Chants patriotiques et révolutionnaires 2 Réve d'un Républicain

Bonjour,
la deuxiéme chanson de ce recueil manuscrit.
Dans ces textes, des détails permettent quelques fois de les dater
Pasquin aurait été prefet de police ?
J'ai trouvé trace d'un J.Cabaigne qui a publié "Chansons du tems" en 1836




Réve d'un républicain
air : du Rêve d'un ultra royaliste

Assez, Messieurs, cessez votre richesse
Doit m'épargner les regards méprisant,
Grâce à vos soins, la crainte, la faiblesse,
On énervés mon âme de trente ans
Quand du despote éclatait la furie
Trop confiant en de fausses vertus
J'osais m'armer.... défendre ma patrie !
       Messieurs, je ne le ferais plus.

J'avais rêvé la gloire de la france
Je la voyais, reine de l'avenir.
Du monde entier signant la délivrance !
De cet esprit fallait-il me punir ?
La Liberté, poursuivant sa conquête
Poussait du pied des trônes vermoulus ;
J'avais rêvé, le beau, le vrai, l'honnête
       Messieurs, je ne le ferais plus .

Digne enfin de la chaise curule
Nos députés répudiant Pasquin,
N'assommait plus de leurs lourde férule
Le labeur pauvre et le républicain.
Puissant malgré la torpeur du vieil âge,
L'amour du peuple a ses membres perclus
Rendait la vie... Il avait du courage.
            Messieurs, je ne rêverais plus

Quand le vieux roi de sa veille couronne
Voyait mourir la pâle majesté ;
Quand sur la place ou tremble un nouveau trône
Du sang du peuples écrivait : liberté !
J'avais rêvé que le donquichotisme
Allait se taire et forum exclus,
Céder la place au vrai patriotisme !
            Messieurs, je ne rêverais plus.

Rendez vous donc à mon humble prière
Sauveurs jurés de mon ingrat pays.
Voyez je suis toujours dans la poussière,
Je sers de marche à l'homme à fleurs de lys.
Ah ! Si ma main, durant un jour d'orage,
Lança la foudre aux trônes absolus
Je répudie un coupable courage !
            Messieurs, je ne le ferais plus.
                                                                                          J.Cabaigne