Mon fusil modèle 1728 (reproduction)

Bonjour,

Merci à vous pour ces réponses et ces éléments sur la fabrication du cuir de Russie !
L'anneau du bas est en effet un peu petit, il faudra que je prenne son diamètre par rapport à l'original. Mais déjà à l'époque certains sont ovalisés.
Pour les traces d'utilisation de la baïonnette comme tournevis, j'ai aussi ça sur une 1769.

Amicalement.

Cathelineau a écrit:

Mais déjà à l'époque certains sont ovalisés.

Voici justement un bel exemple d'anneaux ovalisés sur un 1728:





Photos de Jean-Louis Viau pour son article sur le 1728 dans Tradition n°20 (1988).

Bien cordialement.

Bonjour,

Le beau temps et la fin de la période de chasse a donné l’occasion de faire tousser le 1728 pour un tir baïonnette au canon, à 50m, un genoux à terre (type premier rang) sur silhouette. L’occasion d’une première sortie terrain avec la nouvelle bretelle.



Le résultat n’est pas trop catastrophique. A cette courte distance le fantassin visé avait bien 60% de chances d’être atteint directement. Et si on considère que les fantassins d’en face se positionnaient sur 3 rangs, il y avait peu de chance qu’une balle ne touche pas les uns ou les autres.  Autrement dit, une troupe qui aurait laissé l’ennemi s’approcher jusqu’à cette distance avant de déclencher un tir de salve avait de forte chance de briser la formation ennemie.




(seul les gros trous sont à prendre en compte)

J'avoue trouver une certaine beauté aux platines enfummées...





A force on commence à voir les faiblesses qui ont justifié les changements effectués sur les modèles suivants, tout en les relativisant.
Oui, quand on manipule l'arme dans les différentes phases de chargement, ou quand on la porte à l'épaule, la baïonnette à fente en L a tendance à tourner. D'où les fentes en Z dès 1754. Toutefois dans 80% des cas la baïonnette se remet dans la bonne position au moment où l'on épaule. Et quand on marche, il suffit que l'arme soit un peu inclinée pour la baïonnette se cale comme il faut.
Oui, au bout de quelques tirs le premier bracelet temps à s'avancer, d'où la fixation de ce dernier par ressort à partir du modèle 1774. Mais vu que le bracelet passe souvent à hauteur de main, on le remet bien machinalement.

Voici une balle en plomb qui s'est particulièrement écrasée lors de l'impact sur une surface dure, je mets une balle neuve à côté pour comparaison:



Une jolie fleur !
Comme quoi l'idée selon laquelle les balles plomb rondes se déforment peu n'est pas toujours vraie !


Enfin, dernière phase de la séance de tir: le nettoyage avec une bonne stout !



Se pose à présent la question d'éventuellement adoucir un peu le départ de la détente, pour atténuer le coup de doigt qui est peut-être en partir à l'origine d'une groupement plutôt à droite. A voir. Car en même temps un détente dure est un gage de sécurité supplémentaire.

Amicalement.

Bonjour,

Beau tir en effet un peu à droite mais sur les 6 coups tu en as probablement tué 1 (du moins il ne vivra pas longtemps). Les blessures à la cuisse à l'avant bras et à l'épaule mettent les combattants out et peut être que celui blessé à la cuisse sera mort si l'artère a été touchée (c'est bien dan cette région) seul celui blessé au bras pourra continuer le combat s'il ne préfère pas retourner se faire soigner avant une nouvelle salve.

Ces fusils portaient à au mieux une centaine de mètres donc ta distance de tir est très certainement une distance de tir utile. Las fantassins de l'époque avaient tendance chez les nouveaux venus à tirer haut et les sous-officiers se servaient de leurs hallebardes pour abaisser les canons.

Une fois expérience de la première bataille faites, personne ne tirait plus trop haut, ils avaient compris qu'un soldat d'en face de moins était une chance de plus de ne pas en recevoir une.

Nota : belle bière brune, Guines ?

Bonjour Cathelineau ,

Je fais partie des nombreux fans qui attendent avec impatience le prochain épisode et je ne suis jamais déçu

Les photos sont magnifiques et rendent encore plus attractif ce passionnant sujet


Cordialement

Bonsoir,

Merci à vous deux !

