L'ordre de l'étoile noire à C. Boeuf - administrateur adjoint des colonies 1905

Bonjour à tous,

voilà un bien joli document trouvé il y a peu : il s'agit de la lettre d'accompagnement de la Grande Chancellerie de la Légion d'honneur au diplôme de l'ordre de l'étoile noire du Bénin. Cet ordre, au grade de chevalier, est attribué à un membre du corps des administrateurs des colonies, Charles Marius BOEUF, par la décision présidentielle du 17 juin 1905. La décoration est portée à la boutonnière, comme le mentionne cette lettre.

Qui est Charles Marius BOEUF ?

Charles Marius Boeuf a démarré sa carrière en AOF, à l'emploi d'adjoint des affaires indigènes. Il est promu dans le corps des administrateurs des colonies par le décret en date du 15 octobre 1904. Il est toujours en AOF et est en poste à l'Inspection des Travaux publics de la fédération. Par décision du gouverneur général, il est mis à la disposition du lieutenant-gouverneur du Haut-Sénégal et Niger, le 31 décembre. On retrouve l'obtention de l'ordre de l'étoile noire au grade de chevalier dans le Bulletin officiel du ministère des colonies de 1907 (décision présidentielle du 17 juin 1905 donc). Cette même année, il est promu à la 2ème classe du grade d'administrateur adjoint des colonies par l'arrêté en date du 2 mars 1907, confirmé par le décret du 25. En 1908, il est mis à la disposition du lieutenant-gouverneur du Sénégal. Il a dû obtenir un congé cette même année car est à Bordeaux pour rentrer en AOF, à bord du paquebot Magellan de la Compagnie des Messageries Maritimes. Il est à la 1ère classe du grade d'administrateur adjoint des colonies au décret du 14 juillet 1909, pour prendre rang du 1er.
En 1911, il est mis à la disposition du gouverneur général de l'AEF. Il était toujours, à ce moment-là, en AOF.
A compter du 28 novembre 1913, il est compté dans la disponibilité, sans traitement, pour une durée d'un an (décret du 18 décembre 1913). Il était toujours administrateur adjoint de 1ère classe des colonies. En fait, cette disponibilité date de 1911, et cela pour une durée de deux ans. Celle de 1913 est donc une reconduction. Elle est renouvelée pour une nouvelle période d'un an à compter du 28 novembre 1914.
Au cours du conflit, il semble présent à Madagascar, pharmacien à Fianarantsoa, au moins en 1915.
Après la Première Guerre mondiale, il est rappelé à l'activité par le décret en date du 8 août 1919. Mais il ne dépassera pas le grade d'adjoint puisqu'il démissionne de son emploi en 1922. Sa démission est acceptée par le ministre des colonies par le décret en date du 3 juillet.
Il semble qu'on le retrouve en 1926 à Marseille, contrôleur de la société de secours mutuels Saint-Barthélemy. Il obtient d'ailleurs, cette même année, une mention honorable pour services rendus à la mutualité par le décret en date du 5 mars.
En 1929, il vivait visiblement dans le Var, à Carcès.

Sources :
JORF des 21 octobre 1904, 3 mars 1907, 12 avril 1907, 17 juillet 1909, 11 janvier 1914, 28 février 1915, 13 août 1919, 8 juillet 1922;
Bulletin administratif du Gouvernement général de l'Afrique occidentale française, n°12, décembre 1904;
La petite Gironde, 27 mars 1908;
Les Annales coloniales, 9 juillet 1908;
JO de Madagascar et dépendances, 21 août 1915;
Le Petit Marseillais, 17 septembre 1939, 6 novembre 1943.

Cordialement

Bonsoir Thomas, 
voilà un bien beau document bien dans ton thème....et un beau parcours.
Merci de la présentation.
Amicalement

Bonjour Jérôme,

je vous remercie pour votre sympathique message.

Amicalement

Bonjour,

confirmation de sa localisation à Carcès à la fin des années 1920, place de la Mairie. Par ailleurs, cet administrateur semble être passé par le Dahomey en 1902.

Cordialement

Bonjour,

Quelques difficultés et incertitudes pour retrouver son état civil. Possiblement marié à Emelie Enria et ayant eu quatre filles, Denise, Mélanie, Marie-Louise et Baptistine. Il serait décédé en novembre 1943, sans certitude sur cette date.

Cordialement

Enfin pu trouver son acte de naissance : Charles Marius Auguste Boeuf est né à Marseille le 19 mai 1869. Fils de Denis Marius Boeuf, forgeron, et de Marie Josephine Bérard, couturière. Ils vivaient alors au 40 de la rue de Lorette.

Archives départementales des Bouches-du-Rhône, Marseille, 1869/Mai.

Cordialement

Bonjour,

quelques éléments supplémentaires, sur le plan militaire : Charles Marius Boeuf, comptable de profession avant de partir aux colonies, arriva au 61ème RI le 15 novembre 1890, avec le grade de 2ème classe. Il passé au 112ème RI le 1er février de l'année suivante, puis à la 15ème SCOA le 21 septembre 1892. Il est promu caporal le 4 octobre de cette même année, puis sergent le 11 avril 1893.
Il est envoyé en congé le 24 septembre 1893 en attendant son passage dans la réserve de l'armée active (le 1er novembre 1893). Il reçoit son certificat de bonne conduite.
Il a accompli deux périodes d'exercices au sein de la 15ème SCOA du 29 août au 25 septembre 1896, et du 2 au 27 octobre 1897. Il passe dans la Territoriale le 1er novembre 1903.
En 1914, il est mobilisé, arrive au corps le 3 août, puis renvoyé le 20. Il est rappelé en 1915 le 5 mai. Il est en sursis de fin septembre 1916 à mai 1918, puis sursis illimité à dater du 18 janvier 1918.
Il est libéré du service militaire le 30 novembre 1918.

Archives départementales des Bouches-du-Rhône, registres matricules, 2311, 1 R 1099 (matricule 2344) – BOEUF, Charles Marius, Auguste : Etat signalétique et militaire. - 1899.

Cordialement