Encore quelques papiers cette semaine

Bonsoir à tous,

Présentation de mes quelques dernières rentrées. Pas mal de papiers.

Lot de revues A Biribi

Lot de documents chinois:
-Certificat de démobilisation de Zou Ben Wen, paysan pauvre originaire du comté de Andong (Liaoning). Engagé en 1947 à 32 ans 40e Armée 120e Division 354e Régiment. Démobilisé en 1953
Caporal comptabilisant 6 batailles et 2 blessures.
Bon soldat, mais souvent punis pour être sorti sans autorisations.
Le premier que je trouve avec une photo!
-Certificat d'handicapé de Chang Shu Fang propriétaire fermier du comté d'Andong (Liaoning). Engagé le 7 mai 1946 à 29 ans dans une unité de transport où il servira 9 ans. Rejoint le parti communiste en 1949.
Il recevra la médaille du mérite de 3e et 2e classe.
Il n'est en réalité pas handicapé, il a de l'arthrose dans les genoux.
-Certificat de pension d'ancien combattant invalide du Caporal-Chef Zhao Mei Shan originaire du Hubei. S'engage en mai 1939.
Blessé dans l'Anhui en 1940 durant une tentative de désencerclement.
Un éclat d'obus a pénétré l'arrière droit de sa tête endommageant ses nerfs et lui faisant perdre la mémoire.
Une balle lui a traversé le haut du bras gauche et des éclats d'obus se sont logés dans la partie interne de sa cuisse droite.
-Certificat de traitements préférentiels pour une infirmière originaire du Hebei. Engagée en 1948 elle quitte l'armée en 1954 et le travail donné par l'armée (probablement dans un hôpital d'Etat) en 1958.
D'origine paysanne, l'armée lui a permis d'avoir un Hukou de ville.

Pattes d'épaules de Sous-Lieutenant, pattes de col de Sous-Lieutenant et Capitaine. Le tout du Type-55.



Pas mécontente de mes petites trouvailles.

Amicalement

Salut,

C'est quoi un Hukou ? Un type d'habitation ?

Nico

Bonsoir,

Merci pour votre intérêt.

Un Hukou (户口) est une sorte de passeport interne. C'est un document délivré par les services de sécurité publique et qui conditionne la vie de la personne.
On hérite du Hukou de ses parents.
Il est donc très difficile pour un paysan de pouvoir vivre légalement en ville. Ou bien un citadin non diplômé de changer de ville.
D'un autre coté, cela permet d'endiguer l'exode rural.

Cordialement

Bonsoir,

Sacrées trouvailles.
Ils ont tous de ces tignasses, pour des soldats !!! A part le premier.
Par quel mécanisme l'armée permet ou permettait-elle de changer de hukou ? Avec le nombre de Chinois des deux sexes qui ont porté les armes au cours du XXe siècle, comment se fait-il que le tout le monde n'ait pas aujourd'hui un hukou urbain ?
L'engagé de 39 c'est dans l'armée nationale donc Kuomintang ? Je ne lis pas le chinois, et que Dieu me préserve de ma traductrice, mais je remarque que toutes les couvertures sont rouges et aucune ne porte le symbole du Kuomintang.

Bonsoir,

Merci à toi Guillaume

Effectivement, pas de coupe réglementaire à l'époque, beaucoup de photos présentent les soldats avec de longs cheveux.

Alors pour le Hukou, je ne saurais dire.
Généralement l'armée assurait un bon dans le civil par a suite. Pour les Hukou, c'est différent, je pense qu'il fallait faire quelques services "exceptionnels".
Deux grands oncles ont fait la guerre de Corée. Ils étaient paysans dans le Hubei (non loin de Xiaogan). Lors de leur retour, un des frère à eu un emploi dans une usine mais l'autre a reçu un Hukou de ville et un emploi de cadre dans les usines sidérurgique de Wuhan.
Ce devait donc être décerné pour des choses liées au service.
Ici, c'est clairement inscrit dans le livret, elle passe de Hukou paysan à citadin.

Pour l'homme engagé en 1939, il appartenait au 686e Régiment (de la 115e Division de la 8e Armée de Route). Donc engagement dans l'Armée communiste.

Effectivement, les livrets sont tous communistes.

Amicalement

Engagé en 39 chez les cocos, encore plus impressionnant qu'engagé en 39 chez Tchang ! Mais je suppose que ce certificat est postérieur à la victoire de Mao ?

Tes deux grands-oncles, ce sont des oncles par alliance je suppose ?

J'ai quelques trucs qui devraient t'intéresser (pas directement militaires mais en lien avec l'histoire chinoise), mais appareil photo dégueu et la flemme de faire des photos et les traiter...
Merci en tout cas pour ces présentations. J'apprends plein de choses.

A Shanghaï, les seules choses militaires que j'avais trouvées en un an c'était une baïonnette de Chassepot avec son fourreau (bien rouillée) et un certain nombre de baïonnettes d'Arisaka avec leurs fourreaux et parfois le gousset; mais étrangement rien de chinois, sauf médailles, peu abondantes et toujours très très fatiguées et chères.
Les deux objets militaires chinois que j'ai trouvés, je les ai eus pour rien : un dans une poubelle, qui m'a ensuite été confisqué à l'aéroport (mon nom a été enregistré comme passant du matériel de guerre !!!), et un que je publierai peut-être un jour sur ton sujet si tu vas jusqu'aux tenues des années 90 et que j'ai récupéré... en descendant en cachette dans la douve d'une caserne au Tibet, caserne que j'ai aussi photographiée en me cachant dans une boutique en face. Une vraie caserne d'occupation, comme on n'en voit pas dans le reste de la Chine, avec sacs de sable, barbelés, pare-balles, chargeurs multiples dans les gilets et interdictions partout "qui ne rigolent pas", dans une des zones les plus chaudes de la résistance.

