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 La guerre vu du coté algérien

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stan_hudson
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MessageSujet: La guerre vu du coté algérien   La guerre vu du coté algérien EmptyJeu 19 Mar 2009 - 12:58

La guerre vu du coté algérien Mhamed10

La mort du colonel Si M'hamed Bougara, héros de la révolution et chef prestigieux de la Wilaya IV, le 5 mai 1959 à Ouled Bouachra, près de Médéa, fut une immense perte pour l'ALN et l'Algérie, tant l'idéal qu'il incarnait de son vivant constituait l'exemple d'abnégation et de pureté révolutionnaire, ayant voué toute sa vie à la lutte pour la libération du pays de la domination coloniale et pour l'avènement d'une société équitable et démocratique.

Cet idéal, aujourd'hui bafoué et renié par ceux qui pensent que le pouvoir qu'ils détiennent leur revient légitimement et de droit, s'emparant des symboles et des dates pour organiser, à leur guise, les commémorations des faits historiques marquants de la guerre de libération, les citoyens du pays depuis longtemps, par leur indifférence et leur rejet, refusent de s'associer à ces mascarades, sachant que « l'Histoire des hommes qui ont réellement porté la révolution » n'a jamais été révélée et n'a jamais été enseignée dans les manuels scolaires pour que nos jeunes des générations actuelles sachent la vérité historique et comprennent ce qui se passe réellement aujourd'hui dans notre pays dans le domaine politique, économique et social. Le colonel Si M'hamed était de ces hommes. Ses qualités de fin politique, respectueux des règles démocratiques, ainsi que ses connaissances des questions militaires acquises tout au long des mois de maquis vont lui permettre de mettre en place, grâce à des hommes de valeur qui l'entouraient comme les commandants Si Lakhdar, Si Mohamed, Si Salah, Si El Baghdadi, Si Tayeb, l'infrastructure militaire et politique qui sera solidement organisée sur toute l'étendue de la wilaya, en symbiose avec la population qui s'engagera aux côtés des djounoud de l'ALN en leur apportant une aide et un soutien indéfectibles pendant toute la durée de la guerre de libération nationale. Cet idéal de démocratie, le colonel Si M'hamed va l'incarner pendant toute sa vie de maquisard, aimé des djounoud et des officiers, respectueux des formes démocratiques de direction telles que les décisions collectives, la critique et l'autocritique, la consultation de la base, l'encouragement de véritables élections des responsables des assemblées du peuple, la discussion fraternelle avec tous les cadres, l'ouverture d'esprit, l'absence de sectarisme, cet ancien cheminot et ancien syndicaliste qui avait milité pendant des années au sein du MTLD et de l'OS à Khemis Miliana et à Alger, possédait d'incontestables qualités humaines et va mener le combat sur deux fronts, le politique et le militaire. Il sera un des rares chefs de wilaya à mettre en application les décisions du congrès de la Soummam auquel il participera en août 1956, dont les résolutions vont donner une véritable armature politique au Front de Libération nationale et permettre d'impulser une dynamique nouvelle à la lutte du peuple sur toute l'étendue du territoire. Pour lui, l'ALN devait être une école de progrès où les djounoud analphabètes devaient bénéficier de l'expérience de leurs camarades plus instruits, l'afflux de cadres, constitués surtout d'étudiants et de lycéens, fuyant la répression de la bataille d'Alger en 1957 avait permis un encadrement tout à fait exceptionnel de la Wilaya IV. « Pas de galons, pas de titres, pas de supériorité intellectuelle, tout le monde est nécessaire, mais personne n'est indispensable. Vous qui venez des villes, vous avez des diplômes, vous disposez d'une éducation acquise au banc de l'université ou du lycée, vous serez étonnés de ce que vous apprendrez auprès de votre peuple, car l'enseignement acquis à l'école du peuple n'est dispensé par aucune université, apprenez-leur ce que vous savez, mais apprenez tout ce qu'ils savent, vous serez étonnés », disait-il. Il