petit coffret de marine de......... E. de Las Cases !!

Bonjour,

Je viens vous faire part d'une découverte ...intrigante !

J'ai acheté chez un brocanteur ce petit coffret qui aux dires du vendeur devait contenir des instruments scientifiques. Ayant toujours été attiré par ce genre de petit coffret, bien que oxydé et terni,  je l'ai acheté ...pour 25€.

Ci dessous le coffret :







Il me faisait penser à un petit coffre de marine, sa base semblait avoir eu une ceinture de protection en laiton puisque le reste des parties métalliques était constitué de cet alliage.
(nb : J'ai mis des petites vis laiton contemporaines.. en attendant de trouver mieux ! pour boucher les 8 trous de fixation du cerclage).

J'ai passé beaucoup de temps à décaper, astiquer, cirer cet objet et j'ai fait apparaître le nom du propriétaire : E. de Las Cases.

J'ai immédiatement pensé au mémorialiste bien connu...mais une chose m'intriguait, Emmanuel de Las Cases était officier de marine et la tradition voudrait que sous son nom, figure son grade ou sa fonction, mais pas son adresse !.

En outre en faisant des recherches j'ai découvert que ce personnage avait eu plusieurs adresses parisiennes  (9 rue St Florentin (8è), 11 rue de Fromentin et 7 rue de la pompe à Passy... ou il décédera le 14 mai 1842 à 76 ans )...  mais malheureusement aucune  qui  corresponde à celle de la plaque !!
Cependant, ce personnage a eu un fils ainé Emmanuel Pons de Las Cases qu'il avait emmené avec lui dans son exil "voulu" à St Hélène.  C'est d'ailleurs souvent ce dernier qui remplaçait son père en tant que secrétaire et qui écrivait sous la dictée de l'empereur, déjà à bord du Northumberland (7 août 1815),  puis  à "longwood house" à St Hélène ...le récit de l'épopée napoléonienne.

Bien des années après en 1840, lorsque sous l'impulsion de Thiers et de Louis Philippe germa l'idée de la translation des cendres de Napoléon, il fut proposé à Emmanuel "junior" alors député du Finistère de remplacer son père  très malade et aveugle pour accompagner le comte de Joinville fils cadet du roi . Emmanuel (junior) est né à St Méen (Finistère le 8 juin 1800 et décédé à Passy le 08 juillet 1854). Il est licencié en droit et puis député du Finistère, franc maçon et sera grand maître du grand orient de France de 1842 à 1846

A bord de la frégate "la belle poule" le 07 juillet 1840 il embarqua avec le comte de Joinville, les généraux Gourgaud et Bertrand, ainsi que le mamelouk Aili et Louis Marchand valet de chambre de l'empereur à St Hélène. (Emmanuel de Las Cases raconte cette aventure dans son récit "journal de la frégate la belle poule -1841" qu'il écrivit lors du voyage retour de la belle poule)..........

Et aujourd'hui j'en suis là des mes recherches... cet objet pourrait 'il être un petit coffre de voyage appartenant à Las Case Emmanuel "junior" ?
Cela  serait cohérent avec le fait qu'il y ait une adresse sous son nom...mais, mais... a t'il habité rue d'Anjou ??  je n'ai pas à ce jour la réponse.

Tous vos commentaires, toutes vos hypothèses seront les bien venues.........



Biographie succincte de Emmanuel-Augustin-Dieudonné-Joseph, comte de Las Cases (le père) :

