La guerre de sept ans,deux vidéos

guerre mondiale avant l 'heure

Bonsoir,

Bonne vidéos je ne connaissais pas. Merci du partage et de la découverte.

cordialement

Merci Leomont, mister video sur ce forum
.
C'est clair, précis mais des fois un peu chi....!
Cordialement Ps09

Merci à vous deux,je deviens un peu mister vidéo à cause du confinement cette guerre m'intéresse pour plusieurs raisons,déjà grâce à vous Ps09 avec votre collection, qui met en valeur des témoignages de cette  époque.Grâce aux récents  films sur la chaîne 5,qui relate la vie de Marie Thérèse d'Autriche, mariée à  François 1er Duc de Lorraine,et qui fut confrontée à cette guerre ,au début de son règne,(visible en streaming sur la 5).Et aussi pour l intérêt que je porte aux Amérindiens, qui furent aussi acteurs de cette guerre.Par exemple voir la vie de Pontiac chef Amérindien,fidèle à la France et en fut victime.la conquête de l 'Ouest est aussi par ricochet issue de cette guerre ...Etc...Cordialement

Pas évident de présenter cette guerre si particulière en si peu de temps
Dans les grandes lignes il s'en tire pas trop mal, il y a beaucoup de raccourci, mais être concis n’est pas une chose facile.


Frédéric II était un formidable manœuvrier, la mobilité de son armée le sauvera bien des fois, face au conservatisme stratégique voir l’immobilisme de ses adversaires. Pourtant en 1762 Frédéric II  n’est plus en capacité faire face sur deux fronts, à la fois contre l’Autriche et la Russie. La mort d’Elisabeth Petrovna et sa succession par Karl Peter Ulrich, duc d'Holstein Gottorp. (Il est le fils du duc de Holstein Gottorp et de la fille de Pierre 1er de Russie) donne à Frédéric II une chance inespérée. Et même si son épouse, née Sophie de Anhalt-Zerbst, devenue Catherine Alexeïevena en se convertissant à la foi orthodoxe, renverse son mari par un coup d'état et fait assassiner Pierre III en juillet 1762. Il est trop tard pour que cela change le cours de la guerre, toutes les cours d'Europe sont déjà dans la négociation d'une paix.

On peut discuter la notion d’armée mercenaire payée par l’Angleterre en Europe (on n’est pas dans le contexte de la guerre d’Indépendance). La guerre de Trente ans et le traité de Westphalie puis la paix de Riswick ont consacré une partition religieuse du Saint Empire. Cette partition va avoir une conséquence pour le moins inattendue avec le développement important de contingents militaires protestants. Les princes des petits états protestants par leurs  convictions religieuses se voient fermées les portes et les postes dans la hiérarchie catholique. En l'absence d'archevêchés, d'abbayes ou d'évêchés pourvoyeur de bénéfices, la carrière militaire est donc la seule voie pour s'élever. Pour autant s’ils se sont mis au service de l’Angleterre contre subsides, ils ne se seraient pas mis au service de la France et encore moins de l’Autriche, quant à observer la neutralité comme les Pays bas Autrichiens ou du Danemark, ils n'avaient à espérer aucune clémence des troupes qui traverseraient nécessairement leurs territoires qu'elles fussent prussiennes, autrichiennes ou française. Le roi d’Angleterre est aussi Electeur de Hanovre et ce sont bien ses troupes au côtés de troupes anglaises débarquées sur le continent qui combattent en Europe aux côté des troupes de Brunswick-Wolfenbüttel, Hessen-Kassel et Schaumburg-Lippe.


J’ai beaucoup de mal comprendre la notion d’en-régimentation des troupes à l’issue de la guerre de Sept Ans. C’est la première fois que j’entends parler de cette notion bien obscure.
L’armée française en sort meurtrie, pour autant beaucoup d’innovations vont voir le jour durant la guerre, mais c’est beaucoup trop tard, ajouté à l’immobilisme intellectuel d’une grande partie des officiers généraux...

Pour ne pas alourdir je ne parlerais que de l’infanterie pas de la cavalerie ni des régiments d’infanterie étrangère soldés par la France.
Les régiments français sont à 1, 2, 3 ou 4 bataillons. À l’origine, le bataillon est l’unité que peut commander un seul officier au son de sa voix, c’est l’unité de tactique élémentaire.
Concernant les 79 régiments français, à l’exception du régiment du Roi : 11 régiments sont à 4 bataillons, 52 à 2 bataillons et 16 d’un seul bataillon. Cette disparité et la faiblesse des effectifs d’un régiment d’un ou deux bataillons, amène à les regrouper en brigades pour former une unité combattante plus conséquente. En règle, la brigade représente 4 à 6 bataillons soit 2 à 4 régiments d’infanterie, cette variation est en grande partie liée à la fluctuation des effectifs, toujours incomplets de chacun des bataillons. Autre notion la brigade est une formation qui n’existe qu’en temps de guerre, elles sont constitués selon les régiments présents à l’armée, regroupés selon des critères d’ancienneté, ce sont des régiments qui n’ont le plus souvent jamais manœuvré ensemble avant l’entrée en campagne. La campagne suivante la composition de la brigade pourra avoir encore changé.

