidental tout de clarté et aseptisé...
Dans le contexte de ce forum, et en adoptant le jargon en vigueur, on pourrait le renommer... "Réflexion sur le mint" !

"D'une manière plus générale, la vue d'un objet étincelant nous procure un certain malaise. Les Occidentaux usent, même pour la table, d'ustensiles d'argent, d'acier, de nickel, qu'ils polissent afin de les faire briller, alors que, nous autres, nous avons en horreur tout ce qui resplendit de la sorte. Il nous arrive certes, à nous aussi, de nous servir de bouilloires, de coupes, de flacons d'argent, mais nous nous gardons bien de les polir ainsi qu'ils le font. Bien au contraire, nous nous réjouissons de voir leur surface se ternir et, le temps aidant, noircir tout à fait ; il n'est guère de maison où quelque servante mal avisée ne se soit fait réprimander pour avoir astiqué un ustensile d'argent couvert d'une précieuse patine.
L'usage s'est répandu, à une époque récente, d'employer l'étain pour la cuisine chinoise, et il est fort possible que les Chinois apprécient la propriété qu'a ce métal de se patiner. Neuf, il rappelle l'aluminium, et l'impression qu'il produit n'a rien de bien agréable ; les Chinois ne l'auraient donc jamais adopté s'il ne vieillissait bien et ne finissait par atteindre, de la sorte, à une certaine élégance. D'autre part, l'on y grave des poèmes qui, avec la surface noircie de l'étain, formeront un accord parfait. Bref, entre les mains des Chinois, ce métal léger, vulgaire et clinquant est devenu une matière dense et de bon aloi, aux reflets profonds comme une céramique.
[...]
Non point que nous ayons une prévention a priori contre tout ce qui brille, mais, à un éclat superficiel et glacé, nous avons toujours préféré les reflets profonds, un peu voilés ; soit, dans les pierres naturelles aussi bien que dans les matières artificielles, ce brillant légèrement altéré qui évoque irrésistiblement les effets du temps. "Effets du temps", voilà certes qui sonne bien, mais, à dire vrai, c'est le brillant que produit la crasse des mains. Les Chinois ont un mot pour cela, "le lustre de la main" ; les Japonais disent "l'usure" : le contact des mains au cours d'un long usage, leur frottement, toujours appliqué aux mêmes endroits, produit avec le temps une imprégnation grasse ; en d'autres termes, ce lustre est donc bien la crasse des mains.
Ce qui explique qu'on ait, à l'aphorisme : «le raffinement est chose froide», pu ajouter : «... et un peu sale». Quoi qu'il en soit, il est indéniable que, dans le bon goût dont nous nous targuons, il entre des éléments d'une propreté douteuse et d'une hygiène discutable. Contrairement aux Occidentaux qui s'efforcent d'éliminer radicalement tout ce qui ressemble à une souillure, les Extrême-Orientaux la conservent précieusement, et telle quelle, pour en faire un ingrédient du beau. C'est une défaite, me direz-vous, et je vous l'accorde, mais il n'en est pas moins vrai que nous aimons les couleurs et le lustre d'un objet souillé par la crasse, la suie ou les intempéries, ou qui paraît l'être, et que vivre dans un bâtiment, ou parmi des ustensiles qui possèdent cette qualité-là, curieusement nous apaise le cœur et nous calme les nerfs.
[...]
Tout compte fait, quand les Occidentaux parlent de "mystères de l'Orient", il est bien possible qu'ils entendent par là ce calme un peu inquiétant que secrète l'ombre lorsqu'elle possède cette qualité-là.
[...]
D'aucuns diront que la fallacieuse beauté créée par la pénombre n'est pas la beauté authentique. Toutefois, ainsi que je le disais plus haut, nous autres Orientaux nous créons de la beauté en faisant naître des ombres dans des endroits par eux-mêmes insignifiants. [...] Je crois que le beau n'est pas une substance en soi, mais rien qu'un dessin d'ombres, qu'un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses. De même qu'une pierre phosphorescente qui, placée dans l'obscurité émet un rayonnement, perd, exposée au plein jour, toute sa fascination de joyau précieux, de même le beau perd son existence si l'on supprime les effets d'ombre.
[...]
Mais pourquoi cette propension à rechercher le beau dans l'obscur se manifeste-t-elle avec tant de force chez les Orientaux seulement ? Quelle peut être l'origine d'une différence aussi radicale dans les goûts ?"

Réponse à trouver dans le livre

Ah mais pas du tout! J'aime toujours autant le mint, mais il y a 2 choses à voir. Les badges en zinc sont d'un métal "pauvre" et donc la qualité n'est pas géniale. Un badge neuf ne le laisse pas voir, et j'aime cet aspect car le badge est comme l'ont reçu les soldats il y a 75/80 ans.
J'aime aussi les badge en tombac mint pour cette dernière raison.

Pour le tombac, la base métallique est meilleure, et plutôt agréable à voir. L'aspect 2 tons (doré / argenté) rend très bien sur ces badges quand ils sont légèrement usés, je trouve que cela le met en valeur.
C'est l'exception à la règle!!
J'ajouterais aussi que les tombacs sont nettement plus rares, bien plus chers, alors les critères de choix diminuent aussi j'imagine.

Greg.

grreeegggg a écrit:

j'aime cet aspect car le badge est comme l'ont reçu les soldats il y a 75/80 ans.