Si la silhouette eut été un malheureux adversaire, je pense que 4 impacts engageaient le pronostic vital: main droite, épaule gauche, rein gauche et aine gauche. Ne pas oublier qu'à l'époque les soins après la bataille étaient minimaliste et les risquent d'infection maximum.
Seuls les deux impacts sur le bras auraient pu être bénin, à condition que l'os ne soit pas touché ce qui risquerait d'être le cas pour le tir le plus bas.
Enfin, le tir dans la corne du chapeau aurait été un titre de gloire !
Après il y a la question du pouvoir de pénétration. Je lisais ce WE un mémoire d'Empire où un cuirassier recevait une balle de flanc qui ne rentraient que de son diamètre après avoir traversé deux épaisseurs de buffle. Ici le tir d'épaule aurait probablement était au niveau de la sangle en buffle de la giberne. Pour une balle en fin de course cette petite protection aurait pu limiter la casse. Mais là, avec une charge de fusil et à 50m le buffle n'aurait rien changé au triste sort du fantassin.


Louis XV sur le champ de bataille de Fontenoy. 11 mai 1745
PHILIPPOTEAUX Henri-Félix-Emmanuel (1815 - 1884)
 RMN – Grand Palais / agence Bulloz

Bien cordialement.

PS. Pour la bière ce n'est pas une Guiness mais une Agamemnon, il faut dire que de nos jours il a tellement de brasseurs ayant chacun leur nom et leur marque...

Bonjour,

En effet toute blessure à cette époque compte tenu non seulement de la médecine mais de phrygienne est problématique. Pour le cuirassier 1 er empire, je suis surpris par les 2 épaisseurs de buffle ? pas français le cuirassier ?

Il faut savoir que au moins jusqu'en 1812, les cuirasses française étaient testées et recevaient sans être traversées de face un coup de fusil et de dos un coup de pistolet. De fait entre 150 m et 80m la cuirasse de face n'était pas percée, se déformait ou était percée mais sans laisser passer plus loin la balle de fusil contenue dans le "bourras".

Dans le dos de 23 m à 10 mètre pas de percement par la balle de pistolet et déformation ou ouverture de la cuirasse mais balle dans le "bourras".

Ce n'est qu'en dessous de cette distance que la balle passe, ce qui offre tout de même une protection non négligeable si le cavalier n'est pas envoyé à terre parce que son cheval est tué.

On connais l'histoire malheureuse du fils du général Baston de Lariboisière dont le fils lieutenant de carabinier fut tué par un shrapnel qui perça sa cuirasse mais qui fut tué par l'éclatement de sa montre dont les morceaux lui firent des dégâts terrible dans l'abdomen.

Bonsoir,

Pour l'officier de Cuirassier, il s'agit de Gonneville. Il est bien français et était parti fourrager avec une poignée d'hommes quand ils se sont fait surprendre par une troupe supérieure en nombre de Hussards et de Dragons prussiens. Ils tentent alors une percée désespérée qui tourne mal. La scène à lieu le 3 février 1807:

"Dans ce moment, un coup de pistolet m'atteignit au côté droit; la balle perça mon double ceinturon de buffle et entra dans les chairs de la profondeur de son diamètre, sans me causer plus de douleur qu'une forte chiquenaude. Je sentis que j'étais atteint et ce fut tout."

Alors qu'il est fait prisonnier, les officiers prussiens sont aux petits soins avec lui et s'occupent de sa blessure:

"Cette blessure, ainsi que je l'avais compris par le peu de douleur qu'elle me causait, n'était pas dangereuse. La balle avait pénétré dans les chairs à droite des reins; elle avait peu saigné et formait une grosseur de la dimension d'un œuf. En pressant cette grosseur, la balle apparut. M. de Moltke me l'ôta très adroitement et la remplaça par un tampon de linge".

Vu le contexte de la mêlée, la balle n'avait certainement pas été tirée de très loin. Mais c'est une balle de pistolet, la puissance de propulsion et le diamètre ne sont pas ceux d'une balle de fusil.

Bien cordialement.

Bonjour,

Visiblement soit il ne portait pas sa cuirasse soit comme il s'agit du double ceinturon de cuir celle-ci a été tirée en effet de peu de distance et a percé sous la cuirasse le ceinturon au niveau du retour soit entre les reins et la hanche. Je comprends mieux.

Merci beaucoup, je ne connaissais pas ce texte.