Oui gennaker
James E McNiece est né à Maysville en Oklahoma. Ses parents, Elihugh et Rebecca avaient émigré d’Arkansas.
Il est l’avant dernier d’une famille de 8 enfants. Il grandit dans l’Oklahoma rural, là ou pêcher et chasser faisaient partie des obligations de tout jeune garçon. Il développa donc très tôt des dons de tireur.
Dans les années 30, la famille quitta Maysville pour Ponca City, la ferme familiale ayant prit feu. Jake dut à l’âge de 12 ans travailler pour aider à amener de l’argent au reste de la famille. Il fut chauffeur – livreur.
Ensuite, il rejoignit l’équipe de foot de la High School. Il sortira gradué de la High School en 1939. Il travailla ensuite chez les pompiers.
Un des traits de caractères de Jake, est qu’il aimait faire la fête. Et généralement, la fête tournait en bagarre !
Etant pompier, Jake était exempté de faire son service militaire. Déçut de ne pas pouvoir offrir ses services, il s’engagea dans les parachutistes en septembre 1942.
« J’avais grandit à Maysville, en Oklahoma, la patrie du célèbre pilote indien Wiley Post et je l’avais vu effectuer de spectaculaires sauts en parachute fin des années ’20. Je désirais plus que tout m’engager chez les parachutistes. »
Dès son arrivé, il fut assigné au peloton de démolition de la compagnie de QG régimentaire du 506st PIR. Il fut nommé Staff Sergeant pour la section du 1er bataillon.
Son premier camp, le Camp Toccoa, Jake se retrouve sous tente avec 5 personnes. Cette tente n’ayant pas de tapis au sol, ils étaient constamment crasseux ! Si bien qu’ils n’essayaient même pas de se laver.
« Nous n’étions absolument pas disciplinés. Je m’étais engagé pour combattre les Allemands pas pour devenir propre ! »
Cette bande reçut de la part des autres le surnom de « 5 Salopards ».
En plus de l’entraînement physique, ils reçurent en entraînement de démolition et de sabotage.
Déjà à cette époque, Jake est une vraie « tête brûlée » avec bagarre avec le sergent du mess, refus de salut au drapeau et bagarre avec les MP’s.
« La cérémonie du réveil et de la retraite était la chose la plus stupide que je n’aie jamais vue de ma vie ! »
Jake passa plusieurs jours au cachot !
Par après, il fut dirigé vers le fort Benning pour obtenir le brevet de parachutiste.
Le 13 juillet 1943, c’est direction le Fort Bragg en Caroline du Nord. Là-bas, Jake se fit remarqué en volant un train et en faisant exploser un arbre pour faire peur à une sentinelle.
Le 5 septembre 1943, il quitte les USA pour l’Angleterre, embarquant sur le SS Samaria.
Une section de démolition se compose d’un Staff Sergeant, et de deux Caporaux. Chacun de ces Caporaux est responsable d’un escadron de 6 hommes. Ce qui fait qu’une section de démolition se compose de 13 hommes. La section de Jake va tout naturellement être surnommé les « 13 Salopards ». Avec toujours cette même particularité de désobéir.
« Nous ne saluions pas les officiers et nous ne nous adressons pas à eux en disant le traditionnel « Sir ». Nous les appelions par leurs surnoms. »
En Angleterre, Jake et sa section se distingua pour avoir chassé et pêché, ce qui était totalement interdit ! De plus, ils étaient de plus en plus crasseux !
« Les matelas étaient dégoûtants, remplis de son séchés. Le matelas était simplement posé sur des châlits. Si quelqu’un s’y cognait, un nuage de poussière s’élevait. Mes gars étaient sales comme pas permis ! Nous dormions dans nos uniformes 7 jours sur 7. Le sol était en brique, impossible à récurer ! Quand il y avait une inspection, nous renvoyons les officiers. Nous subissions des restrictions, mais on s’en fichaient car dès que nous le pouvions, nous en profitions pour foutre le camp sans perm’. Nous étions vraiment une bande de salopard ! »
Le 5 juin 1944, veille du jour du débarquement, Jake se rasa le crâne à la façon des tribus Mohawk.
« Je me suis rasé le crâne pour éviter d’être infesté de poux. »
Pour parfaire le « style » il se peignit aussi le visage. Pour finir, toute sa section y passa !
Lors du vol vers la Normandie, il assista aux tirs de DCA.
« C’était magnifique, il y en avait des bleues, des rouges et quelques vertes ! »
Dans l’avion, il plaisantait avec les gars, parlait du plan. Ils avaient pour mission de faire sauter les ponts en aval du canal de la Douve et ensuite, s’emparer du pont principal.
Le saut se passa sans problème. Par contre, au sol, il fut complètement isolé.
« J’étais là, seul depuis 2heures et n’avait encore rencontré aucun autre parachutiste, ni entendu le son d’une arme. Je commençais à croire que l’invasion était annulée. »
Il fini par rencontrer et rassemblé une dizaine de para. Ils se dirigèrent vers leur mission. Ils firent sauter les ponts comme prévus.
Par contre, tenir le pont fut beaucoup plus difficile ! Ils durent résister durant 3 jours et 3 nuits aux attaques des Allemands et pour finir, c’est un avion, un P-51 Mustang qui détruisit le pont !
« Je fus submergé par la colère. Nous avions gardé ce pont envers et contre tous ! Et ses notre aviation qui le bombarda ! »
Jake participa aussi à l’attaque sur Carentan.
