Hausse-col gravé

Bonjour,

Il y a quelques années est passé aux enchères ce très intéressant hausse-col armorié.



Il est un des types en usage par les officiers français avant l'officialisation en 1767 du modèle avec les armes du roi sur un écusson d'argent rapporté sur le croissant de cuivre doré.
Pour le décrire, certains parlent de hausse-col bilobé ou godronné, je préfère dire à deux lèvres ou à deux bourrelets, même si c'est un peu moins élégant. On pourrait une autre fois parler des variantes de ce type, dont la forme est pour moi le reliquat de la fonction des anciens gorgerins. Cette pièce d'armure avait une partie montante, qui suivait le cou, et une partie passe, appuyée sur les clavicules, et réunies par un coude, qui devient le creux entre les bourrelets.

Ce qui m'intéresse ce sont les armes gravées. C'est commun sur les hausse-cols anglais, mais pas pour les objets français de cette époque, grosso-modo le 2e quart du XVIIIe siècle en allant jusque dans les années 1750. Les commissaires-priseurs parlaient, dans le cas qui nous occupe, des armes de la milice bourgeoise de Lusignan (Vienne). Je suis allé voir les blason associés à ces lieux et je reste dubitatif.

Est-ce qu'il y a par ici quelqu'un d'assez ferré en héraldique pour blasonner cette gravure et pour identifier ces armes?

Bonjour, personnellement je ne saurais dire, si se n'est qu'il y a une couronne comtale, deux sirènes et sans doute Neptune en haut, liant ce blason à la mer. Je pense plus à un officier des troupes de la Marine qu'à une milice locale...

Bonjour,

erreur de rubrique. Voici :

https://www.passionmilitaria.com/f172-equipements-du-militaire

Cordialement

Bonjour,

Êtes vous sûr de l'origine française de l'objet ?

Amicalement,
Clément

Bonsoir,

Beau hausse-col !

CAVE CANEM a écrit:

deux sirènes et  sans doute Neptune en haut, liant ce blason à la mer.

Trois sirènes je pense, le personnage du haut en est une aussi avec les attributs traditionnels de la sirène: le peigne et le miroir.

Amicalement.

Bonjour,
couronne comtale ????

poddichini a écrit:

Bonjour,

erreur de rubrique. Voici :

https://www.passionmilitaria.com/f172-equipements-du-militaire

Cordialement

Ah, merci. J'étais venu ici parce que l'objet est du XVIIIe siècle.

cleeclee a écrit:

Bonjour,

Êtes vous sûr de l'origine française de l'objet ?

Amicalement,
Clément

Cette forme n'est pas exclusive à la France (je crois). Cette forme générale se voit sur des hausse-col anglais, mais de la fin du XVIIIe sièecle.  On trouvé plusieurs des hausse-col dans les anciennes colonies de la Nouvelle-France. Il y en dans des œuvres peintes françaises. Et quelques uns sont passés en vente dans le dernières années, notamment chez Bertrand Malvaux.

Je ne suis pas spécialiste de l'héraldique, mais les armes m'apparaissent compatibles avec le style français dans ce domaine.

Bonsoir.

Oui, couronne de comte.

Une recherche rapide me fait douter que ce soit les armes de Lusignan ou de Vienne.

La famille Lusignan est associée au personnage de la Mélusine, elle aurait figuré sur leur cimiers à une époque plus ancienne. Dans le cas qui nous occupe, c'est bien une sirène au-dessus des armes: elle en a les attributs fréquent: peigne et miroir. Et elle n'a qu'une queue. Aussi la Mélusine des Lusignan — un être à deux queues — aurait été figurée dans un cuve d'or. Ce n'est pas le cas ici.

Lancette a écrit:

poddichini a écrit:

Bonjour,

erreur de rubrique. Voici :

https://www.passionmilitaria.com/f172-equipements-du-militaire

Cordialement

Ah, merci. J'étais venu ici parce que l'objet est du XVIIIe siècle.

C'est l'objet de la demande qui détermine le choix de la rubrique.

Cordialement

Est-ce le même hausse-col qui est illustré à la page 22 du livre de MM. Malvaux et Pétard sur le hausse-col français? Je n'ai pas accès à cet ouvrage.