veillait constamment, lors de ces tournées d'inspection dans les différentes zones de la wilaya, à ce que ces principes soient respectés et appliqués, comme le constatera cet officier envoyé par les responsables de la Wilaya V installés à Oujda. « Au cours d'une mission qui m'avait été confiée, je tombai un jour sur le commando de la Wilaya IV, tout le jour durant, je me trouvais dans l'impossibilité de reconnaître le chef de ces trois katibas. Je dormis avec elles sans que ma curiosité soit satisfaite. Le lendemain, au réveil, le commando au grand complet, présenta les armes à celui même qui avait refusé de partager ma petite natte, préférant coucher à même le sol, ce fut ainsi que je connus le colonel Si M'hamed. » L'officier qui parle ainsi était un grand malade (tuberculeux), il se déplaçait toujours avec une petite natte au maquis en raison de sa maladie, il écrira plus tard ses mémoires dans un livre retentissant, paru en 1962 et dont le titre était Heureux les martyrs qui n'ont rien vu. Il découvrit un autre monde que celui érigé en Wilaya V par le système Boussouf qui était basé sur la soumission, l'autoritarisme des chefs, le népotisme, la soif du pouvoir et la lutte des clans, des tares destructrices dont l'Algérie indépendante va hériter malheureusement et dans lesquelles elle se débat jusqu'à ce jour, l'idéal d'une démocratie politique et sociale pour laquelle Si M'hamed avait voué toute sa vie ayant été trahi. En Wilaya IV, au contraire, régnait entre les djounoud et les officiers un esprit fraternel et démocratique, une discipline librement consentie, discutée et expliquée, des chefs sans galon, ni titre, à la pointe du combat, joignant l'exemple au conseil, une population totalement acquise à l'ALN, malgré les ratissages et les exactions de l'armée française qui atteindront leur point culminant, lors des opérations Challe entre 1958 et 1959, particulièrement dans l'Ouarsenis, le Titteri, et l'Atlas blidéen où les commandos Ali Khodja, Djamal, les katibas Zoubaria et Karamia vont s'illustrer par leur courage et leur héroïsme, face aux régiments des parachutistes et des légionnaires comme le 1re REP du colonel Jean-pierre ou le 3e RCP du colonel Bigeard qui constituaient le fer de lance de la 10e DP (division parachutiste) du général Massu qui fut un impitoyable adversaire de l'ALN et du FLN et qui sera amené à écrire, plus tard, les propos suivants dans son livre Le torrent et la digue : « A l'heure où l'on se plaît à dire que la rébellion a perdu la partie, parce qu'elle est étranglée aux frontières tunisienne et marocaine et parce que, incontestablement, le djoundi souffre dans le maquis physiquement et moralement, nous assistons à un phénomène déconcertant au beau milieu du territoire algérien, la Wilaya IV fait montre d'une vitalité et d'un dynamisme extraordinaires. Elle s'est toujours singularisée par rapport aux autres wilayas, cela a tenu à la personnalité rayonnante du colonel Si M'hamed, véritable chef de maquis. Grâce à lui, la flamme révolutionnaire brûle à la Wilaya IV, une révolution qui se veut pure et qui s'affermit même par opposition au relâchement relatif dans les autres wilayas. »

Tolérant et repectueux
L'ennemi contraint et forcé savait reconnaître la valeur des hommes, ce qui explique son acharnement à mettre tout en œuvre pour les abattre, y compris par les moyens occultes, « le complot de la bleuite » qui sera organisé par les services spéciaux, dont le Bureau des études et liaisons (B.E.L), coiffant le 2e et le 5e bureaux, dirigé par le colonel Jacquin, en sera une parfaite illustration et jouera un rôle important pour semer la confusion et la suspicion en envoyant des agents dans les rangs du FLN et de l'ALN afin de recueillir des renseignements, en diffusant des fausses nouvelles, en utilisant de faux rapports et des faux tracts. D'autres stratagèmes seront aussi utilisés comme la mise en place de harka dirigés par le bachaga Boualem, au douar Beni Boudouane près de Lamartine ou le contre-maquis de la force K, au contre-bas de l'Ouarsenis, près des Attafs, dirigé par un certain Kobus, de son