Baïonnettes à douille

Bonjour,
Ayant redécouvert ma passion pour les baïonnettes à douille j'ai recherché dans mes archives des photos de pièces que j'avais cédées.
Elles me semblent assez intéressantes pour les présenter ici. Je n'ai fait aucune mesure de ces pièces à l'époque.

La première est une possible baionnette de dragon à fente en Z, elle porte un poinçon à la fleur de lys et a un trait de lime entre douille et coude.


La deuxième une probable baïonnette 1754 à pans évidés et fente en Z avec écusson de douille et gouttière. Elle est marquée de A.Michel
La troisième une probable baïonnette de Klingenthal??? à lame plate et pans évidés et fente en L. Elle est marquée de la fleur de lys et d' Antoine Michel


sur la troisième photo on voit en plus des deux baïonnettes d'infanterie une petite baïonnette de chasse /d'officier avec son petit fourreau en bois recouvert de cuir brun et monté en fer. Le crochet est typiquement français et se retrouve sur des sabres/fortes épées et des couteaux de chasse.


J'attends à l'avis expert de curly r. r. qui , j'espère va confirmer mes écrits.
Cordialement   Ps09

voici encore des photos de détail des marquages: en fond dragon et 1730 au centre 1754

Bonjour,
de bien belles pièces que voilà !
la première semble bien avoir les caractéristiques de la baïonnette pré-règlementaire à lame plate apparue à la toute fin du 17ème siècle et utilisée par les dragons avec une évolution règlementée en 1733, en service jusqu'au modèle 1754. La fleur de Lys peut indiquer une prise en compte officielle du Magasin Royal des Armes affermé à Titon, possible fabrication de Charleville ou de Saint-Etienne.

Les baïonnettes signées d'Antoine Michel sont des fabrications de Saint-Etienne, ou cette famille d'armurier était un des plus gros fabricant. Celle à deux fentes s'apparente à la baïonnette pour les fusils 1728 dans le goût des fabrications de la manufacture d'Alsace avec les deux pans évidés alors que beaucoup de baïonnettes produites à Saint-Etienne avaient conservé les pans pleins du modèle initial de 1717. La fleur de Lys se retrouve là aussi sur les commandes d'Etat.
La troisième n'est pas une 1754 française de fusil de soldat, elle n'en a pas les caractéristiques; pied de coude rapporté en relief, deuxième fente située trop en arrière et troisième très longue. La gouttière sur la face interne de la lame est aussi trop longue. Une fabrication française, mais peut-être pour une commande du commerce, pour l'export possiblement.
La petite baïonnette plate d'officier est très rarement complète de son fourreau, c'est un ensemble rare !
Que du bonheur pour l'amateur de douilles !

j'ai un vieux fusil français modèle 1822 qui sert de décoration sur l'un de mes murs. Je le possède depuis longtemps et je me suis dit qu'un jour je chercherais la baïonnette qui va sur cette arme. Tu me me dire quel modèle de baïonnette à douille j'ai besoin pour ce fusil? En possèdes-tu une pour que je voie à quoi elle ressemble?

Bonjour,
Des sujets très instructifs pour le néophyte que je suis.
Quelle est la technique qui permet d'obtenir des poinçons aussi nets et profonds ?
Merci

Bonjour Malvil,
voilà une baïonnette modèle 1822 :





Longueur totale 53 cm ( avec une tolérance autour de 52,5 possible)
Il y a deux diamètres interne de douille suivant la fabrication du fusil. Pour les 1822 à silex et ceux transformés à percussion ayant gardé le canon d'origine c'est généralement 21,5 mm. Ceux ayant reçu un canon renforcé neuf le diamètre est un peu plus fort autour de 21,8/22mm. Normalement elles sont frappées d'un N sur la douille ou sur le coude pour les différencier des autres.

LTM, il me semble que les poinçons étaient trempés pour être très durs et les lames à l'époque étaient en fer, pas en acier, mais je ne suis pas le poinçonneur des Lilas !

Merci pour ce précisions.
Donc je retiens: chercher des baïonnettes poinçonnées de la fleur de lys, éventuellement un poinçon de fabricant de St Etienne avec une fente en L et on risque de tomber sur du français datant de la guerre de sept ans. Facile comme dirait l'autre.
Je pense que les poinçons de fabricants sont frappés brut de forge avant même le polissage.

cordialement.

CAVE CANEM a écrit:

Bonjour Malvil,
voilà une baïonnette modèle 1822 :





Longueur totale 53 cm ( avec une tolérance autour de 52,5 possible)
Il y a deux diamètres interne de douille suivant la fabrication du fusil. Pour les 1822 à silex et ceux transformés à percussion ayant gardé le canon d'origine c'est généralement 21,5 mm. Ceux ayant reçu un canon renforcé neuf le diamètre est un peu plus fort autour de 21,8/22mm. Normalement elles sont frappées d'un N sur la douille ou sur le coude pour les différencier des autres.

LTM, il me semble que les poinçons étaient trempés pour être très durs et les lames à l'époque étaient en fer, pas en acier, mais je ne suis pas le poinçonneur des Lilas !

Un grand merci pour ces précisions.

Bonjour cave canem!!!
petite erreur sur ton dernier post, les lames de baïonnettes n'étaient pas en fer mais en acier, comme preuve relis les ouvrages de Cotty voire les mémoires d'artillerie de Surirey de St Remy.

Bonjour Curly,
acier ou plutôt fer aciéré
le règlement du premier septembre 1716 indique pourtant "les bayonnettes seront de bon fer bien trempées et assérées de la longueur de deux pouces par le bout, la lame aura 14 pouces de long."
Voir pages 22/23 de l'excellent livre de Pierre Renoux "Les baïonnettes à douille militaires françaises" aux Éditions du Brévail, que je recommande à tout collectionneur