Cadences de fabrication des différentes pièces d'un fusil vers 1800.

Bonjour,
d'après Dubessy (Historique de la Manufacture d'armes de Saint Etienne), voici les différents temps passés par les ouvriers d'une manufacture pour la fabrication du fusil de l'époque, en l'occurrence le 1777.
On voit notamment que des enfants de 8 à 16 ans y étaient employés.




C'était évidemment du travail manuel, mais au vu des cadences on a ici des ouvriers très qualifiés!
Si le travail de forge est sauf exception assez rapide, le limage de finition est quant à lui bien plus lent.

Les rares opérations faites à la machine (hydraulique) concernent le forage, le tournage, parfois le limage et le polissage, et la forge mécanique a remplacé le marteau et l'enclume.

Et que penser du graveur qui grave les platines et canons à raison de 60 fusils par jour...
Sachant qu'il lui fallait inscrire au marteau-ciseau en belle écriture cursive la raison sociale de la manufacture sur les platines, l'année et le modèle sur les canons.
Cordialement,
CG

Bonjour,

Merci pour ces infos très intéressantes.
Dure réalité de la vie de l'époque, il y avait déjà des cadences et le manque de moyens mécaniques devait rendre ces jobs tellement rudes.

Des enfants de 8 à 9 ans pour polir les pièces du monteur , c'est terrible.
Dire que les 2fils de ma chérie, à 19 ans, n'ont pas encore connus de job, même job étudiants !

Bonjour
Merci Crevette pour ce post très enrichissant. Je ne connaissais pas, c’est très instructif

Bonjour

Merci Crevette vraiment très intéressant ce post.

Amicalement

Patpat

Dans cette liste il y a quelques métiers qui semblent un peu obscurs.
Le compasseur qui compasse les canons est simplement un ouvrier qui vérifie à l'aide d'un compas d'épaisseur et de calibres l'intérieur et l'épaisseur du canon.

Le dresseur de canon le vérifie à l'aide d'un cordeau pour voir s'il est bien rectiligne.

L'émouleur quant à lui se charge de blanchir le canon de la bouche au tonnerre en dressant parfaitement les pans du tonnerre.

Et enfin le garnisseur se charge de couper les extrémités du canon, de tarauder la boite, d'y visser la culasse, de percer la lumière et enfin de placer le tenon de baïonnette.

Merci Crevette,

Le quotidien de l’époque est toujours riche d’enseignements.
Quelles mains se trouvaient derrière ce ressort de platine, cet embouchoir… on le voit beaucoup de mains d’enfants.
J’aime beaucoup le rodeur de noix, le fourreautier ...

JL

Pour compléter voici ce qu’écrivait Cotty en 1806.
La suite est intéressante je mets le lien: Cotty 1806

Crevette a écrit:

Dans cette liste il y a quelques métiers qui semblent un peu obscurs.
Le compasseur qui compasse les canons est simplement un ouvrier qui vérifie à l'aide d'un compas d'épaisseur et de calibres l'intérieur et l'épaisseur du canon.

Le dresseur de canon le vérifie à l'aide d'un cordeau pour voir s'il est bien rectiligne.

L'émouleur quant à lui se charge de blanchir le canon de la bouche au tonnerre en dressant parfaitement les pans du tonnerre.

Et enfin le garnisseur se charge de couper les extrémités du canon, de tarauder la boite, d'y visser la culasse, de percer la lumière et enfin de placer le tenon de baïonnette.

Bonjour Crevette,
Merci de ces précisions

Crevette a écrit:

Et que penser du graveur qui grave les platines et canons à raison de 60 fusils par jour...
Sachant qu'il lui fallait inscrire au marteau-ciseau en belle écriture cursive la raison sociale de la manufacture sur les platines, l'année et le modèle sur les canons.
Cordialement,
CG

La platine et le modèle
Pas l'année, c'est frappé en sortie de forge ?
Cdt

Chevert a écrit:

Merci Crevette,

Le quotidien de l’époque est toujours riche d’enseignements.
Quelles mains se trouvaient derrière ce ressort de platine, cet embouchoir… on le voit beaucoup de mains d’enfants.
J’aime beaucoup le rodeur de noix, le fourreautier ...

JL

Pour compléter voici ce qu’écrivait Cotty en 1806.
La suite est intéressante je mets le lien: Cotty 1806

Bonjour Chevert,

Dubessy a tout puisé dans Cotty ?

Dubessy précise qu'à Saint Etienne, le dressage du canon ne se fait pas à l'aide d'un cordeau (en fait une sorte d'arc avec un fil de cuivre à la place de la corde), mais avec le système de la bougie.
Or il ne précise pas ce que ce système à la bougie peut bien être

Bonjour,

Sujet extrêmement intéressant, merci de cet apport documentaire.

Cordialement.