vrai nom Belhadj Djillali, un ancien militant du MTLD qui avait trahi les siens dans les années 1950 pour se mettre au service du 2e bureau. Il recrutait des jeunes dans la région, voulant rejoindre le maquis, en leur faisant croire que le FLN était inféodé au communisme international et qu'il fallait le combattre. Le colonel Si M'hamed, en avril 1958, en fin politique et stratège militaire, lors d'une réunion du conseil de wilaya au djebel Amrouna, près de Théniet El Had, avait donné l'ordre d'en finir avec la force K. Le commandant Si Mohamed à la tête du commando Djamal va attaquer le camp qui sera détruit totalement, un grand nombre de ces futures recrues seront ramenées au maquis où elles seront accueillies fraternellement, on leur expliquera que seuls le FLN et l'ALN dirigent la révolution. Beaucoup d'entre eux resteront et mourront au combat, ayant découvert la manipulation dont ils étaient l'objet. Kobus et ses acolytes seront liquidés par la suite, même si ces derniers voulant se racheter avaient amené la tête décapitée de leur chef dans un sac, souhaitant rejoindre les rangs de l'ALN, ce fut peine perdue, ils avaient trahi et constituaient une menace potentielle au maquis. Si M'Hamed, en cette période cruciale des années 1957 et 1958, grâce à ses qualités de rassembleur d'hommes, à sa clairvoyance, à sa lucidité politique et à sa conscience aiguë de l'unité nationale qui l'animait toujours, fera échec aux groupes messalistes de Bellounis qui s'étaient réfugiés au sud de la Wilaya IV du côté de Boghari et Djelfa et surtout au complot fomenté par un certain Bensaïdi Chérif, un sous-officier de l'armée française, félon et ambitieux qui avait lâchement assassiné le colonel Ali Mellah, chef de la Wilaya VI, sous prétexte qu'il était kabyle, ainsi que certains de ses hommes. Accompagné des commandants Si Lakhdar et Azzedine à la tête du commando Ali Khodja et au fait de la situation qui régnait à ce moment-là en Wilaya VI, il va d'abord entamer une tournée d'explications dans les différentes dachrate de cette région pour expliquer les buts de la révolution et l'unité du combat mené par le peuple et l'ALN, ensuite dans un second temps, devant une assemblée des notables de la population du Sud, il convoque le nommé Bensaïdi Chérif, celui qui avait usurpé le titre de chef de Wilaya VI, le met en confiance et lui demande de donner les explications des événements qui ont provoqué la mort du regretté Ali Mellah. Sachant que de lourds soupçons pesaient sur lui, il tente de se disculper et avance des arguments confus, peu convaincants et se retrouve dans une situation peu confortable, c'est à ce moment là que Si M'Hamed, en fin tacticien, lève la séance, glisse discrètement au commandant Azzedine de laisser une brèche dans le dispositif de sécurité et invite tous les membres de l'assemblée de le rejoindre sous une tente où un immense repas les attendait. C'est cet instant que choisit le traître Bensaïdi pour s'enfuir avec quelques-uns de ses hommes en allant rejoindre le poste militaire français le plus proche. Il venait de se démasquer, la partie venait d'être gagnée et tous les notables se levèrent pour dire qu'ils voulaient apporter leur soutien et leur aide à la Révolution, ils ignoraient que le colonel Si M'hamed était d'origine kabyle, mais ils virent en lui avant tout, un authentique patriote, défendant l'unité du peuple et incarnant la conscience nationale. La Wilaya VI venait de s'unir et sera dirigée par un grand chef, Si l'Haouès, qui trouvera une mort héroïque aux côtés de Amirouche, le 29 mars 1959 au djebel Tsameur, près de Bou Saâda au cours d'une gigantesque opération menée par les Français sur renseignements d'une rare précision et dont l'Histoire devra révéler, un jour, les sources. Le colonel Si M'hamed en cette année de 1958, année cruciale de la Révolution, va, une fois de plus, démontrer ses qualités de rassembleur d'hommes et de stratège avisé, lors de la réunion interwilayas en décembre 1958 des chefs de l'intérieur au maquis près d'El Milia pour faire une mise au point de la situation militaire et politique, devenue