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| L'affaire Valichi et les entrepreneurs | |
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max c. Aspirant
Nombre de messages : 414 Localisation : Gatineau, Québec Thème de collection : Armes blanches Date d'inscription : 20/06/2013
| Sujet: L'affaire Valichi et les entrepreneurs Ven 10 Sep 2021 - 18:29 | |
| On sait tous que les entrepreneurs responsables de la production dans les diverses manufactures d'état telle Chatellerault avait supposément le droit de produire un certain nombre de pièces à leur compte qu'ils pouvaient ensuite vendre dans le commerce. On retrouve certains sabres et épées marquées de la signature d'Escoffier, Chassepot ou Creuzé par exemple. Ayant quelques une des ces pièces, je me suis mis à chercher pour des sources primaires qui donneraient un peu d'information sur cette pratique, pour savoir s'il existait des règles concernant cette pratique notamment. Et c'est donc ainsi que je suis tombé sur l'affaire Valichi. J'ai trouvé cette mention dans un débat de l'assemblée nationale du 30 janvier 1873, portant sur un rapport de la commission des marchés. Pour résumer, la commission semblait très choquée de voir que l'entrepreneur de Saint-Étienne ait pu vendre des baïonnettes à son compte. J'ai bien trouvé une telle baïonnette signée par Escoffier mais avec une seule image ne montrant aucun détail. Je n'ai pas pu trouver d'autres mentions de cette affaire, mais il m'apparait probable de considérer qu'elle fut probablement la source du départ d'Escoffier en 1873. Il semblerait donc que ces pièces pour le commerce n'étaient pas tout à fait un droit des entrepreneurs, ou du moins il n'était pas très officiel. Je n'ai d'ailleurs pas réussi à trouvé de mentions expliquant cette pratique avant 1879 dans le Cours d'artillerie de la réunion des officiers. On précise bien ici que les épées "ne se trouvent que dans le commerce". Je ne suis pas sûr de comprendre la distinction, mais il semble ici qu'on ne considère pas ces pièces d'entrepreneur (ou est ce de l manufacture?) comme étant des pièces du "commerce". Le processus pour obtenir un tel sabre serait il donc de nature complètement différente? Une constance ressort de mes observations. Il me semble que toutes les pièces marquées Creuzé, Chassepot ou Escoffier ne sont jamais marquées du poinçon du directeur de la manufacture, mais uniquement de celui d'un ou deux contrôleurs. Ça ne semble pas être reflété dans les autres lames d'officiers produites par Châtellerault. J'ai tenté de voir si c'était également le cas des pièces d'après 1873, mais j'ai trouvé peu d'images des poinçons. Le fait qu'à cette époque les poinçons de certains contrôleurs sont pratiquement identiques au directeur ne fait rien pour aider. Cependant, les lames semblent désormais marquées d'une manière beaucoup plus officielle, avec nom du modèle, date de fabrication, etc, au lieu du nom et titre de l'entrepreneur uniquement. J'ai lu par endroit que les entrepreneurs ne pouvaient vendre des armes "de surplus" donc non poinçonnées par le directeur, mais je ne trouve pas que cette explication fait du sens pour des armes destinées à des officiers, pour un achat privé où le concept de "surplus" n'est pas vraiment applicable. Serait-ce plutôt une manière pour les entrepreneurs de passer outre le contrôle des directeurs et de faire passer en douce des pièces dans le commerce? Je pose la question. |
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