Lame brisée

Bonjour les Passionnés

En regardant le très bon film "J'accuse" de Roman POLANSKI on a au début cette image très symbolique du sabre du capitaine DREYFUSS qui se fait briser d'un coup sur la cuisse d'un militaire. Est il si facile de casser une lame ?
Je me suis posé la question, car alors sur les champs de bataille combien de sabres ont eu leurs lames brisées pendant la bataille ? Sont elles si fragiles ? Je pensais qu'elles étaient passées au ban d'essai (sur un billot) pour éprouver leur solidité.
Je reconnais que je n'ai pas essayé de briser de la sorte la lame d'un sabre de ma collection ...

Cette image (qui était parue dans "Le Petit Journal") n'est elle pas trompeuse ? Je vous pose la question.

Bien cordialement.

Marc.

bonjour
Bien qu'aucun texte ne vienne le confirmer, il est loin d'etre impossible que le sabre en question ait été "préparé" pour la circonstance en entaillant la lame de quelques judicieux coups de scie ou de meule.
Bien cordialement.

Bonjour

Comme vous, j'ai été surpris par cette séquence. A la réflexion, si dans la réalité d'une dégradation on cassait ainsi la lame du sabre pour donner à la "cérémonie" toute sa symbolique, il est fort probable que le sabre ait été "traité" en amont par sciage ou un procédé quelconque de façon à n'avoir à exercer sur la lame qu'une action légère permettant d'obtenir le résultat sans risque d'un raté quelconque. J'imagine mal l'officier "dégradeur" victime d'un accident malencontreux, à cette occasion. Mais peut-être qu'il n'y a qu'au cinéma qu'on procède de la sorte. Attendons les avis des camarades mieux informés. Cordialement

Salut Dragon

Nos messages se sont superposés

Effectivement, AUBRAC.
Nous sommes du même avis et je ne pense pas que, même à l'époque, le genou d'un dragon ou d'un cuirassier ait été plus résistant que la lame s'un sabre règlementaire.

Bonsoir,

La dégradation de Dreyfus n'est pas un cas isolé, c'était bien l'usage de briser le sabre pour cette sanction relativement exceptionnelle et à la forte dimension symbolique.
Ci-dessous la couverture de l'Illustration du 21 juin 1908 représentant la même sanction pour l'Enseigne de Vaisseau Ullmo, lui aussi accusé d'intelligence avec l'ennemi. Les faits étaient bien établis, mais les armées ont tout de même fait preuve de prudence sur cette affaire pour éviter de raviver les débats au sujet du capitaine Dreyfus qui venait d'être réintégré dans l'armée.

Je suppose que le sabre était effectivement préparé pour éviter, si ce n'est un accident, un grand moment de gêne en place publique !
Ce serait très logique puisque les boutons et galons étaient eux aussi préparés pour être arrachés facilement.

Bonjour,

Pour ce genre de peine, les lames étaient prédécoupées avec une scie et les fils qui maintenaient les galons étaient également "préparés" avant la dégradation. Sinon, impossible d'arracher les galons !!!

Bien cordialement

Bonjour à tous,

Eh bien moi, qui suis un peu plus con que la moyenne, j’ai tenté d’en casser un justement pour prouver que c’était impossible.
L’histoire remonte en 1980 avec un 1822 en mauvais état et je peux vous dire que la lame n’a pas souffert contrairement à moi. Je n’en suis pas ressorti grandi et j’en entends encore parler 40ans après

Bonjour,
comme Cabro0, tout était préparé: lame, coutures des galons et des boutons.
Ca évitait aussi que le "dégradeur" ait l'air couillon à tirer comme un malade et n'arrive pas à casser l'acier avec ses petits bras, comme on dit "un moment de solitude"
Cordialement,
CG

Evogled,

Vous avez pu prouver par l'expérience que c'était impossible !!! Car rompre une lame de 8 mm d'épaisseur par 25 mm de largeur (soit 200 mm² de section) à la force des bras n'est pas possible hormis par Obelix !!!

Bien cordialement

Bonjour,
Selon certaines sources (ou témoignages?) ce n'est pas le sabre du capitaine qui aurait été brisé, mais son épée. Il n'empêche, la lame doit être soigneusement préparée et généreusement entamée.

Bonjour à tous

Merci pour vos réponses qui vont toutes dans le même sens.

J'ai contacté Monsieur ADOLF au musée de Klingenthal qui m'a également répondu qu'il ne croyait pas "à un sabre brisé à mains nues sur le genou". "Les lames forgées, trempées, subissaient un test de frappe sur un billot arrondi (que nous avons d'ailleurs au musée) et la brutale flexion pouvait la casser si la trempe était trop dure (cassante). Une trempe trop douce laissait en revanche une lame faussée, déformée, et ces lames étaient rebutées" Voilà la réponse de M. ADOLF.

On peut donc légitimement penser que la lame a été "préparée" pour arriver au résultat symbolique voulu. Toute une mise en scène !!

Bien cordialement à tous.

Marc.

Bonjour



Ici c'est bien de son sabre qu'il s'agit mais un dessin n'est pas une photographie...

Il paraît en effet indispensable de préparer la lame pour un tel exercice. Les galons l'étaient, en toute logique le sabre devait l'être aussi.

Les lames de l'époque n'étaient cependant pas toujours d'une solidité à toute épreuve. A justement rechercher des lames trop solides, cela les rendait parfois cassantes si l'on portait malencontreusement un coup sur le côté, les rendant impropres au combat. Il y a eu plusieurs cas documentés en Grande-Bretagne qui ont fait scandale à l'époque, dont la mesaventure du Captain Wilson de la Royal Navy à El Teb au Soudan.