difficile et préoccupante en raison de l'étanchéité des frontières tunisienne et marocaine, due aux barrages électrifiés et minés installés par l'ennemi pour empêcher le ravitaillement en armes et en munitions des djounoud de l'ALN. Le GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne), était accusé d'inertie, d'immobilisme et d'abandon, Amirouche était particulièrement remonté et voulait lancer un ultimatum publiquement pour fustiger les « responsables du GPRA, installés dans les palaces à Tunis ». Le colonel Si M'hamed s'y opposera et raisonnera le chef de la Wilaya III au tempérament fougueux et aux décisions expéditives de ne pas tomber dans le panneau même si les griefs étaient justifiés, afin de ne pas révéler à l'ennemi les dissensions existantes entre les wilayas de l'intérieur et le GPRA. Malheureusement, ce dernier sera manipulé dans le complot de la « bleuite » et ordonnera la liquidation de centaines de cadres, particulièrement des lycéens et des étudiants qui avaient rejoint le maquis pour participer au combat libérateur. Dans l'Algérie d'aujourd'hui, soit 45 ans plus tard, les intégristes fanatiques, « les talibans du Maghreb », s'acharnaient sur les intellectuels pendant la décennie noire, les accusant à tort de francophilie et de « hizb frança » parce qu'ils s'opposaient à leur dessein funeste d'imposer un régime théocratique, le peuple dans sa majorité, grâce à ses sacrifices et à son courage fera avorter ce dessein machiavélique, comme si l'Histoire devait se répéter. Dans ce domaine, le colonel Si M'hamed était profondément croyant, il avait même porté sur la crosse de sa carabine US, son arme préférée, « Ayat El Koursi » mais il était surtout tolérant et respectueux des autres, effectuant régulièrement et quotidiennement la prière au maquis, il ne l'imposait pas par la force comme le firent certains chefs incultes et fanatiques, dont l'ancien colonel Mohammedi Saïd en Wilaya III qui fut plus tard aux côtés des Abassi Madani et Ali Belhadj, un des créateurs du FIS, en 1990, les prêches et les discours haineux avaient instrumentalisé la religion, pour imposer une « dawla islamiya ». Hier, nos jeunes quittaient les bancs des lycées et des universités pour rejoindre le maquis et luttaient aux côtés du peuple, beaucoup d'entre eux mourraient héroïquement au combat, Si M'Hamed les accueillait fraternellement et leur inculquait l'idéal d'une Algérie libre, juste, belle et démocratique aujourd'hui, n'ayant plus de perspectives, ni d'avenir, ces jeunes fuient leur pays dans des embarcations de fortune pour essayer de rejoindre les côtes espagnoles ou italiennes, la plupart périssent tragiquement dans les tumultes d'une mer déchaînée sans que cela puisse émouvoir les gens du « pouvoir ». Pour toutes ces raisons, il s'avère plus que nécessaire que l'alternative du changement s'impose de façon profonde. Pour cela, il est donc aujourd'hui indispensable que toutes les forces républicaines, patriotiques progressistes et démocratiques s'unissent pour lutter ensemble et réaliser un véritable programme de réformes, afin de mettre en place une démocratie sociale réelle dans notre pays et redonner ainsi de l'espoir à tous les citoyens qui aspirent à une vie meilleure. Nous pourrons, alors, fièrement rendre hommage aux sacrifices de ceux qui ont donné leur vie à l'Algérie idéale dont ils rêvaient : Si M'Hamed, Larbi Ben M'hidi, Lotfi et Si Mohamed en faisaient partie.

SOURCE :

http://www.afriblog.com/blog.asp?code=bousselham&no_msg=5023
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MessageSujet: Re: La guerre vu du coté algérien   La guerre vu du coté algérien EmptyJeu 19 Mar 2009 - 13:02

Le 17 mai est la date anniversaire de l’assassinat de la martyre Tayeb Brahim Cherifa, dite Soraya, à l’âge de 23 ans en 1962 par l’occupant français sur la route de Tessala (Sidi Bel-Abbès) et il est du devoir de mémoire de la capitale de la Mekerra d’avoir une pensée pour cette révolutionnaire. Elle aura marqué de son courage l’ennemi pendant cinq longues années de 1957 à 1962 alors que l’Algérie s’apprêtait à recouvrer son indépendance.
