IDENTIFICATION D'UNE EPEE

Bjr
Une relation me pose une question sur cette épée dont  la poignée est du modèle de l'épée de brigadier de gendarmerie, connu après 1853 jusqu'à la 3e Rep. mais dont la coquille ne correspond pas à ce modèle. Cette coquille est fortement usée, beaucoup plus que la poignée. L'ensemble est cohérent dans son état de découverte et ne semble pas avoir été trafiqué. Les poinçons sur la lame sont indéchiffrables, toutefois on peut deviner qu'elle est marquée de Coulaux à Klingenthal. La chape mobile a été mise du mauvais coté du fourreau.
CDT

Bonsoir Jean, je n’y connais rien ou presque en matière d’épée, du coup je n’émets qu’une hypothèse. Si celle-ci n’est pas un remontage, alors pourquoi pas une épée de sous-officier de gendarmerie auquelle on aurait substitué les insignes impériaux par la couronne civique vers la fin de 1870? Bien cordialement David

Bjr David, merci pour ta tentative d'attribution, néanmoins il manque un symbole fort républicain, le faisceau de licteur.
Bien cordialement.
Jean

Bonjour

Pour ma part je pense à un remontage où la "fusée" n'est pas d'origine. Ou alors en 1871 on n savais que faire pour enlever l'aigle et tout les motif n'étaient pas sortis du coup on a mis un motif toutes armes pour remplacer le volatile ?

Bonsoir,

Cette épée présente un caractère mixte officier / sous-officier.

En 1819, les officiers de gendarmerie sont dotés d'une épée facultative, conçue par Juste ou Duc à partir de l'épée uniforme modèle 1815. Cette épée se caractérise par ses demi-coquilles fixes et d'un seul tenant, l'externe inclinée vers la lame, l'interne inclinée vers la poignée. Contrairement à l'épée uniforme modèle 1815, dont la poignée de bois est entièrement filigranée, l'épée d'officier de gendarmerie possède une poignée de laiton à filigrane figuré venu de fonte. En 1835, les officiers de gendarmerie sont autorisés à porter l'épée du modèle commun. En 1857 leur est affectée l'épée d'officier de gendarmerie modèle 1855, qui ne se distingue du modèle d'officier de troupe que par sa poignée de laiton à filigrane figuré, sans décor végétal. Pour les détails, voir ici :

https://www.passionmilitaria.com/t214379-le-point-sur-les-epees-de-gendarmerie-epees-d-officier

Ici, la poignée est bien celle de l'épée de sous-officier et brigadier de gendarmerie modèle 1853. C'était peut-être déjà celle des modèles facultatifs de sous-officiers de gendarmerie de 1826, 1836 et 1846. Voir ce sujet :

https://www.passionmilitaria.com/t214369-le-point-sur-les-epees-de-gendarmerie-epees-de-sous-officier

CHAPE48 a écrit:

néanmoins il manque un symbole fort républicain, le faisceau de licteur.

L'usage en France du faisceau de licteur, symbole d'autorité, n'est pas si républicain : c'était déjà un élément abondamment représenté au XVIIIe siècle et sans doute antérieurement ; en 1789, on le trouve sur la Déclaration des droits de l'omme et du citoyen (tableau du musée Carnavalet) ; il figure aussi sur certaines monnaies de Louis XVI sous la monarchie constitutionnelle. Sous la IIIe République, l'attribut de demi-coquille des épées d'officier de gendarmerie n'est pas le faisceau de licteur, mais la couronne à l'antique de chêne et de laurier, sans drapeaux pour les officiers subalternes, sur faisceau de six drapeaux pour les officiers supérieurs. C'est le symbole dit "des officiers de toutes armes et d'administration". Dans la gendarmerie, le faisceau de licteur sur quatre drapeaux et quatre étendards n'apparaît que sur les épées de sous-officier et brigadier de gendarmerie modèle 1853.

Je pense que cette arme est une épée de fantaisie pour officier de gendarmerie, dont la monture est constituée d'éléments disparates. L'attribut de demi-coquille, non réglementaire, présente une spécificité permettant de rattacher cette arme à la gendarmerie : on y trouve à la fois des drapeaux et des étendards, évoquant respectivement l'arme à pied et l'arme à cheval. Par ailleurs, ce symbole est trop inspiré par l'attribut réglementaire de 1872 pour être antérieur à cette date.

Cordialement

droits de l'Homme

Tribunusmilitum a écrit:

Bonsoir,


Je pense que cette arme est une épée de fantaisie pour officier de gendarmerie, dont la monture est constituée d'éléments disparates. L'attribut de demi-coquille, non réglementaire, présente une spécificité permettant de rattacher cette arme à la gendarmerie : on y trouve à la fois des drapeaux et des étendards, évoquant respectivement l'arme à pied et l'arme à cheval. Par ailleurs, ce symbole est trop inspiré par l'attribut réglementaire de 1872 pour être antérieur à cette date.

Cordialement

Bsr cher Tribunusmilitum,
Un grand merci pour cette réponse complète que je vais transmettre à mon interlocuteur.
Cordialement.