Un fusil 1842 T presque banal.

Bonjour

Avec une longueur totale de 1,421 et un canon de 1,029, il s’agit d’un fusil de voltigeur, fabriqué par la Manufacture Nationale de Mutzig en 1850.

Le canon est millésimé 1850 (MN) et porte sur sa face droite le n° 2319 (numéro originel de l’arme). On retrouve ce même numéro (difficilement lisible) sur la joue gauche de la crosse, frappé parallèlement à la plaque de couche conformément à la règle.

La rayure du canon (transformation T) a été effectuée par la Manufacture de Tulle en 1860 (cachet rond de réparation comportant en son centre les lettres MI (Manufacture Impériale)

L’arme a vu du service, le marquage de la platine a perdu de sa fraicheur. En revanche, tous les autres marquages et poinçons sont bien là et parfaitement lisibles. Mécaniquement, le fusil est tout à fait opérationnel : les crans d’armé sont nets et solides, la détente est franche. L’état général est plutôt très bon.

Ce qui le démarque de ses « collègues », c’est son attribution à la ville de Castres attesté par le marquage en creux sur la joue droite de la crosse au dessous du macaron de réparation.
Ce marquage laisse supposer que la ville de Castres a acheté un certain nombre de fusils et les possède de plein droit contrairement à ceux portant le sigle bien connu PDL qui désigne l’Etat comme propriétaire de l’arme.

Un second marquage apparait au dessus de celui de la ville c’est CT 1064 qui manifestement, compte tenu de son extrême fraicheur, a été frappé en même temps que celui-ci.

On est tenté de traduire CT 1064 par « arme n° 1064 propriété de la ville de CasTres ». Déduction un peu facile certes, mais vraisemblable bien que non vérifiée(pour l’instant).

Cet achat vise vraisemblablement à équiper la Garde Nationale de cette ville, à commencer par les pompiers.

Reste que le chiffre (1064) peut paraitre important pour une ville qui en 1866 compte un peu plus de 21000 personnes pour en atteindre un peu plus de 27000 en 1881. Cette fourchette (large) 1866/1881, débute avec l’émergence du fusil Chassepot qui rend obsolète l’armement traditionnel à percussion et se termine (arbitrairement) une quinzaine d’années plus tard. Ce qui détermine une période qui parait raisonnable pour voir apparaitre sur le marché les « surplus » à destination notamment des municipalités.

Autre hypothèse, la série de numéros attribués concerne toutes les armes détenues par la ville (y compris les armes blanches). Dans ce cas, le chiffre devient plus acceptable d’autant qu’il est probable que la série ne s’arrête pas au numéro 1064.

J’ai bien l’espoir que parmi les éminents membres de notre communauté, certains (pourquoi pas les Castrais eux-mêmes) pourront apporter leurs lumières sur l’interprétation exacte de ce marquage (CT 1064) qui tout compte fait n’est peut-être pas si mystérieux que çà !

Place aux photos

hello
belle trouvaille ,j'espère que vous trouverez les réponses a vos questions
amicalement
cro

Bonjour,

Cela va vous paraître peut-être simpliste mais pour CT, je pense à Compagnie Territoriale.

Cordialement.

Bonjour

Merci à vous deux pour vos réponses.

@ Jvendee:

Dans le marquage officiel (réglementaire), CT ne correspond à rien. (cf.Bottet)

Il ne peut donc s'agir que d'un marquage "local" (municipalité ou autre groupe quelconque) et du coup sa signification parait bien délicate à établir car seulement connue que de ceux qui l'ont instaurée.

Dans cette logique, ta proposition n'est pas plus saugrenue qu'une autre mais reste du domaine de la spéculation. Il y aurait lieu pour l'étayer de trouver des traces tangibles de ces "compagnies territoriales", mais cela risque de ne pas être simple.

En tous cas, merci encore. Attendons d'autres propositions. Cordialement

Bonjour,

Belle arme !
Des vacances aux archives municipales de Castres s'imposent !

Bien cordialement.

Re-bonjour,

Pour compléter Cathelineau, peut-être qu'il sera nécessaire de faire aussi une recherche aux archives départementales.

Cordialement.

Bonsoir à vous Messieurs

Il me semble que s'il devait y avoir des vacances à Castres (pourquoi pas?), quelqu'un qui m'est proche me signifierait avec toute sa diplomatie habituelle (qui est grande), que je ne suis pas venu dans ce beau pays pour jouer les rats de bibliothèque......Ce que d'ailleurs, j'admettrais volontiers, conscient d'être dans une région riche de culture, de sites remarquables et de traditions culinaires gourmandes qui ne demandent qu'à honorer nos palais. Le (petit) mystère sera peut-être résolu tout de même un jour prochain, les ressources des membres du forum étant infinies. Très cordialement