Le bidon de Marcel Brochard, figure de la WW1 et du 505e RCC

Bonjour a tous,
C’est avec une grande joie que je vous écris ce message. En effet, certains se souviendront peut-être de cette gourde doublement matriculée du 505e Regiment de Char de Combat que j’avais présentée en 2017 :https://www.passionmilitaria.com/t135156-gourde-du-505e-regiment-de-char




A l’époque, le nom inscrit ne m’avait rien révélé, un homonyme était pourtant apparu dans les bases de recherches du 505e RCC, mais rien sur un certain Marcel.
Jusqu’à ce jour où je décidai d’entamer quelques recherches, « sait-on jamais ». Après plusieurs recherches infructueuses sur les fiches matricules de plusieurs Marcel Brochard, aucun ne correspondait. Je tente ma chance avec la dernière fiche, celle d’un homme né en 1894. Et la…victoire ! Il s’agit bien du bidon datant des années 1920/1930 de Marcel Brochard, figure de la première guerre mondiale. Voici sa fiche matricule ou son integration au 505e RCC est bien inscrite au cours des années 20 et 30 :






Voici un extrait puisant sa source ici : https://forum.pages14-18.com/viewtopic.php?t=55899 et ici http://randoalsacevosges.over-blog.com/article-la-forteresse-du-pain-de-sucre-123790507.html
« Engagé volontaire au 37e Régiment d’Artillerie de Campagne en octobre 1913, Marcel Brochard part en guerre avec cette unité en août 1914 et participe aux combats de Sarrebourg puis de la Mortagne. En 1915, en ayant assez de l’inaction de l’artillerie, il intègre le 157e R.I.
En juillet 1916, alors que son régiment est dans la vallée de la Plaine, à l’Est de Raon-l’Etape, il est chargé de l’entraînement d’une centaine de volontaires en vue d’un coup de main. Celui-ci est déclenché, dans la nuit du 1er au 2 août, sur la cote 665, plus connue sous le nom de Pain de Sucre. Effectuée dans des conditions particulièrement périlleuses, cette attaque tourne mal et se solde par une vingtaine de blessés, au nombre desquels figure Brochard lui-même, le premier à tomber.
Cette opération est narrée par Marcel Brochard, qui ne mâche pas ses mots et démontre avec beaucoup d’acuité les errances de l’état-major et la folie de l’entreprise, mais également la bravoure et le dévouement de ses hommes, en particulier ceux qui l’ont sauvé d’une mort certaine et n’ont même pas été récompensés. En effet, seuls 21 des 91 volontaires ont été cités…
Durant la Première Guerre mondiale, les Allemands ont ulilisé toutes les hauteurs Vosgiennes pour en faire des observatoires fortifiés. La forteresse Allemande du Pain de Sucre ne connu qu'une seule attaque Française. 2 groupes partirent à l'assaut des flancs de montagne le 1er août 1916 à 21h30. L'un fut commandé par le lieutenant Brochard, le second groupe est mené par l'aspirant Charpenel. Sous le couvert de l'obscurité et de la forêt, les hommes mirent 2 heures pour parcourir une distance d'à peine 1 kilomètre, tant le terrain est difficile. Les sentinelles ennemies ont vite fait de repérer les 2 groupes, qui sont stoppés net devant les barbelés. Les Allemands tirent alors des fusées éclairantes et le ciel s'illumine comme en plein jour. S'en suivait une grèle de grenades qui mirent hors de combat plus d'un tiers de la centaine d'hommes engagés du côté Français dans cet affront.
Brochard sera blessé durant l'attaque et est mis à l'abri par un caporal. L'adjudant Faure prendra sa place à la tête du groupe. Il sera obligé d'ordonner le repli devant le tir nourri des Allemands. Sur le flanc Nord, Charpenel fera de même. Pendant la retraite, les Français seront pris en tenaille par l'artillerie ennemie, venue en renfort des assiégés. Sous le déluge d'obus, le repli des survivants prendra plusieurs heures...

Au terme de cette nuit mouvementée, Brochard est évacué sur Raon-l’Etape dans un état très grave : « Larges plaies multiples à la cuisse gauche ; plaie à la cuisse droite ; plaies multiples au bras, à l’avant-bras et à la main gauche ; plaies à l’index droit et au pouce droit avec fracture articulaire ; plaie au talon gauche ; plaie à l’aisselle gauche. » De longs mois d’hôpital suivront, avant qu’il ne parte, remis de ses blessures, vers le front d’Orient. » Ces récits de 1916 sont inscrits dans son livre « Quatorze dix-huit » :



Ici Un extrait d’un livre qui parle un peu de son aventure en Grèce en Corinthe:



La suite détaillée sur la base Léonore (notre homme est chevalier de la Légion d’Honneur) : https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/56747
Ici un extrait :
30 Mars 1916 : Eclat d’obus à la jambe gauche
8 aout 1916 : Blessures multiples par éclats de grenades



Ce bidon date donc de son passage dans le 505 RCC de Vannes en 1920/1930, je n’ai pas très bien compris les périodes concernées par contre.

Sa fille de 91 ans  a donné récemment une interview ou elle explique qu’il fréquentait le poète Louis Ferdinand Céline au cours des années 20, on retrouve également cette histoire ici : http://www.lepetitcelinien.com/2012/01/lettre-de-marcel-brochard-feu-louis.html.
Il est également fondateur de la société Armor en 1922 et a créé avec un banquier et un metteur en scène les studios du Petit monde illustré qui deviendront les studios Boulogne-Billancourt. Directeur général, il partira en retraite à l’âge de 70 ans en 1964.



Voici pour le résumé global de son histoire qui j'espère vous aura plu, j'espère avoir rendu hommage à cet homme à la carrière bien remplie.

Bonne journée