Un soldat - une histoire : le Nivernais Marcel Langoux, classe 1913

Bonjour,

voici la présentation d'une carte postale patriotique, figurant un soldat français et une Alsacienne autour d'un feu où brûle le traité de Francfort, du 10 mai 1871, où l'Allemagne annexe le Haut-Rhin (sauf l'arrondissement de Belfort), le Bas-Rhin pour l'Alsace, les arrondissements de Metz, Thionville, Sarreguemines et 11 autres communes pour la Moselle. La légende montre l'objectif : "Le traité de Francfort sera déchiré Et l'Alsace sera libérée".

Cette carte est écrite par un soldat nivernais : Marcel Langoux.
Marcel Langoux est né à Saint-Andelain le 16 février 1893. Cultivateur, il est de la classe 1913, du recrutement de Cosne, matricule 1288. Le 12 mars 1915, date d'écriture de cette carte, il est au 89ème RI, au sein de la 26ème compagnie. Le régiment part cantonner quelques temps après à Douzy dans les Ardennes selon lui. Il était caporal.
Le régiment est bien relevé des avants postes par le 31ème RI dans la nuit du 12 au 13 mars. Cependant, les lieux de cantonnement sont Aubréville pour l'état-major, les 2ème et 3ème bataillons, Parois pour le 1er bataillon.
Dans le courrier, Marcel fait état de l'arrivée de la classe 1916 et qu'il fallait faire de la place pour l'arrivée de cette classe. En effet, dans les jours qui viennent, le régiment reçoit de nouveaux hommes : deux officiers (un lieutenant et un sous-lieutenant) et 158 hommes le 13 mars, six officiers (un lieutenant et cinq sous-lieutenants) venus du 15ème corps d'armée le 15 mars. Les jours suivants, le régiment est autour de Vauquois.

Marcel Langoux change d'affectation est au 37ème RI en juin 1915. Depuis la fin mai, le régiment était du côté de Tilloy, dans le Pas-de-Calais, puis Haute-Avesnes le 8 juin pour le 1er bataillon. Là, les hommes aménagent les tranchées sous les bombardements ennemis. Puis, le bataillon se déplace le 11 juin autour de l'axe Béthune-Arras. Le 16 juin, le régiment est en place pour mener une attaque dans le secteur de Neuville (Neuville-Saint-Vaast certainement). L'assaut est donné à 12h15. Les hommes progressent vers les tranchées allemandes. On parle de combat au corps à corps. 2 vagues furent lancées, et une contre-attaque ennemie. Les pertes sont lourdes.
Je pense que Marcel fut blessé lors de l'assaut et transporté à Aubigny-en-Artois, à l'ambulance 6/20 où il meurt des suites de ses blessures.

Pensées et honneur à cet homme et ses camarades de combat.

JMO du 89ème RI, 1er janvier-24 mars 1915 26 N 668/2
JMO du 31ème RI, 31 juillet 1914-17 février 1917 26 N 612/9

Cordialement

Bonjour Poddichini,
le parcours de cet homme et sa fin rendent cette simple carte très émouvante.
Amicalement.

Bonsoir uchronie,

je vous remercie pour ce message.
C'est toujours une émotion que de retrouver le parcours de ces hommes, et imaginer ce qu'ils ont pu vivre, la souffrance qui fut la leur.

Amicalement

Il est à noter que la carte est écrite de Cosne-Cours-sur-Loire. Il a donc dû l'écrire lors d'une permission.

Cordialement

L'ambulance 6/20 fut localisée à Aubigny-en-Arthois du 30 avril 1915 au 2 mars 1916.
Il semble qu'au mois de mai 1915, il s'agissait d'un centre chirurgical.

Cordialement

Bonjour
Tres bel hommage

Bonjour,

je vous remercie pour votre message.

Bonne journée, cordialement.

Bonsoir,
Je profite de ce post car j'aimerai savoir si vous pourriez me renseigner sur l'observation suivante :"mort en service commandé" ?
Merci.
Bien cordialement.
Jean.

Bonjour,

Il doit s'agir de tâches de type réalisation de tranchées, réparations. Peut-être que l'homme en question a été blessé à cet effet, a contracté une maladie, et est mort des suites de cela.

Cordialement

Bonjour,

Quelques éléments supplémentaires sur l'ambulance 6/20. À la mi-juin, elle avait reçu 6 blessés dont deux officiers le 14. Deux de ces blessés furent envoyés à l'arrière. Le 15, elle a reçu 8 blessés, dont six furent envoyés vers l'arrière. Enfin le 16, jour du décès de Marcel Langoux, 2 malades et 2 blessés furent reçus à l'ambulance; 17 blessés furent évacués vers l'arrière.
Les inhumations eurent lieu, du 13 au 15 juin, à Neuville-Saint-Vaast. Il est donc possible que Marcel Langoux fut lui aussi inhumé dans cette commune.

JMO de la Direction du Service de santé du 20e corps d'armée; 1er mars-12 août 1915; 26 N 194/22.

Cordialement

Bonjour,
Formidable recherche!
Il est né à 15 Km de chez moi.
Merci pour cette biographie,fort intéressante.
CDT

Bonjour,

Merci pour votre message.

Cordialement

Bonjour,

Merci de vos recherches sur cet homme, heureux de vous avoir permis de le faire sortir de l'oubli !

Cordialement,
Clément

Bonjour,

Merci à vous Clément.

Cordialement

Bonsoir,

le monument aux morts de Saint-Andelain où figure, pour l'éternité, le nom de Marcel Langoux, mort pour la France.

https://monumentsmorts.univ-lille.fr/monument/14233/saint-andelain-presdeleglise/

Cordialement

Bonjour,

quelques éléments supplémentaires. Son père, Jean-Louis Langoux, était vigneron. Sa mère, Marie-Louise Guillerault, était sans profession. En 1893, les époux vivaient au lieu-dit Soumard, sur la commune de Saint-Andelain.

Et pour faire le lien avec les temps présents, un Marcel Langoux habitait Saint-Andelain, au Petit-Soumard : la famille exploite toujours les vignes, aujourd'hui dans les mains des enfants :

https://www.domainelangoux.com/notre-histoire

Je vais donc prendre contact avec la famille pour leur restituer, naturellement, la carte.

Archives départementales de la Nièvre, Saint-Andelain : actes d'état civil; 1890-1894; 2 Mi EC 427.

Cordialement

bonjour,

merci du partage,

en complément de la carte postale ; on retrouve parfois des positions différentes pour le même sujet et édition identique  (numéro 9327 de JK) ;



collectionnement

Bonjour miliww,

Merci pour ce complément d'information.

Amicalement

Bonjour,

le contact a été pris, et je suis heureux et ému de pouvoir leur envoyer très prochainement cette carte qui, au final, leur appartient plus qu'à moi.

Cordialement