Animée par un patriotisme et une foi révolutionnaire, toute jeune, elle assure en 1957 un rôle en cité urbaine celui d’agent de liaison, collectant effets vestimentaires et fonds, et acheminant des médicaments pour ses frères au maquis. Elle fut aussi membre de l’OC FLN aux côtés des moudjahidate de Sidi-Bel- Abbès telles que Affane Fatima, les sœurs Azza Saleha et Djamila, El Fekaïr Melouka, Bendimered Soraya, Sekkal Hafida, El Kheir Nebia... pour la plupart décédées. La France a eu vent de ses secrètes activités et elle est arrêtée avec Benharaz et Alla Ahmed en 1959. Désormais sa vie sera ponctuée d’arrestations, de tortures et ce, jusqu’en 1962. Elle connut les centres de torture de S. B. A., le centre de concentration de Rio-Salado (Aïn- Témouchent), la maison d’arrêt d’Oran puis déférée devant le tribunal permanent des forces armées françaises d’Oran. En 1960, elle est libérée. A sa sortie, sa foi inébranlable de révolutionnaire la contraint à reprendre ses activités. Nous sommes le 17 mai 1962, l’accord du cessez-le-feu a été signé, les Belabessiens créent leur hôpital provisoire dans un poste militaire appelé “Poste Boulahia” du nom d’un Français militaire barbu qui terrorisait les habitants qu’on appelait à l’époque les indigènes. Ce jour-là, Cherifa plutôt Soraya se fait délivrer un laissez-passer avec Baghdadli Mohamed et une femme qui n’a jamais été identifiée pour se rendre à Tlemcen et ramener des médicaments. Mais l’ennemi, l’attendait au tournant. A bord d’une camionnette, ils sont interceptés à la sortie de Sidi-Bel-Abbès plus exactement sur la route de Tessala. Une bombe incendiaire est jetée sur leur véhicule. Soraya ouvre la porte pour fuir la mort, l’ennemi la rattrape et vide son chargeur sur sa frêle personne. Ses compagnons sont brûlés vifs dans la camionnette. Certaines personnes disent même que Soraya a été découpée en morceaux après sa mort, c’est dire la haine de son ennemi. Ses restes sont enterrés par les Français dans le cimetière de Sidi-Bel-Abbès. La famille a retrouvé sa tombe plusieurs mois après l’indépendance grâce au gardien du cimetière. Même morte, les Français avaient peur de s’être trompés de cible, quelques heures après l’attentat, un officier militaire se rend au domicile de Soraya et demande à la voir. Lorsqu’on lui répond qu’elle est absente, celui-ci pousse un ouf de soulagement et annonce froidement à sa famille : “On l’a tuée ! Elle est morte.” Djamila, sa sœur, elle aussi moudjahida accuse dignement le coup et s’écrie : “Tahia el Djazaïr, tahia el Djazaïr.” Le Français indigné s’apprête à appuyer sur sa gâchette puis se ravise en lui rétorquant : “Une pas deux” et s’en alla. Djamila de son vrai nom Tayeb Brahim Fatiha est la sœur de Cherifa. C’est une moudjahida des premières heures de la guerre d’Algérie, elle aussi et vit toujours à Sidi- Bel-Abbès. Elle n’avait que 15 ans en 1959 lorsqu’elle rejoint le maquis à bord d’une charrette pour tromper l’ennemi. Elle active dans la région de Tessala (SBA). Elle survécut à deux violents accrochages mais au cours du dernier, atteinte de 17 balles alors que ses compagnons, des officiers de l’ALN, décèdent, elle sombre dans un profond coma et restera hospitalisée pendant 5 mois. Elle aussi connut les centres de torture, le centre de tri et de transit, la prison civile, la maison d’arrêt jusqu’à mars 1962 où elle fut libérée. Elle occupe plusieurs fonctions dans la santé jusqu’à sa sortie en retraite en 1994. Elle fut aussi membre du conseil de l’UNFA, membre du conseil de la mouhafadha du FLN. Elle a fait deux mandats d’APC et deux mandats d’APW. Percluse par des douleurs dues à ses anciennes blessures, Fatiha se remémore avec passion son passé de révolutionnaire et “s’il faut le refaire, je suis prête à reprendre les sentiers du maquis pour que vive l’Algérie”, nous confiera- t-elle.
A. M.
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