Billet Viet-minh

Bonjour à tous,

Je vous présente ce billet viet-minh de 1 dong à l’effigie de Hô Chi Minh, trouvé dans un vieux porte monnaies:




Cordialement

excellente trouvaille, surtout le mode de découverte.

Lieut13

Billet et du coup porte monnai à conserver précieusement !

Belle trouvaille JP,

bonne soirée !

Cdo Cobra

J'aime beaucoup comme j'aime cette pèriode

Bonjour,

Les billets Hô Chi Minh étaient en circulation dans les zones viets minhs soit 95% du territoire.
Nous en ramassions à la pelle en opérations soit sur des prisonniers soit dans les villages ou encore dans des caches.
Nous avions l'ordre de les détruire immédiatement ... ce ne fut pas toujours le cas; notre solde était maigre même au TONKIN où le taux était le plus élevé, je percevais comme soldat de 2éme classe 360 piastres par mois soit 6.120 anciens francs.
Aussi, nous en récupérions pour les échanger contre des piastres officiels au taux de 100 piastres Hô Chi Minh pour 1 piastre officiel.
Pour info,une soupe chinoise vendue sur le trottoir coûtait en 1947 : 1 piastre à HANOÏ.
Bien cordialement.
SCR206

Bonsoir,
Encore une fois merci Gantheret. C'est par des témoignages comme celui-ci que nous en découvrons un peu plus sur cette époque, mais aussi sur le vécu personnel.
Si ce n'est pas indiscret, dans quelle unité étiez vous ?
Cdlt, Colosse71

Bonsoir,

Ce n'est pas indiscret du tout !
Je suis arrivé en mars 1947 à Hanoï pour suivre un stage radio à la CT 71/84 implantée à l'intérieur de la citadelle. Trois mois de stage puis affectation au 2/6éme RIC qui avait pour mission de dégager l'ouest d' Hanoï, le 3éme bataillon était stationné à Gialam près du terrain d'aviation pour dégager l'est d'Hanoï. Quant au 1er bataillon, il était encerclé à NAM DINH.
Au second séjour, affecté au détachement de la CAER à Hanoï exactement dans les anciens locaux du jardin botanique.
Gonio mobile dans le delta et écoutes des réseaux viets, chinois et nords coréens une fois le cessez le feu et ma blessure plus ou moins cicatrisée.
En janvier 1955, je suis affecté comme chef de poste au gonio fixe de VIENTIANE au LAOS soit plus de 1.500 km en DC3 via SAÏGON où était le PC de la CAER (compagnie autonome d'écoutes et de radiogoniométrie) qui est née en 1949 et commandée par le lieutenant LAPLACE.
Mes blessures ne se cicatrisant pas, je rejoins SAÏGON en mai 1955 pour être rapatrié sanitaire à bord du PASTEUR.
Le 6éme RIC rejoignit le CAMBODGE en 1952 je crois et la CAER regroupée au cap SAINT JACQUES à l' embouchure de la rivière de SAÏGON fut dissoute en 1956.
Bonne soirée.
Cordialement

SCR206

Bonjour,
Merci pour ce témoignage. On parle très peu des troupes françaises restés après les accords de Genève. Encore une fois si ce n'est pas indiscret, pourriez-vous nous dire quel était votre ressenti en 1955, alors que la guerre d'indochine était officiellement terminé depuis juillet 1954 ? L'impression que vous aviez entre votre arrivée en 1947 et juillet 1954, et celle que vous aviez à partir du cessez-le-feu ?
Cdlt, Colosse71

Bonjour,
Ok mais je quitte le 71 pour plusieurs semaines sans mon ordi !
Dès mon retour, je tacherai de répondre à vos questions, ce qui n'est pas évident du tout!
Amicalement
SCR206

Bonjour Gantheret,
Pas de problèmes
Et en effet ma question n'est pas des plus évidentes.. Mais elle m'a souvent interpellé.. Si vous ne voulez ou ne pouvez y répondre, ce n'est bien sur pas grave.
Cdlt, Colosse71

