Djibouti OPEX [ insignes ]

Bonjour,

Présentations des insignes des opérations extérieures à Djibouti :

- "Opération La Douda" 1989 d'avril à juillet déminage du site de La Doûda par la 1e Cie du 6e REG :



- "Opération Iskoutir" de 1992 à 1999 pour faire respecter le cessez-le-feu entre les troupes du gouvernement djiboutien et le Front pour la restauration de l'unité et la démocratie (FRUD).
Y participa la 13e DBLE, la 1e Cie 2e RPIMa (et le 5e RIAOM).
[FRUD alliance du Front de libération de Djibouti (FDLD), de l'Union nationale pour l’indépendance (UNI) et du Mouvement populaire de libération (MPL)]  



- à lire :



- "Opération Khor Angar" de 1999 à 2000, protection aérienne et maritime préventive lors du conflit entre l'Éthiopie et l'Érythrée.



Cordialement,
12-12

Merci de ces informations historiques très interessantes et que je vais enregistrer. Amicalement; Laurent

Bonjour Makila64,

Je vous en prie.

Petite précision, la 1e Cie du 2e RPIMa fut déployée de juillet 1993 à mars 1994 pour renforcer la 13e DBLE.

Cordialement,
12-12

Juste une précision : ce ne sont pas des "OPEX".

Officiellement ce ne sont pas des opérations extérieures mais des engagements ponctuels de l'armée française au côté des forces armées djiboutiennes dans le cadre des accords entre nos deux pays.
Pendant cette période l'armée française vient de terminer son engagement dans le Golfe mais elle participe encore aux opérations dans le Kurdistan irakien et elle vient de s'engager en Bosnie puis les FFDJ basculent en Somalie.
C'est justement parce qu'Iskoutir n'est pas une "OPEX" et que les renforts sont utilisés pour le service courant de la 13ème DBLE que le 2ème RPIMa peut y prendre part.

Le déminage de la zone de la Douda ne se faisait pas en zone de combat.
C'était une "opération" menée dans une période de calme et de stabilité destinée à relever les champs de mines mis en place face à la Somalie que les forces djiboutiennes ne pouvaient assumer avec autant d'efficacité que les français.

"Iskoutir" (du nom du col d'Iskoutir) n'est pas non plus une "OPEX" mais une action d'interposition des FFDJ entre le FRUD et l'AND dans le cadre des accords de défense.
Il y a eu au moins 2 "Iskoutir".
Le premier temps a consisté à projeter les FFDJ face aux éléments du FRUD et à stopper leur progression vers la capitale à hauteur du col d'Iskoutir. C'est dans cette phase que les troupes françaises ont été prises sous le feu des belligérants.
Après les pourparlers les FFDJ ont mis en place un dispositif d'interposition (3 postes fixes : Dikhil - 13ème DBLE, Tadjoura - 5ème RIAOM,  Obock - rotation des unités FFDJ pour veiller à ce que les belligérants ne reprennent pas les combats.

Khor Angar a été réalisé à la demande du gouvernement djiboutien et avec le soutien de l'AND.

Assa Gueila....l'Armée française y avait un poste de secours . Iskoukir , suivi par Paul Dijoud , représentant le MAE se termina assez brutalement sur demande expresse Hassan Gouled au président Mitterrand.
Cette "opération" permit de sauver de nombreux Afars.
J'y suis revenu plusieurs fois dans un cadre humanitaire lié à la situation en Somalie et au Yémen. J'ai alors essayé de prendre contact avec l'Etat-Major mais sans résultat. Les anciens ne semblaient plus les bienvenus. Les traditions troupe de Marine n'existaient plus. Le vieux colonial que je suis en a souffert.

Je suis désolé de ne pas être d'accord mais les FFDJ n'avaient pas de poste à Assa Guéla pendant "Iskoutir".

Dès la mise en place des postes du dispositif d'interposition, le nord du territoire a été "interdit" aux troupes françaises au delà de ces postes, officiellement pour des raisons de sécurité.
Elles n'ont pu y reprendre pied qu'au deuxième semestre de 1994 sous le commandement du colonel Bidard en réalisant des exercices conjoints avec l'AND (manœuvres en terrain libre puis tirs sur le champ de tir Mer-Sol de Khor Angar) grâce aux contacts personnels du chef de corps (ancien du 6ème RAMa) avec la haute hiérarchie de l'AND.

Personnellement mon jugement est assez différent du vôtre.
Je ne pense pas qu'Iskoutir ait protégé les Afars.

"Iskoutir" a permis au gouvernement djiboutien de survivre car les FFDJ se sont interposées au moment où la route vers la capitale était ouverte au FRUD. Sans les FFDJ, l'AND était balayée.
Ensuite l'AND a profité de l'interposition pour se rétablir et mettre en place un dispositif solide sur le terrain avec des postes autonomes disposant de capacité d'artillerie et permettant la conduite de raids.
L'AND a alors systématiquement traqué et détruit les éléments du FRUD en tenant soigneusement à l'écart les FFDJ qui étaient cantonnées aux trois postes fixes. Au premier semestre 1994 les combats ont été nombreux dans la région du Day et sur la RN11 à laquelle tout accès était interdit. Les éléments du FRUD y ont été détruits puis les derniers se sont repliés par Dorra vers l'Ethiopie et par Daoudaouga vers le lac Abbé puis ils ont "disparu".
A partir de Dikkhil la région était interdite aux FFDJ pour des raisons de "sécurité" et un hélicoptère PUMA qui s'était risqué à une mission de survol de la région a été atteint par des tirs non identifiés qui ont blessé le pilote et faillit abattre l'appareil...

