Sabre Britannique M.1796

Bonjour à tous

Voici donc un sabre de cavalerie légère de la perfide Albion, modèle M.1796.

C'est un gros bébé de presque deux kilos que l'on a trouvé au cours du XIXème siècle dans les armées Britannique, Prussienne & Néerlandaise  entre autres ... Modèle qui a directement inspiré le Blücher 1811 prussien....

Cet exemplaire ci a été manufacturé à Solingen et aurait équipé l'armée Néerlandaise .

Il provient des réserves du "rijksmuseum" d'Amsterdam et est encore en superbe état pour son âge !

















Cordialement

K.

Bonjour:

Magnifique exemplaire.
Photo des deux cousins: à gauche le Britannique 1796 et à droite le Blücher 1811. Les deux ont participé a la bataille de Waterloo. Histoire surprenante d'une époque compliqué.
Salutations.

Bonjour,

De belles pièces. Mais je me demande comment on sabrait une journée entière avec des armes d'un tel poids. J'ai plus l'impression qu'elles sont faites pour hacher que pour escrimer.

Bonjour

Une belle pièce,  il semble que ce soit la saison des ces sabres, en moins d’un mois il y en a eu plusieurs de présentés sur le forum :

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Gwalchaved dans le lien ci-dessus,  il y a un essai de ce sabre sur un quartier de viande  

Amicalement

Patpat

Bonjour

Toujours aussi impressionnants ces sabres !

Par contre,

Citation :

Les deux ont participé à la bataille de Waterloo

Ce n'est à mon avis pas le cas pour les 1811 dits "Blücher"...
Les Prussiens et Hanovriens étaient équipés de modèles 1796.

Citation :

faites pour hacher

Effectivement.

bonjour, ce modèle a de nombreuses variantes différentes et est l'un de mes préférés. Il est clair qu'il est fait pour la coupe mais la version officier est généralement encore plus légère que l'AN XI française, voici quelques échantillons d'une collection dont une a été fabriquée à Tolède

Gwalchaved a écrit:

Mais je me demande comment on sabrait une journée entière avec des armes d'un tel poids. J'ai plus l'impression qu'elles sont faites pour hacher que pour escrimer.

Ces sabres font en moyenne autour de 900 gr, ce qui n'est vraiment pas si lourd dans le monde des sabres de cavalerie de troupe. Ceci dit, ces sabres ne sont pas du tout pensés pour l'escrime à pied, bien qu'on puisse les utiliser comme tel dans des cas désespérés, mais l'état major n'équipe pas sa cavalerie pour qu'elle utilise ses sabres au sol, mais bien à cheval. Il faut savoir que l'escrime à cheval est assez différente en règle générale que l'escrime pied, ce qui explique en partie pourquoi les sabres d'infanterie sont en général plus maniables que leurs équivalents montés. Les mouvements à cheval sont beaucoup plus variés vu que le sabreur se trouve plus facilement en mouvement, plutôt hors de portée des sabres des troupes à pied, et monté sur une série de pattes complètement indépendantes des siennes et ne lui offrant pas beaucoup d'appui pour propulser ses coups. Comme Didiez écrit en 1834, le sabre à cheval et le sabre à pied sont comme deux langues étrangères. On peut y reconnaître des mots familiers, mais la structure et le vocable sont au final complètement différent, come une comparaison rapide de manuels d'escrime des deux genres le démontre rapidement.

Gwalchaved a écrit:

Bonjour,

De belles pièces. Mais je me demande comment on sabrait une journée entière avec des armes d'un tel poids. J'ai plus l'impression qu'elles sont faites pour hacher que pour escrimer.

Les Britanniques se concentraient sur une coupure au visage pour les mutiler ou les tuer, ou aux épaules pour les immobiliser pendant leur entraînement à l'escrime à cheval. Cela laissait des masses de soldats estropiés ou incapables.
Les soldats blessés plutôt que morts étaient plus un problème pour l'armée française, je suppose.
Voici les six coupures au visage telles qu'elles figurent dans les règles et règlements pour l'exercice de l'épée de la cavalerie de 1796 par le général Jean Gaspard le Marchant qui a également participé à la conception du sabre de 1796.

