Propreté du linge de corps des hommes de troupe - France - 1911

Bonjour,

Une circulaire en date du 8 juin 1911 vient rappeler ce qu'il doit être de la propreté du linge de corps des hommes de troupe.
Elle rappelle que par le décret du 25 mai 1910, les chefs de corps et les gradés devaient en tout temps veiller d'une façon toute particulière à la stricte application des règles d'hygiène et de propreté nécessaires pour maintenir la troupe dans un état sanitaire entièrement satisfaisant. Il était notamment important d'obliger les hommes de troupe à changer de linge au moins une fois par semaine.

Or, il semblait nécessaire qu'une circulaire comme celle-ci revienne rappeler ces règles, car la propreté constatée, notamment des chemises et des caleçons, laissait beaucoup à désirer. 

En conséquence, la circulaire précise que les chefs de corps doivent, par des visites périodiques et inopinées, s'assurer que le linge de corps porté par les hommes de troupe est en état constant de propreté, et que ce linge est bien changé au moins une fois par semaine.

Cordialement

Bonjour,
en temps de paix ça ne posait presque pas de problème pour la chemise, étant donné que la dotation est de 2 chemises par homme.
Par contre ça se gâtera au cours de la guerre car la dotation n'évoluera pas.

En revanche pour le caleçon, le bien-pensant qui a pondu ce décret n'a pas pris en compte que chaque homme n'est doté que d'un seul caleçon!

Par contre le règlement sur la tenue en campagne de 1914 précise:
"hygiène personnelle, propreté corporelle, article 2:
il importe que le soldat veille à la propreté de sa chemise, de son caleçon, de ses chaussettes.
Son linge est changé au moins une fois par semaine et placé dans des sacs ou des caisses en attendant sa livraison au blanchisseur."

L'Intendance comblera tout de même cette lacune en s'efforçant d'en doter chaque homme d'un second exemplaire en cours de guerre.

Il faudra attendre la circulaire ministérielle du 15 décembre 1920 pour que ce second caleçon soit enfin officialisé.
Dans la partie tenue de campagne, à la rubrique caleçon on lit en effet " un sur l'homme, un dans le paquetage"...

Il faut tout de même noter que le port du caleçon était peu répandu et que le slip n'existait pas encore.
Le plus souvent ce sont en effet les longs pans de la chemise qui sont en contact direct avec l'entre-jambes et le bas du dos, et ce détail avait bien été pris en compte par l'Intendance qui ne perdait pas une occasion d'économiser
Cordialement,
CG

Merci pour ce complément d'informations Crevette.

Quant aux chaussettes, c'est guère mieux.
Ce n'est que le 14 juin 1909 que le troupier est enfin doté d'une paire de chaussettes en coton.
Auparavant il fallait qu'il se débrouille avec des "chaussettes russes", en fait de simples bandes de toile qui n'ont jamais été adoptées réglementairement.

En 1900 pourtant, un député avait interpellé le Ministre de la Guerre en affirmant que "la chaussette fait partie du costume des peuples civilisés".

Le général de Galliffet refusera en ces termes "par respect des habitudes civiles, car il y a trois sortes de soldat, ceux qui en portent, ceux qui portent des polonaises, et ceux qui ne portent rien".

Ce ne sera qu'en janvier 1915 qu'une circulaire précisera que le soldat devra être en permanence en possession de deux paires de chaussettes renouvelées tous les mois.

Elle seront théoriquement en laine en hiver, mi-laine mi-coton en été.
Cette dotation sera portée à 3 paires au cours de l'hiver 1916/17.
Ces chaussettes n'ont jamais eu de couleur réglementaire.

Merci encore Crevette.

Bonjour,
hygiène quand tu nous tiens....
Merci pour cette nouvelle info sur la vie quotidienne.

Citation :

Le plus souvent ce sont en effet les longs pans de la chemise qui sont en contact direct avec l'entre-jambes et le bas du dos, et ce détail avait bien été pris en compte par l'Intendance qui ne perdait pas une occasion d'économiser

Bonjour uchronie,

je vous en prie.
Amicalement.