Jacques de Chabannes, Seigneur de La Palice.

Bonjour,
Jacques de Chabannes, Seigneur de La Palice, est connu dans les annales de l'Histoire comme l'un des plus grands soldats de la Renaissance.


En 1488, à 18 ans, il fait déjà partie des troupes royales guerroyant contre les indépendantistes bretons. C'est avec une belle réputation militaire qu'il suit Charles VIII en 1498 en Italie, lorsque ce dernier va prendre Naples.

Sous Louis XII, il contribue puissamment à la conquête du Milanais. Les mémoires du temps nous le montrent, déjà commandant, faisant personnellement le tour d'une ville qu'il assiège, défiant la garnison espagnole d'en sortir pour l'affronter. La même année, en 1502, La Palice est le témoin de Bayard dans un duel qui oppose celui-ci à Alonso de Sotomajor.

C'est en défendant Rubos qu'il est blessé et fait prisonnier après la chute de la ville.
Sa rançon payée, La Palice se signale par de nouveaux faits d'armes : en 1507, à Gênes, où il est encore blessé, puis en 1509 à la bataille d'Agnadel.
Promu général, il se distingue à Ravenne.

Désormais, l'évocation du nom de La Palice fait trembler l'ennemi.
On le retrouve en 1513 engagé dans la bataille de Guinegatte Pas-de-Calais contre les troupes du roi Henri VIII d'Angleterre et de l'empereur germanique Maximilien Ier.
La bataille est perdue.
On la surnommera même « journée des Eperons ». De méchantes langues prétendirent que les Français avaient tourné casaque presque sans combattre.
La Palice y est fait prisonnier et avec lui Bayard et d'autres célèbres capitaines comme Bussy d'Amboise ou encorele duc de Longueville.
L'intrépide La Palice s'évade.
Il prend part à la bataille de Marignan. Il s'y illustre si bien que François Ier, qui vient de monter sur le trône de France et que Bayard a armé chevalier au soir de la bataille, le fait maréchal de France.


Comment La Palice, maréchal glorieux, passe depuis le XVIIIe pour un imbécile
Le brave La Palice combat ensuite en 1522 à la bataille de La Bicoque près de Milan. Les Français sont écrasés : 2 500 morts jonchent le champ de bataille où le valeureux La Palice a fini par combattre au premier rang, comme un simple soldat. L'année suivante, il délivre Fontarabie, assiégé par les Espagnols.
En 1524, il dégage Marseille, également assiégée, et s'empare d'Avignon.

Le 24 février 1525, c'est en vain que La Trémoille - surnommé « le chevalier sans reproche » tandis que Bayard, lui, sera « sans peur et sans reproche » - et La Palice conseillent à François Ier de ne pas engager la bataille contre l'armée de secours des Impériaux qui se porte devant Pavie qu'il est en train d'assiéger.
Ses deux grands capitaines, pourtant peu enclins à la prudence, essaient de lui expliquer que son armée est mal ravitaillée et mal payée et qu'elle est peu sûre.
François Ier passe outre et s'obstine lorsque la bataille commence à mal tourner. Voilà bientôt le roi prisonnier tandis que Bonnivet, amiral de France, La Trémoille et La Palice sont tués à ses côtés.
Le bilan humain est terrible : 10 000 tués sur 26 000 hommes.

La Palice était âgé de 55 ans quand une décharge d'arquebuse lui perça la poitrine.
Une fin aussi illustre ne pouvait passer inaperçue.
On rimailla, d'abord classiquement : « Qui servant son roi perd la vie/Au lieu de pitié fait envie. »

Il y eut aussi : « Monsieur de La Palice est mort/Il est mort devant Pavie/Hélas, s'il n'était pas mort/Il ferait encore envie. » Les deux graphies du s dans l'ancien français s, f eurent tôt fait de donner : « Il serait encore en vie. »

Au XVIIIe siècle, Bernard de La Monnoye, membre de l'Académie française et infatigable auteur d'épigrammes caustiques, en fit une chanson de 51 couplets que toute la France chanta durant deux siècles.
Prenons par exemple le 50° et avant-dernier couplet :
« Il mourut le vendredi/Le dernier jour de son âge/S'il fût mort le samedi/Il eût vécu davantage. »

                                                         

Victor Hugo s'est ému de la destinée post mortem de ce brave La Palice injustement accusé de ces vérités niaises bientôt nommées lapalissades :
« Un homme a un nom et quelquefois le nom fait banqueroute à l'homme [...]. Un soldat naît en France, s'y couvre de gloire, y devient maréchal, s'illustre sous trois rois, se fait tuer à Pavie.
Le voilà dans la fosse avec sa belle et noble vie bien remplie ; vous dites son nom, La Palice, et vous voyez apparaître un imbécile. »
cf Claude Quétel, Historia de décembre 2006.
Cordialement,
CG

Bonjour

Merci de nous avoir fait découvrir cette page d'histoire que je ne connaissais pas.

Bonjour,
Le revers de la moquerie c'est que quasiment personne ne connaît La Monnoye tandis que le nom de La Palice est présent dans les mémoires.

Plutôt que la chanson du 18ème siècle qui paraît bien sinistre aujourd'hui car la mode a changé, permettez moi un petit clin d’œil avec ce moment de légèreté offert par les "Collégiens" de Raymond Ventura :

Bonjour,

Très bien résumé. Je vous conseille de visiter son château dans l'Allier (qui appartient toujours à cette famille). Cette famille qui émigra pendant la période noire de la révolution vit ses biens achetés par ceux qui travaillaient sur les terres de la famille et quand ils revinrent les paysans rendirent spontanément les terres. Le seigneur de l'époque  les dédommagea en leurs donnant ces terres.  

pour plus d'informations

https://www.familledechabannes.com