Bonjour Lancette,
C'est bien le même hausse-col qui est illustré page 22, voici ce qui est écrit : "hausse-col d'un officier d'une milice bourgeoise dont le blason, gravé sur fond de laiton doré, désigne la ville de Lusignan dans la Vienne, pièce datable du milieu du XVIIIe siècle".
Cordialement.

Bonjour,

Une couronne Comtale en effet un sirène tenant un peigne cela me fais penser à une famille française descendant d'une sirène comme les Lusignan en effet sachant que leurs descendant par le roi de France héritèrent du Comté de Toulouse. Cependant ici il n'y a pas trace des armes de cette famille.

Il faudrait une meilleure photo  des armoiries mais déjà il est possible de dire :

Parti au 1 d'or à l'épée ? l'arbre de sinople ? au 2 de gueule à la croix d'or évidée, cléchée et pommetée qui est de Toulouse au chef d'azur à 3 fleurs de lys d'or.

Au 1 si c'est d'or à l'arbre arraché de sinople ce pourrait être les armes des fougères et donc serait mal représenté le graveur ayant pris la fougère pour un arbre et au 2 les armes du Comté de >Toulouse après son passage dans le giron capétien d'où le chef de France.

Je ne croix pas aux milices bourgeoises de Lusignan car les armes de la ville ne se trouvent pas dans la gravure.

A ce stade difficile d'en dire plus.

Il faudrait voir de meilleurs photos des armoiries.

Bonjour,

Citation :

à une famille française descendant d'une sirène comme les Lusignan

Melusine n'était pas une sirène mais une femme-serpent
Cordialement.

Bonjour,

Mélusine est comme d'autres une fée c'est ce que je voulais dire plutôt que sirène.

Si l'on se réfère à Jean d'Arras qui écrivit le roman de Mélusine au début des années 1390 oui ce serait une femme serpent mais selon la légende des Lusignan, antérieure aux écrits de Jean d'Arras, ce mot signifierai "brouillard de mer" et est nommée "Merlusigne".

Aussi la nommer sirène ou femme serpent sont tout aussi valable l'un que l'autre.

Bonjour,
voici le dessin du livre, on distingue mieux les armoiries, et le texte explicatif qui va avec...

Je ne pense pas que la croix soit celle de Toulouse...

Grand-merci pour le dessin.

Illustre famille que celle de Lusignan, l’un d’eux partit en croisade avec Godefroy de Bouillon libérer Jérusalem. Certains de ses descendants furent roi de Jérusalem, roi de Chypre …

Mais la Maison de Lusignan mêle aussi son histoire aux légendes. La belle Mélusine était condamnée à être moitié serpent tous les samedi et fées les autres jours pour avoir donné la mort à son père, à moins qu’un chevalier ne consentit à l’épouser en renonçant à la voir le samedi. Raimondin, ayant trouvé Mélusine dans un bois, en fit sa femme; elle eut plusieurs enfants, entre autres un fis qui avait un œil blanc et un œil rouge. Mélusine bâtit le château de Lusignan. Mais enfin Raimondin s’étant mis en tête de voir sa femme un samedi qu’elle était demi-serpent, elle s’envola par une fenêtre, et demeurera fée jusqu’au jour du jugement dernier. Lorsque le manoir de Lusignan change de maître ou qu’il doit mourir quelqu’un de la famille seigneuriale, Mélusine parait trois jours sur les tours du château et pousse de grand cris.

Mélusine est une sirène posée dans une cuve, représentée à queue de serpent ou de poisson. Elle tient de sa main dextre un miroir et de la senestre un peigne. L’épouse de Raimondin, comte de Poitiers (et/ou comte de Forez ?) était dame de Melles -Mel et de Lusignan -Lusine.

La croix du Languedoc est une croix pommetée. Si le dessin est correct ce pourrait être une croix "anchrée" ou une croix "alésée patée" (Menestrier) .
JL

Bonjour,

La blason de la ville de Lusignan est celle de cette famille

Cela n'a rien a voir avec le blason qui est porté à notre attention. Qui peut se lire :

Parti : en 1, d'or, à l'arbre terrassé de sinople, un mouton de sable passant au pied de l'arbre (j'ai repris la désignation d'un blason très proche de la famille d'Elvert une famille de Lorraine et qui respecte les règles héraldiques))
en 2, d'azur à la croix cléchée, évidée, pommetés (d'or où d'argent) au chef d'azur à trois fleurs de lys d'or (ou d'argent)

Il semble que que celui qui a décrit les armoiries se soirt laissé emporté par le chant des sirènes. Je n'ai, pour l'instant pas trouvé d'armoiries de la ville de Lusignan avec ce blason.
Enfin en Vienne et Haute Vienne aucune commune ne portent ce blason ni aucune famille recensée actuellement.

