VAVADEMOND

Bonsoir,

PS09 a présenté récemment un pistolet dont le canon est gravé TURPIN.
Il s'agit du régiment de hussard de Turpin (1747 à 1761).  
A voir ici

Dans la GA du mois courant, un autre pistolet dont le canon est gravé Mt VAVADEMONT
L'auteur indique qu'il s'agit du régiment de VAUDEMONT (1707-1723)
Le U n'existant pas parmi les caractères de l'alphabet en ce début du XVIIIe, il est représenté par un V.
Ce qui donne VAUADEMONT
S'il existe des philologues parmi vous, qui pourraient m'expliquer le tour de passe passe qui occulte le second A ?

Merci

Bonjour,
L'inspiration n'est à priori pas à l'ordre de ces derniers jours.

Bonjour,

Le comté de Vaudémont est un apanage d’une branche des ducs de Lorraine. Le dernier comte de Vaudemont meurt en 1723 sans descendance. Louis XVI donnera ce titre de Prince de Vaudémont (sans terre effective) en 1778 à la branche de Lorraine Elbeuf elle même issue de la Maison de Lorraine Guise. C’est pourquoi l’on retrouve Joseph Marie de Lorraine Prince de Vaudémont colonel d’un régiment de dragons de 1785 à 1788. Pour rappel le duché de Lorraine s'est trouvé rattachée à la France par un système d'échange un peu compliqué, débuté en 1737 où le duc de Lorraine futur époux de l'Impératrice Marie Thérèse d'Autriche accepte de céder son duché en échange de celui de Toscane, mais au bénéfice du roi de Pologne devenu roi sans terre et beau-père de Louis XV, la Lorraine revenant à la France au décès du roi Stanislas.

Donc déjà à priori et sauf erreur de ma part, il faut que ce soit une arme de l'époque de Louis XIV ou fin du 18e.

Toutefois l'interprétation de cette gravure me parait osée, comment interpréter les deux premières lettre Mt , puis occulter une lettre pour faire coller à un nom connu est une méthode risquée , même s'il est vrai que U s'écrivait souvent V .

Comment le comté de Vaudémont est arrivé chez les ducs de Lorraine: Charles II duc de Lorraine meurt en 1431, sa fille unique et héritière avait épousé en 1420 René d'Anjou, fait duc de Bar en 1430, puis duc de Lorraine à la mort de son beau-père. Son fils Jean, duc de Calabre et de Lorraine meurt en 1470 ses titres passent à ses sœurs, l'aînée Yolande duchesse de Lorraine et de Bar avait épousé Ferri de Lorraine, comte de Vaudémont. Leur fils René de Lorraine (1451-1508) devient duc de Lorraine, comte de Vaudémont en 1473. ...

Je vais réfléchir sur ce rébus.

Cordialement,
Passez de bonnes fêtes , même si elles seront tout de même particulières.

Jean-Louis

Merci merci
De très bonnes fêtes également
Bien cdt

Bonsoir,

Pour que nous gardions la référence avec le temps qui passe, je précise que nous parlons donc d'un pistolet étudié par Jack Pellissier dans son article "Un pistolet pré-réglementaire de cavalerie du régiment "de Vaudemont" (1707 - 1723)" paru dans la Gazette des Armes n°535 (novembre 2020).

Et voici le marquage en question:



Pour l'auteur, le "Mt" renverrait à "Maitre", appellation utilisée pour désigner un soldat de cavalerie.
Le second A "pourrait laisser supposer un nom composé mais, en tout cas, se rapportant à l'orthographe moderne "Vaudemont"".
Le N inversé est vu comme "une probable erreur dans la manipulation du poinçon".

Ce marquage m'a également interpelé à la lecture de l'article.
Déjà on peut exclure la mauvaise utilisation du poinçon pour le N inversé. Le N est déjà inversé sur le poinçon, comme ça arrive sur d'autres jeux d'outils jusqu'au début du XIXe siècle. Il semblerait que ce soit une erreur en appliquant aux lettres majuscule le trait montant que l'on fait au moment d'attaquer le second "pont" du "n" écrit en lettres minuscules manuscrites. Je me demande aussi s'il n'y avait pas tout simplement une tolérance de cette forme d'écriture à l'époque.

Pour le reste du marquage, vos avis m'intéressent !

Bien cordialement.

Bonsoir,
J'ai lu la réponse trop rapidement tout à l'heure.

Chevert a écrit:

Donc déjà à priori et sauf erreur de ma part, il faut que ce soit une arme de l'époque de Louis XIV ou fin du 18e.

Pour le pistolet, il soit fin Louis XIV, soit début Louis XV,  il serait donc selon l'auteur du début XVIIIe


PS Merci Cathelineau pour l'ensemble de ces éléments.

Autre point notoire à souligner, il est de taille très réduite pour un pistolet du début du XVIIIe car il fait uniquement 41cm.

A cette époque, les longueurs sont généralement supérieures à 50 cm (Dans l'un de mes derniers sujets "Pistolet XVIII", cet exemplaire mesure 59 cm pour une fabrication estimée vers 1710-20)

La longueur du pistolet de l'article rentre dans le standard des longueurs de la fin du XVIIIe, de l'ordre de 40 cm pour les 1763/66 (35 cm pour le 1777).
Il est dans le style des modèles 1733 comme par exemple le pistolet de carabiniers modèle 1771 qui fait 41-42 cm de mémoire.

Le régiment de dragons indiqué par Chevert, 1785/88, serait plus en adéquation avec une longueur de l'ordre de 40 cm

L'auteur de l'article s'est-il fourvoyer en intégrant le style du pistolet pour l'attribuer à un regiment début XVIIIe alors que ce style est encore en vogue pour les corps de prestige comme les carabiniers,  les gardes du corps du roi et les gendarmes de la garde dans les années 1770-80 !!!!
Le poinçon d'épreuve du canon, approuve, selon moi, bien une fabrication début XVIIIe