découverte grande peinture guerre 1870 niveau musée identification du peintre

Bonjour,
Puisqu'un de mes post sur une peinture que j'ai fait restaurer vient de remonter à la surface je voudrais vous présenter une autre de mes découvertes et vous demander une aide pour identifier le peintre.
En effet cette peinture que j'ai acheté chez un brocanteur en janvier de cette année est d'abord de taille imposante 1,60 m par 1,30 m, elle est daté de 1883 et signée et a été peinte par un peintre confirmé à une époque ou ce genre de toile était à la mode pour les grandes expositions sur le thème de la revanche et de la guerre de 70. Epoque des Detaille et autres grands peintres.
J'ai donc acheté cette peinture et son cadre d'époque, très sale, pleine de trous et le cadre en piteux état.
Le confinement a permis à la restauratrice agrée musée de France de faire un boulot remarquable de restauration et m'a permit de restaurer le cadre.
Voici le résultat après trois mois de travail.
Si un d'entre vous peut m'identifier la signature du peintre "Fabregu...???"
Cordialement
Alain








Restauration












Le résultat final

Bonsoir,

Ce tableau est une copie de la toile "En avant ! en avant !" de Georges Moreau de Tours (salon de 1889, musée de Trieste). Le colonel de Franchessin, blessé au pied, ordonne aux hommes du 96e RI de monter à l'assaut lors de la bataille de Froeschwiller, le 6 août 1870. Il mourra quelques instants plus tard. Sur la toile de Moreau de Tours, le colonel a perdu son sabre.

Du coup, il est curieux que ce tableau soit daté de 1888. N'est-ce pas plutôt 1893 ou 98 ?

Ici, une version gravée :
http://memoiredhistoire.canalblog.com/albums/guerre_de_1870/photos/105112826-moreau_de_tours__en_avant__en_avant___mort_du_colonel_franchessi.html

Cordialement

Bonjour,

Oeuvre connue oui, que l'on retrouve aussi sur des protège cahier me semble-t-il.

Cordialement

Bonjour,

trés beau tableau, et une trés belle réstauration.
Bravo.

Superbe et quel travail
Ludo

Bonjour,

On dirait que la signature est quelque chose comme Fabreq phil ou Frabre et qph ?

Je lis plutôt Fabregoul, qui est un patronyme méridional...

Bonjour

Superbe toile - un très grand BRAVO pour la qualité de la restauration : quel boulot !!!!!

Malgré tout cette  toile reste magnifique et la restauration !

En tant que spécialiste de 1870 , j'ai un faible pour  les soldats à l'arrière plan qui semblent se mouvoir , baïonnette chassepot au canon avec leurs beaux  paquetages au carré  bien visibles...

Voici une belle scène très patriotique et qui préfigure la revanche...


Que dire?  

Salut
Superbe !!!
Merci du partage.

Merci à tous pour ces avis et commentaires.
Je suis heureux de connaitre enfin l'origine de cette oeuvre et effectivement la date est 1893 donc après bien entendu la date de production de la toile originale peinte par Moreau de Tours en 1890.
Au regard de l'originale dont on trouve sur le net des reproductions, je suis frappé par l'extrême fidélité de celle que je possède , celui qui a peint cela devait être un élève du maître Moreau de Tours et c'est une copie quasi parfaite (à part le sabre qui se balade), les visages, expressions et détails,y compris des soldats de l'arrière plan, sont d'une grande fidélité.
Un très bon peintre aussi.
Je peux vous dire que quand on l'a devant les yeux c'est impressionnant de qualité. Et la taille aussi est impressionnante.
Cette toile sortait du camion d'un brocanteur à 7h le matin aux puces de St Michel à Bordeaux en compagnie de pas mal de très belles autres toiles et objets provenant d'un château de la région.
Si j'avais été plus riche j'aurai acheté plus.
J'ai marchandé cette toile car la seule sur le thème militaire et bien que mal en point et très sale, j'ai vu de suite que c’était l'oeuvre d'un artiste confirmé.
Mais le bougre savait qu'il avait de la belle marchandise et j'ai du mettre déjà une jolie somme, sachant que derrière ma restauratrice, qui effectivement est une artiste aussi; allait me coûter un bras voir deux...
Mais bon quand on se trouve devant une pièce exceptionnelle, on fait des sacrifices.

Quelqu'un aurait une idée ou se trouve l'original ?
Cordialement.
Alain

Bonjour

trés belle toile et superbe restauration bravo!

bien Cordialement
Luc

Bonjour,

Superbe tableau, superbe sujet et restauration très réussie.
J'ai eu l'occasion, pas plus tard que la semaine dernière, d'arpenter le champs de bataille de Froeschwiller dont le secteur ou sa division était engagé.

Si vous avez un peut de temps, voiçi ci-dessous, encore un peut de littérature sur le Colonel Ernest de Franchessin.

" Ce Saint Cyrien de la promotion de 1844 a fait campagne en Orient, en Afrique, en Italie et au Mexique. Il a servi comme Chef de bataillon au 3e régiment de Zouaves et au 20e bataillon de chasseurs, puis Lieutenant Colonel du 2e régiment de Zouaves (ici sur le cliché).



Promu Colonel en 1868, il prend le commandement du 96e régiment d'infanterie qu'il va conduire au feu en 1870.