 Bonjour Colosse 71
De retour à la maison, je répond du mieux possible à vos questions même si certains souvenirs ou
des réflexions de l'époque m'échappent.
Lorsque je me suis engagé en juin 1946; nous n'avions guère le choix de l'Arme ! soit la Légion Etrangère soit la coloniale.
Le capitaine qui m'a fait signé ma demande d'engagement à 03000 Moulins sur Allier avait dans son bureau, deux affiches collées au mur. L'une représentait un Légionnaire montant la garde dans le désert avec un soleil brillant et sur l' autre figurait une pirogue naviguant surun fleuve en Afrique avec un soldat de la coloniale accompagné d'une compagne.... je n'ai pas hésité.
Venant de quitter le lycée de Roanne, j'ignorais tout de l'Armée mais par contre j'avais appris grace aux livres d'histoire de MALLET & ISAAC que l'Indochine et les autres colonies étaient parties intégrentes de la France.
A l'époque, il n'était pas question de demander des précisions et d'ailleurs personne n'y pensait.
Aussi, allez combattre en Indochine était un devoir et jamais la politique a eu la moindre influence sur le comportement de la majorité des engagés sauf ceux conditionnés avant leur départ mais très discrets par la suite même si certains se faisaient démasquer sans soucis pour eux !
En arrivant en mars 1947 à Saïgon, je fus,comme tous les autres militaires, stupéfaits de voir la modernité de la ville où je suis resté quinze jours en attendant mon affectation définitive pour le Tonkin.
C'était une ville très moderne avec des bâtiments publics de construction récente dont des hôpitaux, lycées, facultés etc .
La population était accueillante, aucun signe d'hostilité; il est vrai que les évènements avaient débuté le 19 décembre 1946.
Par contre, nous entendions dire que des combats avaient lieu dans la" plaine des joncs" en Cochinchine à quelques dizaines de kilomètres de Saïgon.
Les rues de Saïgon étaient très animées, les églises accueillaient des fidèles européens et vietnamiens.
Arrivé au Tonkin, même impression.
La ville d'Haïphong était très active grace à son port et Hanoï semblait très éloignée de la guerre.
Je ne pensais pas voir de tels ouvrages d'art tel que le pont Doumer qui fut pendant longtemps le plus long du monde, les facultés avec leurs vastes bâtiments dont certains avaient été dértruits par les japonais et les VM et qui nous servaient de caserne, les lycées Paul Bert et Albert Saraut où européens et vitnamiens dont le général Giap étudiaient ensemble sans aucun problème.
Les relations entre vietnamiens et européens étaient à ma connaissance sans heurt et nous ne pensions pas que cette ambiance serait le prélude aux horreurs qui s'en suivirent.
Les premières opérations dont "LEA" en octobre 1947 m'ont permis de découvrir des bourgades telles que VIETRI,SONTAY,TUYEN QUANG etc qui avaient des écoles françaises en partie détruites par les japonais ou par les VM mais toujours fréquentées par des enfants vietnamiens car les habitants français avaient fui depuis l'arrivée des japonais puis la présence des V.M.
Nous passions souvent les nuits dans des établissements publics plus ou moins abandonnés mais dans les écoles, les livres étaient sensiblement les mêmes que ceux que j'avais au lycée de Roanne de 1940 à 1946.
En 1954, au cessez le feu j'étais hospitalisé suite à mes blessures survenues le 17 juin et je dois reconnaître que ce fut un soulagement car malgré des combats meurtriers où les défections furent beaucoup plus rares que certains l'ont dit ou écrit; nous savions que la partie était perdue si les USA ne venaient pas à notre aide. Etre rejetés à la mer étaient une question de semaines, les divisions VM descendaient de Dien Bien Phu par le Than Hoa et fin juin, les éléments avancés étaient aux portes du delta.
Etant opérateur gonio, j'étais bien placé pour suivre la progression fulgurante des troupes VM, le deuxiéme bureau de Nam Dinh à qui je fournissais les relèvements donc les emplacements exacts des émetteurs ne savaient plus où donner de la tête !
Devant ces résultats goniométriques, le deuxième bureau des FTNV d'Hanoï m'envoya un officier à Nam Dinh pour contrôler mes relèvements! je revois encore son visage effrayé car il m'avoua que le deuxième bureau des FTNV situait ces unités VM beaucoup plus au nord ouest.
En fait, cela ne changeait rien sinon de reculer pour mieux sauter.