Né dans la propriété familiale dans le Tarn (près de Revel, Blan et Soreze) le 21 juin 1766, chevalier et marquis de Las Cases par filiation..... sera par la suite fait comte d'empire par Napoléon en 1810.
A 14 ans il est envoyé chez  sa tante à Paris. Il entre au collège de Vendôme, puis à l'école militaire. Jeune aspirant il choisit ensuite la marine et participe aux combats de 1781/1782 (bataille contre les Anglais dans la manche,  siège de Gibraltar...) il est promu lieutenant de vaisseau à 22 ans.
Noble et opposé aux thèses révolutionnaires, il émigre en Angleterre  au début de la révolution et rejoint l'armée de Condé. Il fit parti de l'expédition désastreuse de Quiberon (1795) et pu malgré tout rejoindre l' Angleterre ou il donna des leçons de mathématique et de français pour survivre. Après plusieurs années en Angleterre et en Allemagne, il retourne en France pendant le consulat.
Il est engagé volontaire dans l'armée de Napoléon (1809) , se couvre de gloire au siège de Flessingue, est remarqué par l'empereur qui le fait  Baron, puis par la suite comte d'empire en décembre 1810.  Nommé au conseil d'état, fait maître des requêtes, chef de bataillon de la garde nationale (1813) c'est un homme de confiance et un membre du cénacle napoléonien.
A la chute de l'empire, (abdication de l'empereur le 11 avril 1814) il retourne en Angleterre. Les 100 jours voient son retour en France, il y  retrouve ses charges précédentes, est nommé préfet de Metz et commissaire impérial.
.Après Waterloo, il accompagne Napoléon vaincu à Malmaison, Rochefort puis enfin à St Hélène, il se propose comme interprète auprès des geôliers anglais, ce que agrée l'empereur .

Son fils qui l'accompagne (et qui a été fait page de l'empereur) écrit sous la dictée de Napoléon les mémoires et souvenir des guerres de l'empire, ce qui deviendra  pour la postérité "le mémorial de St Hélène".

Ils furent par la suite tous deux  chassés de ST Hélène par Hudson Lowe fin 1816, qui les envoya au Cap pendant 8 mois après avoir confisqué le manuscrit.
Commençât alors pour le père et le fils une vie d'errance  qui passera par Francfort sur le Mein, puis par la Belgique,  ce ne fut qu’après la mort de Napoléon qu’il put rentrer en France et commencer la publication de son Mémorial.

Showa tenno

Bonjour,

Enquête passionnante !
Mais ce ne sont pas les Emmanuel qui manquent dans la famille !
Peut-être l'Emmanuel qui vécu de 1854 à 1934:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Emmanuel_de_Las_Cases_(1854-1934)

Celui-ci vécu bien à cette adresse, le voici indiqué avec son adresse sur cette liste des membres de la Société d'excursion des amateurs de photographie:
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k97676346/f9.image.r=Las%20Cases%20rue%20d'Anjou?rk=85837;2

A voir si d'autres membres de la famille, portant le même nom, ont vécu à cette adresse.

Très cordialement.

bonjour,

beau coffret,

je pense que Cathelineau est très très proche de la vérité

en revanche, je n'aurais pas mis ces horribles vis en "laiton" (certes, j'ai bien noté provisoire) ;

collectionnement

Bonjour Showa Tenno,

voici quelques éléments pour vous aider :

La Croix du 7 décembre 1917 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2598822/f4
Conseil sacerdotal de Bourges, 1901 : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5324643b/f342

Cordialement

Bonjour, et merci à tous,

Effectivement...... et malheureusement !! "Cathelineau" a raison il s'agit bien de :
Emmanuel de Las Cases, né le 2 avril 1854 à Auxerre (Yonne) et mort le 16 avril 1934 à Paris (avocat et homme politique français)
et merci à "Poddichini" pour le complément d'info, qui vient corroborer un peu plus la réponse de "Cathelineau"
tous mes remerciements et mes félicitations, vous êtes vraiment des "pros" de la recherche.

Dommage, la mariée était trop belle ! ... mais le petit coffret est sympathique et promis "miliww" je vais trouver des vis un peu moins brillantes.

Cordialement,
Showa tenno

Un plaisir.

Quoi qu'il en soit, l'objet est fort sympathique. Il aurait bien pu être un coffret pour sextant (de marine).

Bonsoir à tous
Je suis totalement hors sujet ...
Le titre me faisait penser à .....
https://www.millesima.fr/producteur-chateau-leoville-las-cases.html
Bonne soirée à tous
ChB

Bonjour,
Merci pour toutes ces précisions sur la famille Las Cases; il existe une rue Las Cases à Paris, proche de l'Hôtel des Invalides.
Le Mémorial de st Hélène, oeuvre majeure d'Emmanuel de Las Cases, a fait l'objet d'éditions plus ou moins luxueuses.
La lecture en est très intéressante, et donne le point de vue de l'Empereur sur les principaux épisodes de sa vie.
Panneau d'une exposition au Musée de l'Armée: