Une erreur de classement...

Bonjour,
voici ce document daté de 1741, au dos il est indiqué :



Vu l'écriture, c'est une mention qui semble avoir été apposée au XVIIIème siècle, problème car le recto n'est en rien un certificat de service !



C'est un document émanent du Conseil du Roi, contraignant tous les débiteurs du sieur Dumesnil (Pierre François Florent Duchesne), écuyer, "gendarme de notre garde ordinaire. Estant à cause de ceci sous notre protection et sauvegarde" à rembourser leurs dettes sans contestations "après l'an nouvelable "car tel est notre plaisir". C'est daté du 9 décembre 1741, ce qui ne laissait pas beaucoup de délais pour l'exécution...

Le recto comporte le cachet du cabinet d'Hozier, généalogistes du roi, juges d'armes de France, qui rédigèrent notamment l'Armorial de France entre 1738 et 1786. Je pense que la mention manuscrite au dos est peut-être du fait de ce cabinet de généalogie.



Ce second cachet en entête m'est inconnu



Gendarmes du roi d'après Lucien Rousselot :



J'ai retrouvé un trace de ce gendarme en 1744 dans un registre des audiences de l'abbaye royale de Saint-Michel en l'Herm (sénéchaussée secondaire de Fontenay le Comte)



Florent Duchesne, écuyer, Sieur Du Mesnil, un des deux cent gendarmes ordinaires de la garde du roi.


(archives départementales de la Vendée)

Bonjour,

Plus d'éléments sur cet homme ici :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6104138g/f351

On y apprend qu'il était l'écuyer d'honneur de Mademoiselle de La-Roche-sur-Yon, princesse de sang. On trouve aussi des détails sur des parents, son épouse et ses parents.

Rapports et délibérations - Vendée Conseil général, 1893.

Marie-Jacqueline Mesnard s'est ensuite remariée, avec Dominique de Jouin, gentilhomme du duc d'Orléans, capitaine au régiment de cavalerie de Chabrillant.

Recherches historiques sur une famille poitevine (Maynard-Mesnard) / [signé Henry de La Citardière (Gaston de Maynard), rédigé en partie par B. Fillon]; 1857.

Autres éléments sur François Florent Duchesne :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k208805z/f440

Revue des provinces de l'Ouest : Bretagne et Poitou : histoire, littérature, sciences et arts; 2ème année; A. Guéraud et Cie - imprimerie-librairie; 1854.

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6562599j/f765

Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou - tome deuxième. Imprimerie Oudin et Cie; Poitiers; mars 1895.

Et sa généalogie :

https://gw.geneanet.org/pierfit?lang=fr&n=duchesne+de+denant&oc=0&p=francois+florent

En espérant que tous ces éléments correspondent bien à cet homme.

Cordialement

Bonjour,
merci pour ces compléments d'information sur ce gendarme du Roi.

La compagnie des gendarmes ordinaires du roi avait été créée par Henri IV en 1602 et fut supprimée par mesure d'économie en 1787. Le roi en était le capitaine, et son capitaine-lieutenant servait toute l’année à la cour. Celui-ci ne rendait compte qu’au roi seul et avait toujours accès dans sa chambre, où les étendards étaient déposés. Cette charge resta dans la famille de Rohan depuis 1673 jusqu’à la réforme de cette compagnie. Tous les officiers avaient rang de colonel, ainsi que les quatre premiers maréchaux des logis. Les brigadiers et sous-brigadiers avaient rang de lieutenant-colonel ; les gendarmes, rang de lieutenant, de capitaine après quinze ans de service. Pour être admis il fallait avoir servi comme officier dans un corps de cavalerie, et être agréé par le capitaine-lieutenant. Après vingt ans de service dans ce corps, une déclaration de Louis XIV conférait la noblesse personnelle. L’armement était la carabine rayée à balle forcée, 2 pistolets, un sabre et une cuirasse brunie niellée d’or. Le roi faisait cadeau des armes à feu, et avait offert aux gendarmes un hôtel à Versailles. L’habit en campagne était en drap rouge orné de revers, de parements de velours noir et le manteau rouge, parementé de velours noir.

Toujours un plaisir.

Bonjour,

Post intéressant avec toutes ces infos que l'on peut trouver sur cet homme. Très beau document.
Cordialement. Ps09

Merci beaucoup !
En supplément, j'ajouterai que la compagnie  des gendarmes du roi était totalement indépendante de la gendarmerie de France, dite aussi gendarmerie d'ordonnance.
Bien que ne faisant pas à proprement parler partie de la maison militaire du roi, cette dernière restait un corps privilégié et n'était pas soumise au colonel général de la cavalerie. Ces compagnies étaient de deux types : de gendarmes proprement dit et de chevau-légers, successeurs des archers des compagnies d'ordonnance.  Louis XV laissa la petite gendarmerie à la disposition de son beau-père le roi Stanislas Leszczyński. Ces compagnies, en garnison à Lunéville furent surnommées gendarmerie de Lunéville. En 1763, les compagnies de chevau-légers sont réunies aux compagnies de gendarmes.
À la veille de sa suppression en 1788, la gendarmerie de France comptait huit compagnies :

   Grande gendarmerie (permanente)
       Gendarmes écossais
       Gendarmes anglais
       Gendarmes bourguignons
       Gendarmes des Flandres
   Petite gendarmerie ( compagnies créées que pour certains fils et petit-fils de France)
       Gendarmes de la Reine, créés pour la reine Marie-Thérèse
       Gendarmes dauphins, créés pour Louis de France, dit le Grand Dauphin
       Gendarmes de Berry, créés pour le duc de Berry.
       Gendarmes d'Artois, créés pour le comte d'Artois, frère du roi Louis XVI
     

Bonjour,

Je vais regarder pour trouver davantage sur cet homme.

Cordialement

Bonjour,
merci Poddichini,
la généalogie de François Florent Duchesne de Denant indiquée dans le lien me semble confuse avec François Florent Duchesne Du Mesnil, certains éléments ne correspondent pas du tout. Marqué avoir épousé Marie Jacqueline Mesnard en 1748, alors qu'il est déjà son époux en 1744 sur le premier document annexe et qu'il aurait un fils né en 1731. D'autre part le document du Conseil du Roi indique bien Sieur Dumesnil et pas baron de Denant, aussi je pense que cette généalogie soit à revoir

Bonjour,

Plus on remonte dans le temps, plus c'est compliqué d'avoir des certitudes quant aux dates, notamment lorsque l'on plonge dans les archives.

Peut-être contacter l'auteur de cet arbre pour lui demander ou lui apporter des précisions ?

Cordialement

Bonjour,

Belle enquête, qui fait ressortir ce gentilhomme des limbes.

Bien cordialement.