Vers le 15 juin, l'ordre fut donné d'évacuer sur Hanoï les familles des soldats vietnamiens qui se battaient à nos cotés. J'ai une photo représentant un GMC chargé de tout et de n'importe quoi circulant sur la RC 1 en direction d'Hanoï tandis qu'une autre photo montre un DC 3 en rase motte équipé de hauts parleurs survolant la RC 1  enjoigant les catholiques de fuir....
Ces scènes de fuite me rappelaient juin 1940 et ses réfugiés.
A l'époque, je n'ai jamais pensé que nous allions abandonné des milliers de chrétiens originaires des évéchés de Nam Dinh, Ninh Binh, Buichu et bien d'autres dont on connaît leurs tristes sorts dans les camps de rééducation pour les plus chanceux et les maisons closes de l'armée VM pour les femmes.
La fin de la guerre mis fin à un énorme gachis. Nous avons et nous aimons toujours l'Indochine que nous considérons toujours comme notre deuxième patrie où nous avons vécu une aventure empreinte d'une immense solidarité.

A votre disposition pour plus de précisions, excusez lzs fautes de frappe !!

Bien amicalement?

Gantheret

Bonjour Gantheret et bon retour parmi nous !

Merci infiniment pour votre témoignage ! Ce sont des récits comme le votre qui, pour les personnes n'ayant pas connu cette époque, permettent d'en connaître un peu plus sur ce conflit.
Vous avez parfaitement répondu à ma question, qui je pense sera suivie par d'autres très prochainement.

Merci encore,
Cdlt, Colosse71

Merci,
de votre témoignage.
Sa sont les témoignages de la "première main",qui relativisent la écriture officielle de l'histoire.
Je eu la chance de me entretenir avec un ancien de Coc Ha sur la RC4.(Médaille militaire,pour son action pendant la bataille).Son récit avait pas grande
chose avoir avec la histoire officielle,relates dans les livres sur la Légion.(ailleurs les officiers pressent ont bien "tiré la gueule").

bmc

Bonjour,
Je pense qu'ily a eu un problème car j'ai répondu le 8 août dernier à votre message.
Certains récits de la guerre d'Indochine sont excacts, encore faut il avoir vécu l' "aventure" pour en juger, par contre d'autres ouvrages sont de pures fictions.
Je ne parle que de ce que je connaîs, à savoir deux séjours au Tonkin dans la rizière du delta à l'exception de l'opéation "LEA" d' octobre à décembre 1947 sur TUYEN QUANG avec la cononne " C ".
Quant à la Légion, ce sont pour moi et pour beaucoup de combattants d'Indochine des Seigneurs.
Lorsque je fus grièvement bléssé le 17 juin 1954, le jeune lieutenant médecin de la coloniale complètement débordé m' a examiné sur le bord de la RC 1 m'avait condamné ce qui serait arrivé sans la présence fortuite d'un légionnaire infirmier de 1ére classe de la Légion Etrangère qui m'a sauvé la vie. Il s'est avéré qu'il était chirurgien dans la Wehrmatcht et je n'ai malheureusement jamais pu le retrouver.

bonsoir Gantheret
j'ai lu ton récit, c'est en 51 que je suis passé au cit pour le stage radio, je me rappelle de ce batiment et une salle du bas où il y avait des tables avec des manips pour s'entrainer, après c'est la 1er CLT, puis au centre radio de la 1er DMT, (porte sud de la citadelle d'Ha-Noï), j'ai aussi bossé au batiment du jardin botanique (le m^m ?), après 54 Do-son, Tourane, cap st jacques, (en haut du pic à coté des vieux canons)
au sujet du lycée A Saraut, le petit en face de la sécurité et le grand vers le stade Mangin, sauf erreur, il y avait aussi une branche de ce lycée à Ha-dong, du temps du bombing des B24 sur les japs avant le 9 mars 45,
j'ai le cœur serré devant ce rappel des souvenirs et quitter ce beau pays,

Bonjour Jano,

Heureux de te trouver parmi nous et je lis que tu es un transmetteur ex colo ayant servi au TONKIN.

J'ai effectué mon stage radio 251/T à la CT 71/84 qui était alors la compagnie de Transmissions de la 9° DIC qui arrivait de FRANCE.

Elle était implantée dans la citadelle d'HANOÏ dans des bâtiments situés de chaque coté de l'axe nord sud.

Si on entre par la porte du sud, les services administratifs étaient dans des bâtiments situés à gauche de la route et au rez de chaussée tandis qu'au premier se trouvait la salle renfermant tous les matériels radios utilisés en INDOCHINE,excepté le SCR 399.

Une autre salle située à proximité était utilisée pour les cours de procédure et autres instructions théoriques.

En face, il y avait les bâtiments qui abritaient les chambrées, les lavoirs pour faire notre toilette et la roulante pour la cuisine.

