Alsaciens Lorrains WW2

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Bonjour,

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Cordialement

Bonjour, je vois pourtant avant d 'envoyer le message l 'article était présent!!!

Toujours aucun article/image.

Là oui.

Bonjour,
Quand j'étais à l'EMS (Ecole Militaire de Strasbourg) qui préparait ses élèves au concours d'entrée à l'Ecole Militaire Inter Armes, j'ai connu 2 éminents professeurs.

Tous deux alsaciens, ils avaient suivi chacun un parcours différent pendant la WW2.

L'un était Monsieur Kretz, professeur agrégé de grammaire française, fervent promoteur de Montaigne, défenseur de l'Humanisme et ardent opposant au nazisme.
Il n'avait pas été incorporé dans l'armée allemande pour des raisons qu'il ne nous a jamais révélées (il n'avait pas à le faire) mais avait coutume de vilipender les partisans de cette politique en proclamant : "vous me voyez, moi, Monsieur Kretz, agrégé de grammaire française, défilant dans la rue Jacques Kablé avec le bras levé ?". Petit homme sec et nerveux aux cheveux noirs et au regard enfiévré, il était empli d'une flamme intérieure qui irradiait quand il enseignait, un vrai missionnaire laïque, nous étions en 1977 mais il voyait loin et nous prédisait déjà : "jeunes gens préparez vous car vous connaitrez la guerre."
Comme il avait raison !

L'autre était Monsieur Kuntz, professeur de philosophie, amputé d'une jambe et appareillé.
Une sorte d'ours quinquagénaire au crane chauve bordé de courts cheveux gris qui arrivait à la fin de sa carrière, un homme massif et lent mais dont on devinait qu'il avait certainement été d'une grande force dans sa jeunesse. Il avait été incorporé dans l'armée allemande et combattu sur le font de l'Est où il avait été blessé.
Un jour où nous avions habilement manipulé ce vieil homme, il a confié une partie de ce qu'il avait connu dans la werhmacht. Les séances d'instruction et l'attitude des instructeurs mais surtout un combat particulièrement éprouvant contre les russes qui montaient à l'assaut de son unité par vagues successives qui semblaient ne jamais cesser.
Il a expliqué ce qui le liait encore au soldat allemand et comment il avait vécu cette Fraternité des combattants qui est, à la guerre, la seule relation avec l'Humanité dans ces circonstances où elle se réduit au seul camarade allemand qui alimente la MG quand, épaule contre épaule, on se demande si on va survivre : ce jour là "Hermann" et lui sont devenus frères (ce sont ses propres mots).

Ces deux hommes aux destins croisés m'ont beaucoup aidé à prendre du recul sur le parcours des alsaciens et des mosellans pendant la WW2 et j'espère que des témoignages nombreux permettront d'enrichir le travail des historiens pour transmettre aux générations à venir une mémoire qui mérite d'être conservée.

Bonjour,

Je suis en train de lire La vie des Français de la libération à la Victoire. C'est à dire du 25 aout 44 à fin 45 début 46.
Ils parlent du retour de l'Alsace Lorraine dans le giron de la France et notamment la méfiance des français vis à vis de ces personnes qui avaient été allemandes pendant 5 ans.
De même le retour des "malgré nous" qui arrivant à Paris, étaient parqué dans leur train sous garde armée jusqu'à la nuit, pour les faire sortir en cachette et les convoyés en camions bâchés jusqu'aux centres d'accueil ou ils étaient débarrassés de leur uniformes allemands.
On leur conseillait très fortement de signer un engagement dans l'armée française pour faire oublier leur temps chez l'ennemi.

Les français ont découvert les malgré nous au procès d'Oradour en 1953.

Bonsoir merci pour vos réactions.Ce sujet me concerne aussi ayant eu de la famille combattant dans les deux cotés , Allemands ,de la garde Impériale,artillerie, cuirassier,mon grand père parti à 17 ans,deux de ses frères  déserteurs pour faire la guerre avec les Francais, dont un mort au mont Cornillet.D 'autres partis en RussieEn ww2 un à Stalingrad ,dans le régiment Von Paulus,ceux qui connaissent l 'histoire  ou ont vus le film du même nom ,comprendront...et une mère morte en déportation à cause de la désertion de son fils, la police avait voulu prendre son père, mais sa mère ,pensant qu'une femme risquait moins a demandée de prendre sa place...