Khor Angar est une mission de protection du territoire djiboutien au moment du conflit entre l'Erythrée et l'Ethiopie. Son but était de protéger le port de Djibouti d'éventuels débordements des combats susceptibles d'atteindre le port de Djibouti en lui assurant une couverture contre les pénétrations par voie aérienne.

A tout hasard voilà mon email perso: llaloge@modulonet.fr

Mon ami Ali Adou s'est vu offrir plus tard le poste de chargé du tourisme au sein du Gvt Hassan Guelley et des parts de participation de l'exploitation du las Assal . Il est depuis DCD.

bonjour

superbes insignes et des noms de missions que je ne connaissais pas, merci pour les infos

cordialement Tavor

Bonjour Tavor,

Je vous en prie.

Cordialement,
12-12

Bonjour,

Je n'avais pas vu. Dolo a écrit :

"Le déminage de la zone de la Douda ne se faisait pas en zone de combat.
C'était une "opération" menée dans une période de calme et de stabilité destinée à relever les champs de mines mis en place face à la Somalie que les forces djiboutiennes ne pouvaient assumer avec autant d'efficacité que les français." Ce qui est faux.

"En avril 1989, des pluies torrentielles mettent en péril la sécurité du dépôt de munitions de La Douda entouré d'un réseau serré de mines. La 1/6 R.E.G. est chargée de les relever, afin d'éviter tout accident. Pendant quarante-neuf jours, à partir du 20 avril, les légionnaires neutralisent ainsi plus de cinq mille mines, dans des conditions climatiques très difficiles (sous une protection en « kevlar », par une chaleur de plus de 50°), nécessitant un changement d'équipes toutes les dix minutes, le terrible vent de sable se mettant en plus de la partie. Malgré les dangers inhérents à de telles missions, la compagnie a rempli sa tâche sans incident."

- source : https://sites.google.com/site/insignelegion/home/6reg/6reg-opex/1989--1cie-djibouti

Et ce fut bien une opex.

Cordialement,
12-12

Bonjour,

En fait il y a deux sujets différents, il y a d'une part le "déminage" de la zone située entre Djibouti et Loyada et d'autre part la "consolidation" du dispositif de sécurité du dépôt de munitions de La Douda.

J'avais compris que le post précédent traitait du "déminage" décidé par les autorités djiboutiennes.
Ce déminage faisait suite à la signature des traités internationaux sur l'interdiction des mines et à la normalisation des rapports entre Djibouti et le "Somaliland".

Je m'aperçois en suivant le lien menant au site de la LE qu'il s'agit du dépôt de munitions de La Douda.
Soit.
Puisqu'on remet en question mes écrits je réagis en m'appuyant sur des fondamentaux qui devraient être, normalement, indiscutables.

Qu'est-ce qu'une "OPEX" ?
Pour le ministère des armées c'est l'intervention de forces militaires françaises en dehors du territoire national hors forces prépositionnées dans les bases en Afrique (répondant aux spécifications d'accords de Défense établis entre la France et un état souverain) ou en mer.
Une "OPEX" résulte d’un arrêté du ministre des armées, qui porte ouverture du théâtre d’engagement en précisant la zone géographique et la période concernées.

Examinons maintenant le cas de La Douda.
Les FFDJ sont des forces prépositionnées en République de Djibouti conformément à un accord de défense et le dépôt de munitions de La Douda est alimenté, gardé, entretenu par les forces françaises qui en ont l'usage exclusif.
Pour l’entretien du dispositif de sécurité il était indispensable de mettre en oeuvre une unité spécialisée du Génie c'est la 1ère cie du 6ème REG qui fut choisie.
En l'occurence, bien qu'il s'agisse d'une mission réalisée outre-mer ce n'est pourtant que "l'entretien courant" d'une base prépositionnée française par des troupes françaises.

Aucun arrêté ne mentionne l'ouverture d'une "opération La Douda".
D'ailleurs à ce jour, en raison de l'absence d'arrêté du Ministre des Armées aucune "OPEX" n'a encore été reconnue par l'ONACVG sur le territoire de Djibouti.

Il ne faut pas confondre une "véritable OPEX" (elle est décidée par le Président de la République, définie dans sa mission et ses limites géographiques par le ministre des Armées dans un arrêté, contrôlée par le Parlement dans tous ses aspects financiers et politiques, elle ouvre droit à la qualité d'ancien combattant une fois reconnue par l'ONACVG) avec une intervention en dehors du territoire national.

Dans le cas précis de La Douda il s'agit tout simplement d'une utilisation abusive du terme "OPEX" certainement destinée à mettre en valeur la qualité du travail réalisé et les conditions difficiles de la mission ce qui se comprend aisément.

Personnellement puisque j'étais présent pendant cette mission et qu'en tant qu'officier "Opérations" du 5ème RIAOM j'avais à connaître de son déroulement et des conditions de son exécution, je trouve que la description qui en est faite sur le site de la Légion est plutôt "ronflante".
A ceux qui disent "Bien faire et laisser braire" la Légion a toujours su opposer le "Bien faire et le faire savoir", c'est une culture.

Bien colonialement vôtre.