La 71/84 CT fut dissoute en 1948, je crois et le sigle devint 71° CT. Cette unité faisait partie des télégraphistes coloniaux et fut dissoute le 30/09/1952.

Le stage MANGIN était effectivement à proximité ainsi que la prison militaire.

A mon époque, faute de place, les cours de lecture au son avec les "kayers" et de manipulation se déroulaient dans une villa abandonnée ou réquisitionnée située à 1 km environ de la citadelle quand on sort par la porte sud.

Etant affecté au II/6° RIC, j'ai été en poste à DAN PHUONG sur la route de SONTAY puis à MY LINH sur les bords de la rivière DAY à qulques kilomètres d'HADONG où la 5° cie à laquelle j'appartenais a stationné quelques jours dans des maisons situés dans la rue principale mais je ne me souviens pas du lycée Albert Sarraut.

Par contre, celui d'HANOÏ a bel et bien fonctionné en partie durant la guerre et GIAP en est issu.

Les bâtiments du jardin botanique étaient le PC de la CAER d'HANOÏ au cours de mon second séjour jusqu'au départ pour DOSON en juillet 1954 puis TOURANE et enfin le cap SAINT JACQUES qui vit la dissolution de cette unité le 01/08/1956.

Quant à moi, je fus rapatrié sanitaire en juin 1955.

J'espère ne pas avoir été trop long.

Cordialement.

Gantheret

Bonsoir Gantheret
très heureux de te lire, merçi, finalement j'étais aussi dans la gonio, mais pas en indo, à croire que nous avons parcouru la m^m route,
au sujet de l'annexe du lycée A Saraut de ha-dong, se trouvait juste à coté de la poste, batiment bas, réfectoire, dortoirs, et salle d'étude, les salles de classe à coté du stade, batiments en kê-fên et toiture chaume, c'était en 44, fermé après le 9 mars 45,
une erreur de lieu, le centre radio où j'étais était à la sortie est, avec le pont du chemin de fer, c'est la sortie principale en perm, tenue 46 ,le miroir, bac à sable pour les godillots à clous, attention s'il en manque un, par la suite chaussure de ville tolérée,
le citt se trouvait vers le centre de la citadelle en 1951, à l'entrée principale sur la gauche les ateliers ESM, la première à droite et c'était le 2° ou 3° grand bâtiment à gauche (je crois),
j'ai retrouvé un gars de dbp, il était radio là-bas, et lui ai demandé si c'est lui qui avait passé "bocou mortier" à un copain à la tour qui était en liaison en 399, mais ce n'était pas lui,
je t'enverrai un mp me concernant,
Cordialement,
jano.

Bonjour,

Non, les unités dont tu me parles ne me disent rien et je suis resté très peu de temps à HADONG.

Au second séjour, je passais devant la citadelle en DODGE gonio et la dernière fois, ce fut pour embarquer à bord du BEACH 17 de la CAER à destination de DOSON. J'ai pris en photo le drapeau VM qui flottait en haut de la tour.

En 2000 ou 2001, au cours du repas annuel des médaillés militaires, ma voisine de table me raconte qu'elle était radio à la citadelle et prenait son service dans la tour.

Elle trafiquait tantôt avec DBP, la France et servait de station de recueil pour tout le Tonkin.

Je lui ai demandé si elle se rappelait de son indicatif radio qui datait de 1947 ?

TTV 4 me répondit elle !

Exact et la fréquence de jour ?

4048 khz

Exact aussi !

A + en mp

bonjour
étant nouveau sur ce site, je n'ai pas encore le feu vert pour les mp, donc qrx, le copain qui bossait sur la tour s'appelait Berger Jules, eurasien, classe 51, nous étions ensemble au citt, quand il émettait j'entendais son claquement sur mon récept, les émetteurs n'étaient pas loin l'un de l'autre, je me rappelle d'un indic 8oi, il passait 88, les indic militaires commençaient par un chiffre et deux lettres et changeaient souvent,
A+, cordialement.

Bonsoir,

Oui, les indicatifs des régiments étaient bien composés d'un chiffre et de deux lettres, tu es encore QRO.

Par contre, les autres indicatifs étaient souvent composés de 3 lettres et d'un chiffre, à BACH MAI, celui de demande d'appui aérien était FDI 6.

Je n'ai pas connu BERGER, métro ou TC ? les émetteurs 399 et surtout japonais de récupération étaient regroupés dans une salle dépendante de la 71/84 à l'époque ....

Bonne soirée

A +