Une gravure fantaisiste faite ultérieurement sur un bon hausse col uni ?

Bonjour,

Je ne pense pas. Il faut se tourner vers une autre région, les sirènes même rares se trouvent ailleurs.

Région côtière certainement dans ce cas...

Bonjour,

Non région où le mythe des fées est très présent, donc pas seulement la Bretagne, je vous rapelle que les Lusignan sont de la Vienne région peut maritime

Il y a la Loreleï en Alsace, la Berane en Dordogne, le Bitard dans le Poitou, la Coulobre (vouivre) en Vaucluse, Périgord, Dordogne, le Drac en en Provence et en Dauphiné, la Grand'Goule en Charente, la Groua'ch en Bretagne, Mélusine que l'on trouve certes en Poitou mais aussi en Alsace et Bratagne, la Salamandre dans le bassin Parisien et en pays de Loire, la Tarasque en Provence, la Velue dans la Sarthe, la Vouivre dans le Jura, tous plus ou moins aquatiques ....

Bonjour,

L’agneau pascal est assez peut représenté sur les armoiries, on la retrouve pour des armes parlantes comme celle des Pascal de Saint Julien ou les Paschal, un peu plus fréquemment chez des ecclésiastiques, des villes ou magistrats. Les armoiries avec agneau + arbre sur un tertre ne doivent pas avoir été très nombreuses.
Le comte de Pasturel de Baux dans le Lyonnais portaient d’azur à l’agneau de sable, passant sur une terrasse de sinople, surmontée d’une rose d’or.

Les sirènes de l’antiquité qui charmaient Ulysse par leurs chants étaient les trois filles de la muse Calliope et du fleuve Achéoloüs: Parténope, Ligée et Leucosie.
Les sirènes ne sont pas légions non plus : M de Saint Georges, marquis de Vérac (Bourgogne et Saintonge) portait écartelé d’argent à la croix de gueules, avec deux sirènes en support et Mélusine pour cimier. La Maison de Sequière à Toulouse portait d’azur à une sirène se peignant et mirant d’argent sur des ondes au naturel. Les La Rochefoucauld avaient une Mélusine pour cimier et cette devise « C’est mon plaisir ».

Je rejoins CaveCanem sur l’authenticité de la gravure qui me parait de piètre qualité.

Cordialement

JL

"La Giberne" 13e Année - 1911 - page 98
Dessin hors-texte de J. HILPERT, sans lien avec un quelconque article...

Bonjour,

Mis à part les sirènes quelqu'un peut-il me dire quel est le rapport avec la ville  de Lusignan ? C'est bien beau de donner des exemples qui répètent tous la même chose mais archéologue et médiéviste amateur depuis plus de 40 ans je peux vous assurer que les erreurs ont été légion qui se sont multipliées par le seul fait qu'une personne affirmait une chose et que ses suiveurs copiaient simplement le texte.

Donc la question est simple en quoi les armes présentées sont elles celle de la ville de Lusignan ? allez donc vois les armes de cette ville elle n'ont aucun rapport avec celles présentées ici.

Voila les armes exposées dans cette ville



et voila les différentes armes portées par les Lusignan

Bonjour,
aucun rapport avec Lusignan, je suis bien d'accord avec vous Gwalchaved. Personne n'avait pensé à vérifier si cette interprétation faite dans La Giberne et reprise par Malvaux/Pétard était correcte.
Ça me rappelle l'histoire du marquage PDL ( propriété de l'Etat) sur des armes de la garde nationale, que des auteurs reconnus comme Pétard interprétaient, comme bien des collectionneurs, par PLD dans un fantaisiste "pour le droit".

Bonsoir,

Merci CAVA CANEM. Il nous reste un point important à découvrir à quelle ville ou famille appartiennent ces armoiries. C'est finalement tout l'intérêt car nous pourrions bien avoir des surprises qui sait.