"La Bouteille est bien arrivée" - Radio Londres - 11

Le plan était de faire atterrir deux avions Lysander dans un champ pour faire sortir les six aviateurs de la France. Le membre de la résistance, Paul Rivière, avait choisi un code de champ d'atterrissage nommé «Serin» pour le code d'opération appelé «pistolet à eau».

Le soir du 20 octobre, les aviateurs ont été livrés à Serin, seulement pour être déçus lorsque les pilotes de Lysander n'ont pas pu voir les signaux de la lampe de poche à travers le brouillard. Les avions sont rentrés en Angleterre sans atterrir. Les aviateurs et l’équipe de la Résistance sont rentrés à Malaville en silence.

Les six aviateurs resteraient avec Charles Franc pendant plusieurs semaines, en attendant que la nouvelle lune de la mi-novembre permette une nouvelle tentative. Ils ont tué le temps en jouant aux cartes et en se réconfortant avec le cognac. Forman et Heyworth sont restés optimistes, sachant que l'escadron d'opérations spéciales 161, qui opérait les Lysanders, souhaitait retrouver ses propres aviateurs DK119 et avait de la place pour deux autres.

S'échapper au clair de lune

Le 10 novembre 1943, la BBC diffusait le message radio "L’oiseau de mer prend son envol" annonçant la reprise de l’opération "Pistolet à eau"; cette fois prévue pour la zone de débarquement baptisée "Albatros" à la prochaine pleine lune. le message a été répété - l'opération était en marche.

Les lysandres arrivent.

Le 15 novembre 1943, à 21h25, le Capitaine d'aviation James McBride, avec ses colis et deux passagers, décolla de Tempsford, dans le sud de l'Angleterre, dans son Westland Lysander (numéro «B») du 161e Escadron.

Quarante-cinq minutes plus tard, après avoir réparé sa radio VHS, l'officier de vol James Bathgate le rejoignit dans les hauteurs de Lysander «F», accompagné de deux passagers et de colis à destination de la Résistance française. Les deux avions se rencontrent, après quelques difficultés dans le nuage épais, et se dirigent vers la France. La visibilité était très mauvaise car le nuage épais persistait sur le canal et la côte française, se transformant en nuage bas fragmenté et en conditions de givre à l'intérieur des terres. Lorsque les petits avions ont commencé à geler, ils sont tombés sous les nuages ​​de stratus, atteignant parfois 800 pieds. Sur Tours, le ciel français était éclairé par des projecteurs, mais sans effet sur les minuscules avions.

Après 4 heures de vol, ils ont localisé le site d’atterrissage de l’Albatros dans un champ situé à l’est d’Angeac et au sud de Vibrac (45º 38 ’00 N / 00º 03’ 00 W).

L’opération terrestre était dirigée par Guy Chaumet et Charles Franc, avec leur équipe habituelle composée de Jean Mensignac, René Chabasse, Pierre Barrère, Guy Margariti, auxquels s’ajoutaient Marcel Labrande et Daniel Chaumet.

Guy Margariti et deux autres ont été chargés de protéger la vue, armés de pistolets, de mitraillettes et de grenades à main alors qu'ils observaient les environs.
Jean Mensignac était en charge de la lampe au point A. En entendant l'avion au-dessus de sa tête, il a clignoté les lettres «PL» en code Morse avec sa lampe torche. Le pilote principal a répondu en clignotant «Y». Charles Franc, au [i]point B[/i], et Chabasse, au point C, ont allumé leurs lampes de poche, formant un «L» inversé définissant le champ et indiquant aux pilotes la direction à suivre pour atterrir. Les pilotes sont rapidement descendus.

L'opération Pistolet à eau est une mission très importante, mieux connue pour les passagers livrés en France. Claude Bonnier (nom de code "Hypoténuse") prendrait le commandement de la Résistance dans la région et Jacques Nancy ("Sape") était son adjoint et son saboteur en chef.

Les deux officiers ont été formés en Angleterre en tant que parachutistes pour des missions en France. C’était à la fois des ingénieurs et de puissants dirigeants engagés dans la lutte pour l’indépendance de la France. Ils seraient très efficaces. Bonnier serait capturé dans un délai d'un mois et se suiciderait pour protéger l'organisation. Il est largement reconnu comme un héros du mouvement de libération. André Charlot, responsable régional des opérations aériennes, était également présent sur les vols intérieurs, ainsi qu'un quatrième passager non identifié et plusieurs conteneurs de fournitures.

Bathgate a atterri le premier, à 01h23