Bonjour l'ami,

Exactement, le livret est daté 1963.
Les livrets de pension d'invalide de guerre de ce type sont probablement apparus début 60. Du moins, je n'en ai pas encore vu daté d'avant, et mon plus ancien étant de 1961.




Exactement, par alliance.
Malheureusement, sa veuve ne répond que des choses du type "il n'a rien fait de spécial là bas", "il a fait son devoir"... Bref, rien a en tirer.

Oui, il vaut mieux avoir des contacts pour trouver des objets.
Ou bien les marchands, mais ils cachent également souvent certains objets militaires lorsque les contrôleurs passent.

Intéressant ton histoire sur la confiscation d'une veste.
Ainsi que sur le camp au Tibet. Il est rare d'entendre de tels choses, les zones "chaudes" étant bien souvent passées sous silence. D'autant plus intéressant que beaucoup oublie le Tibet en se concentrant uniquement sur le Xinjiang.

Si tu parles d'uniforme des années 90, je suppose que cette veste doit être du Type-97?

Pour les quelques autres choses, nous trouverons bien un moyen. Un jour ou l'autre, a l'occasion d'un passage en Ile de France

Amicalement

Bonjour,

Je n'ai jamais parlé de veste ! L'objet de poubelle qui m'a été confisqué était une cartouche du début des années 70 mais vide de poudre, et ce que j'ai récupéré dans la douve de la caserne au Tibet c'est une casquette sans son insigne.
Elle était à moitié dans la boue, je suis ensuite allé la laver au lavabo du couloir dans mon "hôtel" tibétain, en espérant que personne ne passe au même moment... Tout le monde sachant bien que pour avoir l'autorisation d'accueillir des étrangers, le logeur émargeait aux renseignements. Du reste ce n'est même pas vraiment un secret et quand on arrive dans un logement dans ces zones, on doit confier son passeport au logeur qui l'emmène à la police, qui le conserve jusqu'au matin de la date du départ, qu'il a fallu communiquer d'avance dès qu'on est arrivé. De cette façon, impossible de pousser plus loin à l'improviste.
Je n'écrirai pas publiquement où c'était mais c'est une zone très importante de l'indépendantisme tibétain, qui était interdite aux étrangers jusque un ou deux ans avant que j'y aille et a été refermée un ou deux ans après mon passage. J'y ai croisé des Tibétains qui avaient cotoyé physiquement le Dalai-lama récemment (en traversant l'Himalaya), dont deux photos étaient exposées dans un endroit semi-public où je me suis trouvé... en compagnie notamment de deux Chinois qui ont demandé (sincèrement, je pense, pour ces deux-là) qui était ce chauve souriant. Il y avait des barrages de l'armée dans la montagne (un à pic vers le haut d'un côté de la route, un à pic vers le bas de l'autre côté, pas moyen d'y échapper), tout ça tout ça... A 4000 m d'altitude. Plein de souvenirs.
C'est un pays magnifique le Tibet, ce que j'ai le plus aimé au monde, plus que la France probablement.

Par contre j'ai aussi tâté de l'Ouïghour et il ne faut pas compter sur moi pour chouiner sur ceux-là.
J'ai aussi vu en Chine centrale un fort probable laogaï, depuis le train.

Je connais moi aussi la famille d'un vétéran décédé et ce vétéran change d'ennemi selon les récits : tantôt il a bravé les Japonais, tantôt il a bravé le Kuomintang L'essentiel c'est de finir la bouteille et qu'il y en ait plusieurs autres derrière...

Je ne l'ai pas fait à l'époque mais il doit être facile de sortir des vestes récentes, les soldats les détournent pour en arroser généreusement leurs proches civils. J'ai connu un vieillard chenu qui passait sa vie en uniforme actuel parce que son fils soldat l'habillait ainsi gratuitement aux frais de l'armée. Je suppose que j'aurais pu en avoir un à moi.
Après tout, on chasse bien le sanglier en Kabylie avec les chaussures de sécurité de la Mairie de Paris !!!

Merci pour ta réponse. Toujours sympa d'en apprendre sur un thème que l'on ne maîtrise pas.

Nico

Bonsoir,

Avec plaisir Nicodusud, merci de ton intérêt

Bien vu Guillaume
Ayant parlé du sujet sur les tenues, j'avais bêtement pensé à du tissus.
C'est effectivement risqué de ramener ce genre de choses. Les services de sécurité étant paranoïaques au possible et... Il faut le dire, prêts à tout pour emmerder les étrangers.

Peut être que ta casquette a sa place dans ce post
https://www.passionmilitaria.com/t221659-evolution-des-casquettes-de-larmee-populaire-de-liberation-du-peuple-chinois

C'est vrai que j'aimerais bien visiter le Tibet, un jour.
Haha et ne t'en fais pas, je pense que nous sommes d'accord sur les ouïghours

Effectivement, il est très facile de se procurer des tenues actuelles.
Même après le service, les gars reviennent avec des paquetages impressionnant. 2 cousins (un artilleur et un policier armé) ont réussi a habiller tous les hommes de la famille avec leurs seuls paquetages
Sans compter les types 65 ou 87 qui sont encore partout.

Amicalement