L'ossuaire de Verdun et la tranchée des baïonnettes.

Bonjour,

Au programme, l'Ossuaire de Douaumont et la Tranchée des Baïonnettes.
Ce sujet n'a pas pour prétention de retracer l'historique de ces monuments, mais de les présenter et de voir leur évolution par l'intermédiaire de quelques cartes postales d'époque.

L'ossuaire provisoire. C'est en parcourant les lieux, aux premiers jours de l'armistice de 1918, que Monseigneur Ginisty, évêque de Verdun, accompagné du général Valantin, gouverneur de la ville, a l'idée de donner aux restes des soldats tombés lors de la bataille une sépulture décente où les familles pourraient venir se recueillir et prier leurs disparus.

A la fin de la guerre, l'ossuaire s'élève sur le champ de bataille, il est nommé du nom de Thiaumont:





Ensuite il s'agrandit un peu et prend le nom de Douaumont; le voici tel qu'il était au début des années 20:



L'intérieur de cet ossuaire provisoire:



Quelques matériels, principalement des canons, sont exposés à l'extérieur:



La première pierre de l'ossuaire définitif est posée le 27 août 1920 par le Maréchal Pétain, président d'honneur du Comité de l'ossuaire.
Le 17 septembre 1927 a lieu le transfert solennel de l'ossuaire provisoire à l'ossuaire définitif des 52 cercueils représentant les secteurs de la bataille de Verdun:





Ensuite les travaux de construction reprennent:



Les extrémités des ailes sont les derniers travaux effectués entre 1927 et 1932:



L'édifice est inauguré officiellement par le président de la république Albert Lebrun.
Il est doté d'un phare, lanterne des morts qui veille sur le champ de bataille:



Le cloître de l'ossuaire de Douaumont est long de 137 mètres et on y trouve les tombeaux abritant les restes de quelques soldats inconnus du secteur.
En dessous se trouvent des fosses bétonnées où sont déposés les restes de 130 000 soldats inconnus sans distinction de nationalité.
En contrebas de l'Ossuaire, le « Cimetière National », contient 15 000 tombes, les tombes musulmanes étant orientées vers la Mecque. Le Général Anselin tué en 1916 y repose au centre comme l'a souhaité le Maréchal Pétain.

Les conditions d'armistice précisent que les croix sont en blanc pour les vainqueurs et en noir pour les vaincus.
Au premier étage se trouve un musée qui contient des reliques des villages détruits, des vues en relief du champ de bataille et d'autres souvenirs matériels des combats.La tour est haute de 46 mètres, est visitable, et à son sommet se trouve une pièce panoramique et le bourdon qui résonne lors des cérémonies:




Le Maréchal Pétain disait de ce monument:
"Simple et sobre comme l'âme du Soldat. Vaste et noble comme la grandeur du sacrifice. Durable et impérissable comme le souvenir des Héros de Verdun."


Non loin de là, à Thiaumont, se trouve ce que l'on a appellé au début la tranchée des fusils.
Quelques fusils sortent du sol:

Rapidement un petit monument en bois y est élevé:



En août 1920, dans des conditions épouvantables de chaleur, d'odeurs et de mouches, des travaux de fouille y furent entrepris pour dénombrer et identifier les corps. Des ouvriers piémontais et chinois en furent chargés. On y retrouva des disparus des 3° et 4° compagnies du 134° RI.
40 corps furent identifiés et partirent pour le cimetière de Fleury, mais 17 inconnus restèrent sur place.

Un riche banquier américain, Georges T. Rand qui visitait le champ de bataille fut ému et fit don de 500 000 francs pour y bâtir un monument. Quelques jours après il se tua dans un accident d'avion.
Ses héritiers ne changèrent rien au don et confirmèrent le chèque.
L'architecte du gouvernement André Ventre fut désigné par le comité constitué à l'occasion.

On y accède par un portail monumental et une lourde porte en fer forgé:




Ensuite le monument en lui-même est constitué d'une épaisse dalle à faible hauteur du sol:




A l'intérieur l'athmosphère y est pesante. Dans les années 20 et 30 on y voit encore des fusils et baïonnettes originaux, puis avec le temps, ils sont de plus en plus remplacés par d'autres et cimentés dans le sol pour tenter d'éviter le pillage.


La dernière fois que j'y suis allé ce n'étaient que des moignons qui dépassaient du sol.

Plusieurs faits, témoignages, divergent quant à l'histoire de cette tranchée. Bien vite on comprit que ces hommes n'ont pas été ainsi enterrés dans leur tranchée de départ par l'explosion d'obus, mais par une intervention humaine directe.
Il s'agit donc d'une simple sépulture, les fusils n'étant là que pour la repérer. Ce sont certainement les allemands qui ont fait ce travail lors de leur avancée.

Les baïonnettes n'auraient été rajoutées que plus tard, d'où l'appellation première de "tranchée des fusils".

Néanmoins le mythe et la légende perdurent, et ce massif monument y est grandement pour quelque chose.

Une multitude de carnets de cartes postales ont été édités dans les années 20/30 sur le champ de bataille de Verdun.
Certains ne montrent pas encore ces monuments terminés, mais les provisoires ou en cours de construction:


Cordialement,
CG

Magnifique,mon grand pere s'occupait du ravitaillement a verdun en 1916 et il a connu des gars de la tranchée des baillonettes .
Il aurait aimer retourner la bas mais il est mort et n'y sera finallement jamais retourné...

Bonjour

Magnifique hommage que vous leurs rendez !!!
Pour ne pas oublier nos ancêtres !
Bravo et merci
J avais visite ces lieux il y a fort longtemps , j étais en primaire .
Des souvenir on refait surface , merci !!!

Cdt iberico68

Bonjour,
je me suis souvenu que j'avais le discours d'inauguration de l'ossuaire en 1927.
Voici donc ce disque du discours du Maréchal Pétain paru aux éditions SERP :





Et le même discours numérisé par laurentnice :
http://cid-42f8a6739a906f66.office.live.com/self.aspx/Public/17%20verdun%201916.m4a

J'y suis allé il y a trois ans.
Je m'attendais à une visite comme une autre.
Une fois sur place, la chair de poule m'a parcourue l'échine et on ressent toute l'humilité que l'on doit avoir devant un tel monument et toutes ces tombes.
J'ai eu la même émotion et le même respect à notre dame de Lorette.

Super !
Merci Christian, c'était super à parcourir
Une petite question, quelle a été l'attitude des Allemands par rapport à ce haut lieu de la WWI ?

Les journaux et revues de l'époque en parlent peu voire pas, mais il me semble qu'ils sont toujours venus visiter le champ de bataille dès les années 20.
La prise des forts a toujours été pour eux une belle action de gloire.