Sabre britannique modèle 1854 pour Officier d’Infanterie

Bonjour

Petite incursion chez nos voisins qui roulent à gauche pour vous présenter un de leur sabre emblématique.

Le sabre britannique modèle 1854 d’officier d’Infanterie est une modification du modèle précédent, 1845, lui-même adapté du modèle initial de 1822.
Cette famille, dont le 1822 est le point de départ, constitue le standard pour les sabres britanniques d’infanterie jusqu’à la fin du 19ème siècle. Ils seront présents sur à peu près tous les conflits impliquant l’armée britannique et notamment ceux de la deuxième moitié du 19ème : guerres traditionnelles ou coloniales (Crimée, Indes, guerre contre les zoulous, contre les Boers etc.)
Le point commun des trois modèles successifs se situe sur l’aspect général de la garde en laiton dite « de style gothique » ou pour être plus précis « gothic style pierced hilt ». C'est-à-dire que les branches constituant la garde se rejoignent en arcs brisés sur le motif central évoquant ainsi l’architecture gothique.
La seconde caractéristique est la contre garde rabattable. On la trouve sur le modèle initial de 1822 et celui de 1845. Ce volet rabattable jugé trop fragile à l’usage, sera abandonné sur la dernière version (1854) et la contre garde fera désormais partie intégrante du plateau de garde.
Les modèles 1822 et 1845/1854, se différencient principalement par la forme de la lame. La lame du modèle initial de 1822 comporte un dos arrondi (à jonc) qui, vraisemblablement pour des raisons de moindre solidité sera remplacé, en 1845 (d’où le nouveau modèle) par une lame à dos plat et large gouttière qui devient le standard de l’Armée.
Les fourreaux seront d’abord en cuir noir avec garnitures en laiton doré assorties à la monture, puis rapidement en acier.

Préambule un peu fastidieux mais destiné à situer dans la lignée, le sabre modèle 1854, objet de ce post.

Il s’agit donc du modèle ultime qui ne comporte plus de contre garde mobile et qui est équipé d’une lame type 1845 à dos plat. Elle mesure 830 mm de long, elle se termine par une pointe à deux tranchants symétriques sur 27 cm. Sa finition est grise. Outre la marque d’épreuve, elle porte un décor d’entrelacs et le chiffre de la reine Victoria. sur les deux faces. La poignée est gainée de cuir noir avec son filigrane. Longueur totale du sabre = 1020 mm
La garde porte un médaillon central avec le chiffre de la reine Victoria. Certains de ces sabres (beaucoup plus rares) établis sous le règne des rois George IV et William IV portent évidemment les chiffres respectifs de ces monarques.
Ce type de sabre est parmi les plus courants et donc facile à trouver, puisqu’il correspond à une très longue période d’utilisation et bien évidemment ceux du long règne de Victoria sont de loin les plus nombreux.
Courants ne veux pas dire sans intérêt, car ces armes ont connu maints conflits sur bien des continents. Chacune, à travers ses stigmates d’usure, nous restitue une petite partie de la charge émotionnelle qui fut celle de son utilisateur. J'espère qu'il vous plaira. Cordialement

Les photos

Bonjour Cher Aubrac,

Ce sabre est magnifique
Une fois de plus, tu nous gâtes avec cette description enrichie par de belles photos et des informations riches d'enseignements.

Je n'ai jamais eu l'occasion d'en posséder un mais je ne désespère pas

Cordialement

Le sabre est une réplique éventuellement fabriquée en Inde.

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Bonjour,

Non, Katana, le pommeau n'est pas du tout le même.....


Superbe, cher Aubrac !

Bonjour

Merci chers Evo et Marne pour votre intérêt. Eh bien, Katana, on peut dire que ton jugement est sans appel...et sans fondement non plus. Ce sabre est bel et bien authentique et l'avoir en main ne laisse absolument aucun doute là dessus. La réplique que tu as la gentillesse de nous montrer est, je te l'assures, bien pâle à côté du vrai et avoir une chance de les confondre relève de la fraicheur d'âme. Mais chacun est libre de penser ce qui lui fait plaisir.

J'ajoute à mon propos initial, que ceux qui possèderaient un sabre de ce modèle sont cordialement invités à nous le montrer sur ce post (ou ailleurs, s'ils préfèrent!).

Très cordialement

Je dois en avoir un ou deux, auxquels je dois faire une beauté depuis........., euh depuis une éternité, et je crains ne pas avoir eu tout d'abord le tempa de le faire, puis avoir laissé traîner......

Re bonjour Cher Marne

Dans leur livrée actuelle, ils ont toutes les chances de nous séduire. D'ailleurs, par goût, je préfère qu'une arme ancienne garde si possible, une certaine patine d'âge même (surtout) après un nettoyage souvent nécessaire. N'aie donc pas de scrupules à nous en régaler.

Mon cher Evo, ne désespère pas d'en trouver un (de ce modèle ou d'un autre). Le dieu des collectionneurs veille...Même si quelquefois, il confie nos espoirs à St Glinglin, un de ses représentants les moins pressé de nous satisfaire.
Comme pour tout, le plaisir se trouve décuplé quand la réalisation intervient après une longue attente

Très cordialement

J'ai trouvé ces informations sur Internet qui peuvent prouver que ce que j'ai déclaré est correct Aubrac.

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Re

C'est déjà plus convaincant que le premier exemple, bien que certains détails ne correspondent pas avec ce qui est montré ici. D'autres en revanche, vont dans ton sens. Donc, je vais essayer de gratter pour en savoir un peu plus. Merci (sincèrement) pour ton intervention qui va dans le sens de la connaissance. Cordialement

Il y a cependant un point qui m'étonne beaucoup : les Hindous ne savent apparemment pas river les soies à l'ancienne, et leurs pommeaux se terminent toujours par une sorte de téton ridicule, comme ici :




Celui d'Aubrac est totalement différent :

Je plussoie. Ceci est une réplique bien connue des collectionneurs malheureusement. Il y a quelques différences ici et là, car ces sabres ne sont pas vraiment fabriqués selon les exigences les plus sévères.

Je voudrais aussi ajouter qu'il n'existe pas de modèle 1854. On a bel et bien un modèle 1845, mais ce dernier subsiste dans les règlements jusqu'en 1892. La garde pivotante a bel et bien fini par disparaître, mais plutôt sous l'effet de la mode qu'autre chose, car les règlements ne la mentionne pas. De plus, des exemplaires de ces gardes sont encore fabriqués dans les années 1860. Le 1854 semble être un mythe créé par Robson si je ne m'abuse, et comme c'est souvent le cas répété encore et encore sans verification des sources.

Voici quelques liens vers des sabres que j'ai vendus par le passé. Une comparaison de la qualité des montures ne laisse que peu de doute. Même les sabres destinés aux sergents ne présentent pas de tels défauts.

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