La compagnie est une unité administrative propriété d’un capitaine qui est en charge de son recrutement et de son entretien, par compagnie cela représente seulement une 40aine de soldats. Un changement capital est  amorcé sous le ministère de Belle Isle, c’est une petite révolution débute au cours de la guerre avec la création des bataillons de recrues en 1760. Elle aboutit aux ordonnances de décembre 1762, puis en février 1763 à la création de régiments de recrues et la suppression de la charge du recrutement par les capitaines qui incombe dès lors au Roi.
L’unité combattante, l’unité de base fonctionnelle  est le peloton qui sont deux compagnies couplées, Toutes les manœuvres, déplacements, tirs etc. se font par pelotons. La réforme de décembre 1762 réduit le nombre de régiments et renforce la composition des régiments doublant les effectifs de chacune des compagnies, c'est très bien, mais elle divise par deux le nombre de compagnies d'un bataillon ! Elle fait passer seulement sept régiments à quatre bataillons et vingt-deux régiments sont maintenus à un seul bataillon.

Une des innovations de tactique élémentaire majeure de l’infanterie française de la guerre de Sept Ans nous vient de notre allié prussien à l’issue de la guerre de Succession d’Autriche, c’est l’adoption du pas cadencé en 1754 et qui apporte une amélioration considérable de la manœuvrabilité des troupes. Les mouvements de l’infanterie se faisaient avant en rangs ouverts, lentement et avec beaucoup d’espace. Le pas cadencé permet de réaliser les mouvements beaucoup plus rapidement et en rangs serrés les soldats étant synchronisés par la cadence; le tact comme l’appelait le maréchal de Saxe.

Une autre innovation importante de la guerre de Sept Ans est la création compagnies de chasseurs, qui deviendrons voltigeurs, tirailleurs sous la Révolution et l’Empire.

Enfin il y a un élément de tactique que les Français abordent peu dans leurs discussions de l’époque, ce sont les manœuvres tactiques en présence de l’ennemi. Elles se pratiquent parfois, mais elles sont sources de craintes chez beaucoup d’officiers généraux. Tout grand mouvement en présence de l’ennemi, qui désorganise l’ordre que l’on a tant de mal à instaurer entraîne une période de flottement dans les lignes, propice à l’attaque d’un ennemi qui sait en profiter. Le comte de Clare en parle ainsi en 1756 : « Le moindre mouvement en présence de celui qui n’épie que le moment de vous attaquer, hors celui de marcher à lui, est de la plus dangereuse conséquence et il est châtié cruellement sur-le-champ. » Le pas cadencé et l’ordre serré sont trop récents, une partie des officiers généraux ont pratiqué la guerre sous Louis XIV à l’époque des piques et des rangs ouverts, de même beaucoup de colonels de régiments ont à peine vingt ans et ne connaissent la guerre qu’à travers les ouvrages de Puységur ou de Feuquières ; tout cela conduit à un certain immobilisme des lignes françaises. Pour Frédéric II c’est tout le contraire, il analyse le champ de bataille, les dispositions prises par l’ennemi, et il est capable de faire réaliser des mouvements rapides à son armée en pleine bataille. Le succès n’est pas systématique, en particulier si ce mouvement n’est pas masqué par la nature du terrain, mais il lui donnera de nombreuses fois l’avantage.

On pourrait encore parler de l’ordre mince, l’ordre profond, l’ordre oblique
On pourrait encore discuter des méthodes de feux en salve ou au contraire a volonté ou de billebaude exécutés par les troupes alignées sur trois en rangs, ou au contraire  les feux de chasseurs etc.
L’adoption d’une artillerie régimentaire en 1757 …

Voici ce que disait Bardin au début du 19e siècle sur la guerre conduite sur le front européen par la France: « Elle est entreprise sans motifs plausibles, conduite sans habileté par la plupart des généraux français et entrecoupée de vicissitudes infinies […] Elle est mémorable par des fautes sans nom de la part de toutes les armées qui y figurent ; elle se termine au grand désavantage de la France. »

JL

Bonjour,chevert, merci pour votre intervention, très explicite ,qui montre que ce sujet est vraiment vaste et complexe.Amicalement.