Je mets en évidence cette partie de cette aimable réponse, car j'y vois une remarque pertinente qui ne m'avait pas tant effleuré l'esprit jusqu'alors, ayant considéré le culte du mint - dont je suis moi-même pratiquant bien que non fanatique - comme plutôt indifférent à la nature militaire intrinsèque des décorations, au "vécu" guerrier des objets et des récipiendaires, à la densité historique dont ils sont chargés après avoir adorné un torse semi-noyé dans les boues du front ou ballotté par la houle sur son navire ; les acheteurs de badges immaculés voire emballés sous cellophane étant effectivement rapides à la gâchette.
Une nuance bienvenue, qui rend les badges mint (presque) aussi légitimes que les autres ! Égalité et fraternité !

J'ajouterais aussi que le badge mint ne ment pas. Il est acquis qu'il n'a pas été décerné.
Le badge "jus" ou autre, il a autant été porté au combat qu'il n'est resté à moisir dans une cave pendant 75 ans. Ce n'est jamais évident, et chacun y voit ce qu'il souhaite y voir.
Enfin, j'aime le mint car une décoration est par principe "bling bling", car comme le disait Napoléon, "c'est avec des hochets que l'on mène les hommes". Il faut donc que ce soit beau visuellement à mon sens, et pas un truc déglingosse sorti d'un lac .

Pour cet aspect historique, j'ai une nette préférence pour ma 2ème passion, les documents! Ils racontent plus de choses, car il y a un nom, un lieu, un fait d'arme. C'est un vrai travail de recherche derrière, que je trouve gratifiant au fur et à mesure des découvertes qui sont faites.

Greg.

Je ne l'avais pas vu celui-là, sublîme

Merci!

Greg.

grreeegggg a écrit:

comme le disait Napoléon, "c'est avec des hochets que l'on mène les hommes".

Petite halte : Napoléon ne considérait nullement les décorations avec le dédain que l'on lui prête à la lecture de cette seule phrase, bien connue et simultanément si mal.
Restituons le contexte et la citation non tronquée, et apercevons-nous que son discours se pare alors de teintes moins sombres : il ne faisait qu'assumer ce terme interjeté par un contradicteur, afin d'en retirer la substance infamante.
Un bel exemple d'antiparastase, une technique de joute rhétorique pour fragiliser l'adversaire en s'appropriant et lui opposant son propre vocabulaire.

"Les détracteurs des décorations ne cessent de mettre en avant la réplique lancée au Conseil d’État, par Bonaparte lors des discussions visant à la création d’un nouvel ordre national : « Je défie qu’on me montre une république ancienne ou moderne dans laquelle il n’y a pas eu de distinctions. On appelle cela des "hochets". Eh bien, c’est avec des hochets que l’on mène les hommes ».
Cette phrase est à replacer dans son contexte. Le Premier Consul répliquait en réalité au conseiller d’État Théophile Berlier qui assurait que cette nouvelle institution proposée ne convenait pas à une république, que « les croix et les rubans n’étaient que les hochets de la monarchie ». Pour ce conventionnel régicide, « les magistratures et les emplois devaient être les premières, les seules récompenses des services, des talents, des vertus ». Afin d’appuyer ses arguments, il montrait en exemple les Grecs et les Romains qui, selon lui, n’avaient pas d’autres récompenses. C’était méconnaître l’Histoire et Bonaparte la lui rappela : « On nous parle toujours des Romains ! Il est assez singulier que, pour refuser les distinctions, on cite l’exemple du peuple chez lequel elles étaient le plus marquées. Est-ce là connaître l’histoire ? Les Romains avaient des patriciens, des chevaliers, des citoyens et des esclaves, Ils avaient pour chaque chose des costumes divers, des mœurs différentes, Ils décernaient en récompenses toutes sortes de distinctions, des noms qui rappelaient des services, des couronnes murales, le triomphe !… ». C’est à la suite de cette phrase qu’il évoqua les fameux hochets, avant de poursuivre : « Les Français ne sont pas changés par dix ans de révolution ; ils sont ce qu’étaient les Gaulois fiers et légers ; ils n’ont qu’un sentiment, l’honneur. Il faut donner un aliment à ce sentiment-là, il faut des distinctions. » Le projet fut emporté à la courte majorité de quatre voix."

Source : https://books.google.fr/books?id=-A0kDwAAQBAJ&pg=PT13&lpg=PT13&dq=c%27est+avec+des+hochets+qu%27on+m%C3%A8ne+les+hommes+contexte&source=bl&ots=P5Hz1rkF4X&sig=ACfU3U2HF-gwOzcqzWcv7pOs7SG_-ED53A&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwiL-6LCo4XjAhXIzIUKHQcmC_MQ6AEwBXoECAgQAQ#v=onepage&q=c%27est%20avec%20des%20hochets%20qu%27on%20m%C3%A8ne%20les%20hommes%20contexte&f=false

grreeegggg a écrit:

Pour cet aspect historique, j'ai une nette préférence pour ma 2ème passion, les documents! Ils racontent plus de choses, car il y a un nom, un lieu, un fait d'arme. C'est un vrai travail de recherche derrière, que je trouve gratifiant au fur et à mesure des découvertes qui sont faites.

Greg.

J'ai pu constater cet engouement, très répandu parmi les collectionneurs. La finalité n'en devrait-elle pas être, idéalement, la restitution de ces biens aux éventuels descendants, que l'on rechercherait alors avec une pareille ardeur ?

Bonsoir
très belle acquisition, c'est un très beau badge avec une belle patine .
Cordialement.

Rendre à la famille des documents qu'ils ont vendu ou jeté? Quelle idée!
Sans compter qu'au prix desdits documents, ce serait tout simplement jeter son argent par la fenêtre. Pourquoi pas, mais pas pour moi!

Greg.

Il est très beau !