prisonniers de droit communs pendant la guerre

Bonjour

Un élève a posé la question suivante à un prof, membre de ma famille :

» Lors de la 1ère Guerre, les prisonniers de droit communs ont-ils été sollicités (voire obligés), pour aller se battre ? »

J’ignore si cette question a déjà été traitée sur le forum mais j’avoue que la réponse m’intéresse…avant d’être transmise au demandeur.

Il s’agit bien évidemment des gens qui étaient détenus avant le déclenchement de la guerre et non pas ceux qui au cours du conflit, ont commis des délits qui les ont fait condamner et conduits souvent dans des unités disciplinaires.

Merci à ceux qui savent de nous éclairer

Cordialement

Bonjour,
la logique du système pénitentiaire qui se charge(ait) alors de protéger le corps sain de la nation de ses éléments qui s'étaient mis en marge de la loi implique que les condamnés continuent à exécuter leur peine. Les insérer dans une démarche patriotique paraît dans le contexte de l'époque non concevable.
A la mobilisation, comme par la suite, l'appel des classes successives fournissait un apport en hommes conséquent et il n'y avait pas lieu de subvenir à le compléter de contingents marginaux qui auraient pu le "polluer". Sur le site de l'école nationale de l'administration pénitentiaire https://www.enap.justice.fr/histoire/emprisonnement-individuel-debats-1840-1945 on lit à travers les mots que si le plan de modernisation des prisons a été interrompu pendant le conflit, ce n'est pas pour autant que les cellules ont été vidées.
L'interrogation de l'ENAP devait apporter une réponse précise à ce que je m'avance à présenter comme une réponse logique.
Cordialement
Semperfidelis

Bonjour,

Je prépare actuellement un travail avec mes élèves sur notre établissement durant la Grande Guerre, car ce dernier fut hôpital temporaire. Il se trouve aussi qu'il est voisin d'une prison centrale et d'une maison d'arrêt. Du coup en fouillant la presse locale j'ai trouvé des informations intéressantes dont l'évocation de 9 détenus qui continuaient de purger leur peine mais souhaitaient faire acte de patriotisme. En novembre 1914, ils avaient donc envoyé 10 francs chacun à la Société de secours aux blessés.

Amicalement.

Bonsoir

Grand merci à vous deux pour vos réponses. Jusqu'à plus ample informé, il n'existe pas de trace formelle d'une quelconque systématique d'enrôlement (plus ou moins forcé), des détenus de droit commun.
Pour semperfi, tes remarques me semblent fort pertinentes et pleines de bon sens, même si elles demanderaient une confirmation "officielle" pour pouvoir répondre avec certitude à la question posée initialement.
Pour Cathelineau: les cas particuliers de détenus volontaires pour "servir" ne sont sans doute pas exceptionnels. Outre les incitations réellement patriotiques, l'espoir de voir une peine allégée suite à un comportement militaire exemplaire a pu servir de motivation pour faire acte de volontariat ou tout simplement "sortir des murs" avec ou non, une arrière pensée pour se faire la belle.

Peut-être que d'autres informations viendront apporter de l'eau au moulin. En attendant, la substance de vos réponses sera transmise au demandeur, via son prof.

Merci encore.

bonjour ,

les écrits de semperfidelis me semblent trés pertinent aussi :

malgré des livres et articles consultés rien ne fait apparaitre le fait que l'on aurait "libéré" des prisonniers de droit commun pour aller faire la guerre ;

la seule possibilité pourrait être les remises de peine , mais l'aurait il voulu ? pour certains cela n'est pas sûr ; de plus le risque est grand pour le gouvernement ;

trouver d'ailleurs un document officiel me semble pas évident car cela ,à l'époque , cela aurait été politiquement incorrect ;

on ne trouve cela qu'aprés la seconde guerre mondiale ;et c'est pour l'indochine , bien loin de la france ;

collectionnement

Bonjour

Merci Milliww pour ton intérêt.

A la réflexion, le simple fait que cette éventuel "enrôlement officiel" des détenus, ne soit évoqué nulle part, constitue en soi la preuve qu'il n'a pas eu lieu. Dans le cas contraire, la propagande n'aurait certes pas manqué d'en faire un large écho, vantant les vertus patriotiques d'individus sur le chemin de la rédemption par sacrifice interposé.

Cordialement