Le livre du centenaire de Saint Cyr raconte sa mort le 6/8/1870 à Froeschwiller, rapportée par le caporal Fournier de son régiment : "Hardi jusqu'à la témérité, il excite les hommes de la voix et du regard et s'ecrie "A moi mes enfants ! à la baïonnette, courage !" Et il s'élance le premier. L'élan était donné mais une grêle de balles l'arrête ; la compagnie Hésite. Le colonel se retourne et crie pour la deuxième fois "A moi ! à la baïonnette !" Une balle le frappe au pied gauche qui est troué de part en part. Il s'adosse à une arbre, se fait déchausser et, malgré la douleur, il marche en s'appuyant sur moi. Nous n'avions parcouru qu'une faible distance qu'une nouvelle balle l'atteint au côté gauche, à 10 cm au dessous du sein. Je le sens tressaillir et il me dit avec un sang froid que je n'oublierai jamais "Je suis mortellement blessé." Il avait à peine achevé ces mots qu'une troisième balle le frappait à nouveau au côté droit, à la même hauteur que la seconde. Malgré ses trois blessures et avec un courage surhumain, il cria : "En avant ! en avant!". je le soutins de mon mieux, car malgré sa volonté de fer, il chancela. Avec l'aide de trois hommes du 3e bataillon, puis d'un cavalier démonté et d'un caisson, je l'emmenai près de l'ambulance; Pendant que je le soutenais sur mes épaules, il reçut une quatrième balle près de l'omoplate. Nous avions environ 100 metres à parcourir quand il commença son agonie qui dura trois minutes ; je voulus le porter jusqu'à l'ambulance ; c'était l'église de Froeschwiller qui était toute en feu. Nous laissâmes le corps du colonel dans une grange et nous pûmes regagner la forêt.

L'historique du 96e régiment d'infanterie évoque la même action : "La 4e compagnie se trouve tout à coup engagée sous bois avec des forces bien supérieures ; elle résiste pendant longtemps à un feu meurtrier qui la décime. <…> La 4e compagnie, fléchissant sous cette violente mousqueterie commence un mouvement rétrograde ; c'est alors que le colonel de Franchessin accourt à pied, son cheval ayant été tué sous lui, se porte sur la ligne, et ramène la compagnie en avant, en s'élançant le premier et en s'écriant " A moi, mes enfants, à la baïonnette ; courage ! ". Une véritable grêle de balles qui couche à terre plusieurs hommes arrête cet élan. Voyant l'hésitation, le colonel se retourne et crie pour la seconde fois : " A moi, à la baïonnette ! ". Au même moment il reçoit une balle qui lui traverse le pied. Aidé par le caporal Fournier, il retire sa botte, s'enveloppe le pied avec son mouchoir et continue à marcher en s'appuyant sur l'épaule du caporal. Il reçoit alors coup sur coup deux balles qui lui trouent la poitrine ; avec un courage surhumain et malgré les souffrances que lui causent ces trois blessures, il continue à crier : " En avant ! En avant ! ". Emmené sur les derrières par le caporal Fournier, le colonel de Franchessin expirait en arrivant à une des premières maisons de Froeschwiller."


Bon dimanche à tous

Bonsoir,

La restauration est bluffante !

Bravo pour cette acquisition.

Cdt

Bonjour,
merci de nous faire partager les étapes de la restauration de cet intéressant tableau !

Merci mille fois à La ligne pour son intervention. C'est une preuve de la bravoure et de l'abnégation de nos soldats sur le champs de bataille, qu'elle que soit le grade ou l'époque. Notre nation est une grande nation grâce en partie à ce genre de sacrifice. C'est aussi en partie pour cela qu'on sauve dans nos collections ces témoignages. Sans nous l'oubli frapperait et ce serait la mort de notre mémoire collective et de bien plus encore.
Cordialement. Alain

Bonjour,
Très beau cadre et magnifique restauration. Merci Laligne pour ce récit qui m'a donné des frissons !

Bonjour,
J'avoue que le nettoyage de la toile est bluffant , l'avant et l' après sont d'aucune mesure !!!!
Bravo pour ce sauvetage
CDLT

major31 a écrit:

Bonjour,
J'avoue que le nettoyage de la toile est bluffant , l'avant et l' après sont d'aucune mesure !!!!
Bravo pour ce sauvetage
CDLT

Merci pour Marie ma restauratrice qui a pris grand plaisir à restaurer cette toile et s'est d'ailleurs amusé et m'a envoyé en cours cette photo. Cdt Alain

Mon dieu!;-)

Bonjour, beau travail de restauration !

Bonjour,

Salut Alain,

Content pour toi, une toile magnifique "Le prix s'oublie la qualité reste" ...

Respect et Honneur ..

Citation :

c'est une copie quasi parfaite (à part le sabre qui se balade)

L'auteur a peut-être voulu "corriger" Moreau de Tours, chez lequel il n'y a pas de sabre du tout : mourir le sabre à la main - ou au poignet - , c'est plus prestigieux que d'avoir perdu son arme sur le terrain.

De la même façon, il existe deux versions de la charge de Morsbronn, d'Edouard Detaille : la version la plus récente montre les cuirassiers arrêtés par une barricade, alors que cette barricade n'existe pas dans la version antérieure. Certains y ont vu une volonté de diminuer le mérite des Prussiens, qui auraient recouru à ce "lâche" procédé sans lequel la charge de nos "coquillards" eût été irrésistible. Voici une autre analyse de cette variante à la barricade :

http://memoiredhistoire.canalblog.com/archives/2019/03/30/37218356.html

Cordialement