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| La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 | |
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Saki Adjudant
Nombre de messages : 195 Age : 40 Localisation : Belgique Thème de collection : Voyages, sorties, lecture, histoire Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 Dim 5 Juin 2011 - 19:54 | |
| La tragédie du Léopoldville – 24 décembre 1944 Le bateauLe Léopoldville est un paquebot de la Compagnie Maritime Belge (CMB) construit en 1928 sous l’impulsion de John Cockerill. Il pèse 11500 tonnes et mesure plus 143 mètres de long et 20 mètres de large. Il peut transporter, en temps de paix, jusqu’à 800 passagers. Il est équipé de 156 radeaux de sauvetage. Avant la guerre, ce bateau va effectuer de nombreux voyages pour transporter du fret et du personnel jusqu’au Congo belge. Après la débâcle de 1940, le Léopoldville est mis à la disposition de l’Angleterre et sert à transporter des troupes. Dix canons Bofors, un canon à l’avant et un autre à l’arrière ainsi qu’ un canon anti-aérien assurent sa protection. L'équipage se compose de plus ou moins 200 Belges et Congolais et d'un contingent de 34 soldats anglais qui s'occupent de l’armement du navire. Après le débarquement de Normandie, il effectua de nombreuses traversées de la Manche, permettant à 124 240 soldats alliés de prendre pied sur le sol français. Le contexteSuite à l’offensive qui vient de se déclencher dans les Ardennes, le haut commandement allié a besoin d’hommes afin de combler la brèche qui s’est crée sur le front de 1st US Army. Pour ce faire, il est prévu de faire venir sur le continent de nouvelles divisions. La 66th infantry division, surnommée Panther division, fait partie de celles-ci. Le 24 décembre 1944 à 9H00, 13 navires quittent le port de Southampton pour la France et Cherbourg . Parmi les bateaux de ce convoi figure le Léopoldville avec à son bord 2235 GI’s des 262nd et 264th infantry regiment de la 66th infantry division. La traversée de la MancheAu début de la traversée, les fantassins sont appelés sur le pont afin d’effectuer des exercices avec les canots de sauvetages mais la plupart d’entre eux n’entend pas cet ordre. Les hommes sont dispersés et séparés de leurs sous-officiers et officiers. De plus, les haut-parleurs de certaines cales sont défectueux. Pour les soldats qui parviennent sur le pont, l’exercice se fait la confusion. Le Léopoldville est suivi par la Cheshire, un autre transporteur de troupe, et est protégé par les navires de guerre suivants : le HMS Brillant, le HMS Anthony, le HMS Hotham et la frégate de la France libre : La Croix de Lorraine. Le HMS Brillant ordonne au Léopoldville d’effectuer la traversée de la Manche en zigzaguant suite à des rapports d’activités de sous-marins allemands dans le secteur. Plusieurs alertes sous-marines ont lieu au cours de l’après-midi à 14h30 et 15h00 mais elles sont à chaque fois levées. Le convoi reprend donc sa progression à une vitesse de 13 nœuds. Il est bientôt presque 18h00 et le Léopoldville n’est plus qu’à 25 miles de son objectif : le port de Cherbourg. L’attaqueDe son périscope, le commandant du U-boat 486, l’Oberleutnant Gerhard Meyer peut apercevoir les lumières de la ville de Cherbourg. La nuit tombe doucement et le temps est à l’orage. La mer est très agitée et des rideaux de neige fondante s’abattent sur la Manche. En tournant son périscope vers le large, il aperçoit dans la grisaille les silhouettes de plusieurs navires. L’Oberleutnant Meyer prend rapidement sa décision et à 17h56, deux torpilles sont lancées. L’U-486 plonge directement dans les flots sans attendre l’explosion afin d’échapper à d’éventuels poursuivants. A bord du Léopoldville, certains aperçoivent des bulles à la surface de l’eau mais il est déjà trop tard. Lorsque la partie tribord arrière du navire est frappée, la plupart des hommes des compartiments G4 et F4 dort. 315 soldats de deux compagnies d’infanteries sont perdus, tués par l’explosion ou entrainés par les flots s’engouffrant dans les entrailles du bateau. La compagnie F, forte de 159 fantassins, ne comptent que six survivants dont le soldat Walter Brown qui ne doit son salut qu’au mal de mer dont il fut victime peu avant l’explosion, le forçant à quitter les cales pour se rendre sur le pont. Dans les autres compartiments, les GI’s se dirigent avec calme et discipline sur le pont. Là, ils sont alignés en formation en attendant les instructions. Dans un premier temps, l’équipage belge pense pouvoir maîtriser le navire mais au-fur-et-à-mesure, celui-ci se rend compte qu’il va devoir