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| Henri Fertet | |
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Lilian Aspirant
Nombre de messages : 268 Age : 17 Localisation : Nord Thème de collection : Français toutes époques Date d'inscription : 12/06/2021
| Sujet: Henri Fertet Jeu 24 Juin 2021 - 9:29 | |
| Bonjour, voici le texte écrit de ma vidéo sur le sujet :
Issu d’une famille catholique, Henri Fertet né le 27 octobre 1926 à Seloncourt dans le Doubs, fils d’instituteur, il commence ces études à l’école primaire de Seloncourt. Puis en 1937, il entre au lycée Victor-Hugo de Besançon. Henri était un élève intelligent, appliqué, passionné d’histoire et d’archéologie. Il intègre, pendant les vacances de l'été 1942, un groupe de résistance dirigé par Marcel Simon, jeune agriculteur de 19 ans et secrétaire de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC) locale, à Larnod, à quelques kilomètres de Besançon. En Février 1943, constitué d’une trentaine de membre essentiellement des agriculteurs mais aussi des étudiants, des instituteurs, des ouvriers, artisans et commercants, le groupe intégré les Francs-Tieurs et Partisans (FTP) et devient le Groupe-franc "Guy Mocquet" en hommage au plus jeune des fusillés de Châteaubriant en octobre 1941. Le groupe s'organise rapidement dans la lutte clandestine. Henri Fertet (enregistré sous le matricule Emile – 702) participe comme chef d'équipe à trois opérations : tout d'abord à l'attaque du poste de garde du Fort de Montfaucon le 16 avril 1943 pour s'emparer d'un dépôt d'explosifs qui entraîne la mort d'une sentinelle allemande. Le 7 mai suivant, à la destruction d'un pylône à haute-tension à Châteaufarine près de Besançon.Le 12 juin 1943, sur la route Besançon-Quingey, il prend part également avec Marcel Reddet, à l'attaque d’un commissaire des douanes allemand dans le but de lui prendre son arme, son uniforme et les papiers qu'il transporte. Henri Fertet tire sur le commissaire, le blessant mortellement mais l'arrivée d'une moto les empêche de se saisir des documents.
Petit à petit les membres du groupe sont arrêtés et Henri Fertet, qui avait déjà participé à trois opérations et chef d’équipe, et le 3 juillet 1943 chez ses parents à l'Ecole de Besançon-Velotte, il est arrêté par les Allemands à trois heures du matin.
Henri Fertet est conduit en cellule à la prison de la Butte à Besançon.
Jugés par un tribunal de guerre allemand, le 18 septembre, seize d’entre eux sont condamnés à mort et sept autres à la déportation (seuls trois reviendront). Le jour de l’exécution est fixé au 26 septembre. Soit après 87 jours d’emprisonnement et de torture. Transportés de la prison de La Butte à la Citadelle, les prisonniers chantent sur le trajet « la Marseillaise » et le « Chant du départ ». À 7 h 30 précises, les plus jeunes, Paillard, Fertet, Reddet et Retrouvey, sont attachés chacun à un poteau dressé entre le puits et la chapelle. Ils refusent d’avoir les yeux bandés. De quart d’heure en quart d’heure, en trois salves, par groupe de quatre, leurs camarades tomberont à leur tour en criant : « Vive la France, Vive De Gaulle. »
Il est inhumé au cimetière de Saint-Ferjeux avec sept des autres fusillés. Leur sépulture, portant seulement des numéros est, malgré l'interdiction allemande, abondamment fleurie jusqu'à la Libération. Après la guerre, ses cendres, jointes à celles de son père décédé entre-temps, sont dispersées à Sermoyer (Ain). Son nom figure sur le monument aux morts de cette commune.
Avant de mourir il écrira une lettre : Besançon, prison de la Butte (Doubs) le 26 septembre 1943. Chers parents, Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que, je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi. Vous ne pouvez savoir ce que moralement j’ai souffert dans ma cellule, [ce] que j’ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir sur moi votre tendre sollicitude que de loin. Pendant ces quatre-vingt-sept jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis et, souvent, je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez douter de ce que je vous aime aujourd’hui, car avant, je vous aimais par routine plutôt mais, maintenant, je comprends tout ce que vous avez fait pour moi. Je crois être arrivé à l’amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être, après la guerre, un camarade parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué ; j’espère qu’il ne faillira point à cette mission désormais sacrée. Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement mes plus proches parents et amis, dites-leur toute ma confiance en la France éternelle. Embrassez très fort mes grands-parents, mes oncles, mes tantes et cousins, Henriette. Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu’il m’a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. Je salue aussi en tombant mes camarades du lycée. À ce propos, Hennemay me doit un paquet de cigarettes, Jacquin, mon livre sur les hommes préhistoriques. Rendez le “Comte de Monte-Cristo” à Emeurgeon, 3, chemin Français, derrière la gare. Donnez à Maurice Andrey de La Maltournée, 40 grammes de tabac que je lui dois.
Je lègue ma petite bibliothèque à Pierre, mes livres de classe à mon cher Papa, mes collections à ma chère maman, mais qu’elle se méfie de la hache préhistorique et du fourreau d’épée gaulois. Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les Français soient heureux, voilà l’essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de soucis, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu’au bout et je chanterai “Sambre et Meuse” parce que c’est toi, ma chère petite maman, qui me l’a appris. Avec Pierre, soyez sévères et tendres. Vérifiez son travail et forcez-le à travailler. N’admettez pas de négligence. Il doit se montrer digne de moi. Sur les “trois petits nègres”, il en reste un. Il doit réussir. Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort, j’ai la conscience tellement tranquille. Papa, je t’en supplie, prie, songe que si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre, bientôt au ciel. Qu’est-ce que cent ans ? Maman rappelle-toi : “Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs Qui, après leur mort, auront des successeurs.” Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France. Un condamné à mort de 16 ans. H. Fertet.
Excusez les fautes d’orthographe, pas le temps de relire. Expéditeur : Monsieur Henri Fertet, au ciel, près de Dieu.
Henri Fertet, est mort à l’âge de 16 ans. En 1947, Henri Fertet a été homologué dans le grade d'aspirant des Forces françaises de l'Intérieur à titre posthume. Il aura, notamment à titre posthume comme décoration :
• Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945 • Croix de Guerre 39/45 • Médaille de la Résistance • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille des Déportés et Internés Résistants
A bientôt Lilian Typret (Histoire & Militaria) |
| | | poddichini Membre d'honneur
Nombre de messages : 84584 Localisation : Cismonte Thème de collection : Coloniale et colonisation - uniformes, coiffures, archives Date d'inscription : 06/08/2014
| Sujet: Re: Henri Fertet Jeu 24 Juin 2021 - 9:38 | |
| Bonjour,
Merci de terminer les formalités d'arrivée sur le forum en lisant et acceptant le règlement.
Cordialement |
| | | | Henri Fertet | |
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