« Nous avions entrepris le nettoyage maison par maison. Cela nous prit jusque midi ! »
Ils sont de retour en Angleterre après 36 jours de combat, le 13 juillet 1944.
« Nous eurent droit à la paie de 2 mois plus tout ce que nous avions volé en France. Ils nous accordèrent aussi une permission de 7 jours. »
Jake McNiece sauta aussi sur la Hollande, le 17 septembre 1944. Là-bas, le peloton de démolition combattit comme troupes aéroportées. Il démina notamment 3 petits pont surplombant le canal d’Eindhoven et en assurèrent la garde. Le 19 septembre, il fut bombardé par la Luftwaffe. Ensuite, sa section fut renvoyée au QG régimentaire, à Veghel. En chemin, ils durent subirent une embuscade. Le 25 septembre, ils participent au « nettoyage » de la route de Veghel.
Le 2 octobre, la 101st est envoyé dans le secteur de « l’île ». Là-bas, Jake participa au sauvetage de 60 parachutistes britanniques des Reds Devils les 22 et 23 octobre 44.
Ensuite, la division fut envoyée en France, à Mourmelon en repos.
« En Hollande, nous avions combattus 78 jours sans arrêt. A notre retour, ils nous ont accordés une permission de 72 heures ! Cette permission était en plus, uniquement valable à Mourmelon ! »
Pas satisfait, il décida de prendre une permission non autorisée de 5 jours à Paris !
« Lorsque je revins de mon expédition, ils me mirent immédiatement aux arrêts ! »
Ces officiers ayant marrent de son attitude, il fut obligé de signer chez les Pathfinders. On voulait se débarrasser de lui !
« Ils étaient fatigués de mes idioties ! »
Pensant que la fin de la guerre était proche, il accepta. D’autant que leur base est en Angleterre et que là-bas, la nourriture est bien meilleure !
Sur place, il assura l’organisation des sticks et du programme d’entraînement.
Le 22 décembre, il apprend que la 101st est isolé à Bastogne ! Il fut chargé de sauté sur la ville avec pour mission de baliser une zone en vue d’un réapprovisionnement.
Le saut se déroula dans des conditions extrêmes ! Non seulement, à cause du temps mais aussi les tirs de Flak.
Une foi au sol, ils se précipitèrent au cimetière et placèrent les balises.
En tout, leurs balises guidèrent 6000 avions remplis de matériels, de munition, de carburants.
A Bastogne, il resta avec les Pathfinders jusqu’au moment de l’évacuation vers Chalgrove en Angleterre.
Le 13 février 1945, McNiece effectua son 4ème saut de combat. A Prüm, la 90ème Division d’Infanterie fut coupée de ses arrières. McNiece et son stick fut envoyé. Il ne perdit qu’un homme sur les 10. Contrairement à l’habitude ou ses 8 hommes perdus sur 10 parachutés.
En avril 1945, Jake McNiece est renvoyé au QG Régimentaire du 506st PIR près de Lansburg.
Il se souvient de la prise du QG d’Hermann Göring et ensuite du nid d’Aigle. Ensuite se fut Zell-Am-See et l’occupation de l’Autriche. De Zell, il se souvient surtout du lac aux poissons !
« Chaque jour, je faisait une expédition « poisson ». J’avais encore pas mal d’explosif. L’explosion provoquait la mort des poissons ! »
En juillet 1945, il fut nommé First Sergeant. Le 12 septembre, ils quittèrent l’Autriche pour Auxerre en France. Et pour finir, le 20 décembre, ils étaient de retour aux Etats-Unis.
A son retour, Jake fit un grand voyage à travers tous les Etats-Unis avec son père. (Sa mère était morte pendant on séjour en Europe)
Ensuite, il fut embauché par la Southern Pacific Railroad comme pompier. Il était alcoolique quand il s’engagea, il en ressortit tout aussi alcoolique. Il participa à de nombreuses bagarres vu son état. Il se retrouva bien sûr souvent en prison !
« Et bien sûr, mes employeurs me licencièrent pour usage d’alcool ! »
Après ça, il partit pour la Californie. Il travailla dans la construction. Après 3ans, il retourna à Ponca City, là il y rencontra Rosita Vitale, jeune veuve qui a une fille. Il l’épousa le 6 juillet 1949. Il arrêta complètement de boire !
« Sauf avec les autres gars de la Compagnie de QG Régimentaire lors des réunions. »
Il travailla au moulin de Ponca City puis dans une mine de la City Service à Lake Charles en Louisiane.
Au début des années 50, il travailla à la poste de Tulare en Californie et y resta 27 ans jusqu’à sa retraite.
« J’ai pris ma retraite à 58ans. »
Il était marié avec Rosita depuis 3 ans, quand elle mourut d’un cancer. Fin 1952, il rencontra Martha Louise Beam-Wonders. Veuve également. Ils se marièrent le 4 septembre 1953.
« Elle avait un fils de 14 ans. Je l’ai élevé ainsi que la fille de Rosita. Martha et moi avons eu 2 enfants, Rebecca née en 1956 et Hugh né en 1959. Après mon mariage avec Rosita, je devins un bon Chrétien. À la vue de la vie que j’avais mené auparavant, j’avais avec Dieu une relation particulière et je l’appréciais pour ce qu’Il était. Lorsque le Seigneur pardonne quelque chose, Il ne s’en souvient plus ! »
Jake McNiece fut décoré de 4 Bronze Star notamment pour son action en Normandie, en Hollande et à Bastogne et 2 Bronze Arrowheads.