demander l’aide de remorqueurs. Le HMS Brillant va contacter le port du Southampton, qui se trouve bien plus loin que celui de Cherbourg, parce qu’ils ne disposent pas des fréquences radios nécessaires pour joindre les Américains en France. Le port Southampton va réussir à établir le contact avec le continent mais une heure s’est déjà écoulée avant que le message soit transmis. Pendant ce temps, sur le pont, les Américains de la 66th division voient les hommes d’équipage, Belges et Congolais, prendre la fuite sur les radeaux. Des ordres sont donnés pour que l’évacuation commence mais ceux-ci sont transmis uniquement en néerlandais et en français. A Cherbourg, les informations parviennent mais les secours s’organisent lentement. En cette veille de Noël, le personnel est réduit, ce qui ralentit considérablement les décisions et les communications. De plus, les moteurs de bateaux sont froids et mettent du temps à démarrer. A 18h30, alors que la majorités de l’équipage a pris la fuite, le HMS Brillant tente de s’approcher du Léopoldville afin d’évacuer un maximum de soldats. L’opération s’effectue difficilement. Les hommes doivent sauter au bon moment d’un pont à l’autre. A cause de la tempête, nombre d’entre vont manquer leur saut… A 19h20, le HMS Brillant est forcé de s’éloigner car il est surchargé et malmené par le mauvais temps. 500 Américains ont pu ainsi s’échapper du Léopoldville. Les autres navires de l’escorte sont, eux, toujours à la chasse au sous-marin. Le HMS Brillant maintient cet ordre en pensant que les secours vont bientôt arriver de Cherbourg. Des secours composés de trois remorqueurs et quelques bateaux de pèche arrivent enfin. Le sauvetage s’effectue lentement en raison la forte houle. A 20h00, il reste encore 1200 soldats, 25 Belges et 10 Britanniques à bord. Tout à coup, deux explosions retentissent. La proue se lève vers le ciel et le paquebot sombre définitivement au fond de la Manche entrainant avec lui son capitaine, Charles Limbor. Il est 20h30. BilanLes 1400 survivants sont emmenés à terre et hospitalisés ou hébergés dans des logements de fortune ou chez l’habitant. 800 hommes périssent dans cette tragédie. Après une semaine de repos, la 66th infantry division est envoyée en Bretagne. Elle doit contenir les 50 000 Allemands pris au piège dans la cette poche. Il y eut peu de violents combats dans ce secteur. En cinq mois, les 262nd et 264th regiment ne déplorèrent que 43 tués, blessés ou disparus. On a souvent pensé que suite aux pertes subies lors du naufrage, la 66th division fut détournée de sa destination d’origine afin de l’épargner. Cependant, les documents officiels montrent qu’il avait déjà été décidé d’envoyer la 94th infantry division, plus expérimentée, sur le front des Ardennes. Sourceshttp://uboat.net/history/leopoldville.htm http://lutin84.chez.com/pages/plongee/epaves/leopoldville.html http://en.wikipedia.org/wiki/SS_Leopoldville_(1929) http://www.deepwreckmysteries.co.uk/home2/SITE.PDFS/03_LEOPOLDVILLE_DISASTER.pdf http://en.wikipedia.org/wiki/66th_Infantry_Division_(United_States) http://www.lonesentry.com/gi_stories_booklets/66thinfantry/index.html Merci pour votre lecture ! |
| | | Manstein Je fais partie des murs
Nombre de messages : 10853 Age : 37 Localisation : Québec Thème de collection : US Vietnam Date d'inscription : 03/03/2006
| Sujet: Re: La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 Dim 5 Juin 2011 - 20:00 | |
| Super récit ! Et en plus, tu cites tes sources bravo ! C'est un article pour PM'Aria ca, si tu donnes ton accord ! |
| | | Saki Adjudant
Nombre de messages : 195 Age : 40 Localisation : Belgique Thème de collection : Voyages, sorties, lecture, histoire Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Re: La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 Dim 5 Juin 2011 - 20:23 | |
| Merci Manstein ! Pas de problème. Tu as mon accord. |
| | | Tinky Membre d'honneur
Nombre de messages : 12779 Age : 47 Localisation : Bastogne Thème de collection : 10th AD / coiffes belges WW1/WW2/corée Date d'inscription : 10/11/2008
| Sujet: Re: La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 Lun 6 Juin 2011 - 18:06 | |
| Salut, Un bel article, qui mérite sa place dans le mag'. Il s'agit en fait du Léopoldville 5, il y en a eu 4 avant et un après. Voilà une photo "en vrai" du Léopoldville 5 tel que construit: Le voilà après reconstruction en 1937: |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 | |
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| | | | La tragédie du Léopoldville - 24 décembre 1944 | |
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