Bonjour

Citation :

Les soldats blessés plutôt que morts étaient plus un problème

Bien d'accord. Et je pense que c'est encore vrai de nos jours, au vu des moyens que requiert la prise en charge des blessés.

Bonjour,

Je ne suis pas surpris de cette façon de faire venant des anglais. Pour ce qui est blessé ou morts, je pense que l'on ne choisit pas vraiment dans l'action. Même si les blessés coûtent chers de nos jours ils sont relativement cachés dans les hôpitaux et les lieux de rééducations, mais la succession des enterrement et à la vue de tous ce qui dans l'opinion publique est dévastateur.

Il ne faut pas voir la cible de Lemarchand comme une indication de coupes au visage. Ce n'est qu'une manière d'illustrer sa cible montrant les angles de coupes, et le fait qu'il s'agisse d'un visage fut d'ailleurs critiqué par d'autres auteurs comme étant non pertinent. La pratique ne fut d'ailleurs pas imité par Angelo.

Les coupes décrites sont à divers endroits allant de la tête, le bras ou les flancs.

Apparemment, Marchant aimait les coupures de bras pour la même raison : pour mutiler et neutraliser les soldats, pas pour les tuer.
Le livre d'Henry Angelo était destiné à l'entraînement au sabre de l'infanterie.

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Bien sûr, ils ont tué, comme en témoigne ce récit de George Farmer, du 11e Régiment de Dragons Légers, après avoir assisté à une escarmouche sur la rivière Guadiana, pendant la guerre péninsulaire : " Juste à ce moment-là, un officier français, se penchant sur le corps d'un de ses compatriotes, qui tomba à l'instant sur le cou de son cheval, donna un coup sur le corps du pauvre Harry Wilson, et ce avec efficacité. Je crois fermement que Wilson est mort sur le coup, mais, bien qu'il ait senti l'épée dans sa progression, il a gardé, avec un sang-froid caractéristique, l'œil sur l'ennemi qui se trouvait devant lui et, se relevant sur ses étriers, il a fait tomber sur la tête du Français un tel coup que l'airain et le crâne se sont séparés devant lui, et que la tête de l'homme a été coupée en deux jusqu'au menton. C'était le coup le plus formidable que j'aie jamais vu frapper, et celui qui l'avait donné, comme son adversaire qui l'avait reçu, tombèrent morts ensemble. Le casque de laiton fut ensuite examiné par un officier français, qui, tout comme moi, fut étonné de l'exploit, et la coupure était aussi nette que si l'épée avait traversé un navet, sans la moindre entaille.

Alors il y a quatre Henry Angelo, ce qui n'aide pas à s'y retrouver. Henry senior, fils de Domenico, était instructeur d'équitation comme son père, et écrit le premier traité en 1798 alors qu'il était professeur d'escrime au Westminster Light Horse, que voici: [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Ce dernier reprend les principes que Lemarchand avait lui-même appris des Autrichiens, reconnus comme la référence en la matière à l'époque. Il a d'ailleurs copié les modèles de sabres Autrichiens autant pour la cavalerie légère que de ligne.

Il faut aussi consulter le manuel de Roworth, élève D'Angelo, qui inclut la dite cible modifiée dans son traité.

Son fils, Henry jr. publie le document que vous avez partagé en 1817 lorsqu'il prend la relève de son père, puis un autre manuel sur lescrime à cheval en 1835. Puis, le petit fils Henry Charles publie un traité de sabre en 1845, ainsi qu'un autre sur la baionnette en 1853.

Le quatrième Henry sera le dernier héritier de la dynastie de maîtres d'escrime, et n'a publié aucun manuel.

Ce qui est intéressant, c'est que les britanniques n'étaient pas reconnus comme de grands escrimeurs, encore moins à cheval. Il semble que plus une force armée était compétente, moins elle publiait! Pas besoin de manuel si les maîtres courrent les rues et demandent moins cher que le prix d'un livre. Les Autrichiens n'ont pratiquement rien publiés, les français non plus, mais les britanniques furent très prolifiques. L'effet est donc qu'on connaît mieux l'escrime au sabre britannique aujourd'hui que toutes les autres de l'époque!

Publiez ou périssez, comme dit le dicton...

Voici un petit film montrant l'utilisation du 1796 ; notez comment la lame fléchit lors de l'impact avec le melon.  

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