Monument à la mémoire de Pierre Wenisch - 1940 - Freigné/Candé

Bonjour,

Avant d'arriver à Candé, sur la commune de Freigné, sur la route d'Ankiniz, se dresse un monument représentant une croix, avec l'inscription "PAX". Ce monument fut érigé sur les lieux même où un lieutenant du Génie a été blessé mortellement par balles en juin 1940. Pierre Wenisch.

Né le 25 mai 1913 dans le 13ème arrondissement de Paris, Pierre Léon Albert Wenisch était le fils d'Albert Édouard Wenisch né en 1883, maître de chapelle, et de Marie Marthe Suzanne Poulain, né en 1891, sans profession.
Il prend part en 1933 au concours d'entrée à l'école normale supérieure, pour l'académie de Paris, dans le groupe I de la section des sciences. Il est finalement admis à Polytechnique pour le concours de l'année 1933, avec une belle 9ème place sur 180 admis.
En 1935, à la sortie de l'école, où il est classé 120ème sur 206, il est nommé sous-lieutenant dans l'arme active du Génie. Il est intégré dans la division A, c'est-à-dire qu'il est classé à l'état-major du Génie et suit deux ans de cours. Il est à noter que c'est lui qui a choisi l'arme du Génie. Il se présente à Versailles donc, à l'école militaire et d'application du Génie pour le mardi 1er octobre 1935. 
En 1937, après avoir accompli les deux années d'école, il est promu lieutenant par le décret en date du 21 septembre 1937, au sein du 2ème régiment du Génie, pour prendre rang du 1er octobre. La même année, il se marie avec Marguerite Marie Jeanne, le 3 août.
La guerre éclate. Le régiment, dirigé par le colonel Devisme, est dissous à la mobilisation, mais le centre de mobilisation du Génie n°2 vient créer sept unités : deux compagnies d'électromécaniciens de région fortifiée (221ème et 231ème), un bataillon du génie de région fortifiée (le 221ème) et quatre bataillons du génie de forteresse (du 201ème au 204ème).
Le mercredi 19 juin 1940, deux jours après le discours radiodiffusé de Pétain, Pierre Wenisch est sur cette route entre Candé et Ankiniz lorsqu'il rencontre une patrouille allemande. Blessé par balles, il meurt par la suite. 
Le monument, érigé à une date qui m'est inconnue, nous invite au souvenir.
Que faisait-il ici ? Était-il parmi les militaires belges qui avaient établi un cantonnement à Freigné en mai ? 

Mort pour la France, son nom est inscrit sur la plaque commémorative de l'église Saint-Marcel de Paris, dans son arrondissement de naissance. Il repose au cimetière de Candé.
Le livre retraçant l'histoire de la commune de Freigné fait de lui le premier résistant de la région tué par l'ennemi.

Un souvenir, une pensée, pour lui.

Cordialement

Sources :
- JORF des 19 mai 1933, 3 septembre 1933, 13 septembre 1935 et 23 septembre 1937;
- Le Petit Courrier du samedi 31 août 1935;
- Collectif : Freigné, 1900-2000 - 100 ans d'histoire ; Imprimerie Planchenault ; Ancenis; 2002;
- Archives municipales de la ville de Paris - 1913, Naissances, 13 - 13N213.

Bonjour,

Ci-dessous la photo de la croix au sein du cimetière de Candé. Elle est adossée au monument aux morts dédié aux candéens tombés au champ d'honneur. 

Cordialement

Bonjour Poddichini,
Merci pour ce partage et pour l'honneur très justement rendu.
Cordialement

Bonjour,

Je vous en prie.

Cordialement

Bonsoir,
j'habite à 2km de ce monument, je me suis toujours demandé les circonstances de sa mort?
Philippe

Bonjour Philippe,

Moi aussi. Il y eut un article dans le Ouest-France du 11 novembre dernier, mais je ne sais pas si des éléments supplémentaires sont évoqués.

Cordialement

Bonjour,

Si quelqu'un est abonné à Ouest-France, peut-être pourrait-il regarder si des éléments nouveaux ont été mentionnés au sujet de la mort du lieutenant Wenisch ?

Cordialement

Bonjour,

Merci Poddichini pour l'hommage rendu à ce militaire.

Nombre de ces monuments émaillent notre territoire, mais nous ne connaissons que rarement le fin mot de l'histoire.

Bonjour,

Je vous en prie. Je me fais un point d'honneur de donner au moins quelques éléments biographiques sur ces hommes tombés. Créer un sujet ici est une forme d'hommage en leur honneur, au-delà du souvenir évoqué par le dépôt annuel de fleurs sur ce monument.

Cordialement

poddichini a écrit:

Bonjour,

Si quelqu'un est abonné à Ouest-France, peut-être pourrait-il regarder si des éléments nouveaux ont été mentionnés au sujet de la mort du lieutenant Wenisch ?

Cordialement

Bonjour,

Merci d'avance.

Cordialement

Bonjour,
Avez vous pris contact avec la mairie de Candé ou bien de Freigné, ils ont peut des éléments sur cet épisode?
Je vais essayer de me renseigner de mon côté.
Philippe

Bonjour,

Merci Philippe. Bien que hors territoire, l'ARRA pourrait aussi avoir des éléments.

Amicalement

Bonjour Philippe,

avez-vous pu collecter de nouveaux éléments ?
Je réitère ma demande au sujet de l'article du Ouest-France.

Cordialement

Du nouveau ce matin en continuant les recherches.

Le monument fut inauguré le dimanche 13 juin 1948. A 9h se sont réunis à l'hôtel de ville de Candé les autorités et membres du conseil municipal, les invités, les maîtres et enfants des écoles. Puis, la cérémonie eut lieu à l'emplacement du monument à 9h30, suivie d'une messe solennelle à 11h à la mémoire du lieutenant et des morts pour la patrie.

Un article du Segréen relatant la cérémonie :

https://www.retronews.fr/journal/le-segreen/19-juin-1948/1843/3259739/3

On y apprend que le lieutenant fut décoré à titre posthume de la Légion d'honneur (décret du 17 octobre 1946), et de la croix de guerre 1939-1945 avec citation à l'ordre de la division. Cet citation nous donne d'autres renseignements sur les circonstances de son décès : "a été mortellement blessé le 19 juin 1940 sur la route de Candé à Ancenis au cours d'une rencontre avec les troupes motorisées ennemies".

Mais la question qui demeure : que faisait-il ici le 19 juin 1940 ?

Par ailleurs, on relate le dépôt d'une gerbe au monument pour le 34ème anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, le 11 novembre 1952.

Le Segréen, hebdomadaire de l'arrondissement de Segré, samedi 12 juin 1948 samedi 19 juin 1948 et samedi 15 novembre 1952.

Cordialement