Un Remington mod. 1867 de la Défense Nationale

Bonsoir,

voici mon Remington modèle 1867 du contrat Egyptien, calibre 43.
Un témoin des combats livrés contre les Prussiens lors du terrible hiver de Novembre 1870 à Janvier 1871.



Ces armes ont été massivement importées par le gouvernement de la Défense Nationale pour pallier aux lourdes pertes en Chassepots (plus de 600.000 Chassepots perdus à Metz et Sedan)
Les seules armes disponibles en nombre chez Remington étaient alors les 60.000 fusils du contrat égyptien en attente du paiement. Les émissaires Français avaient des crédits illimités et la série fut attribuée à la France pour 110 francs par arme avec 400 cartouches. (des Francs-or...)
Du coup ce fut la France qui reçut près de 150.000 fusils "egyptiens" au calibre de 11 mm.
La cartouche dite 43 egyptien était à ce moment l'une des plus modernes au monde : cartouche métallique à percussion centrale
Le système rolling block est d'une grande simplicité avec uniquement deux pièces mobiles : la culasse et le chien, le verrouillage étant assuré par un épaulement du chien qui vient bloquer la culasse par en dessous. En 1870, ce système apparaît comme ultra moderne, même s'il ne pourra jamais fonctionner à répétition.

Les Remingtons "égyptiens" équiperont notamment les bataillons de mobiles de la seconde Armée de la Loire du Général Chanzy. Mais aussi une unité assez spéciale : le Régiment des Zouaves Pontificaux, rapatrié de Rome et qui s’illustrera à la Bataille du Mans les 10 et 11 janvier 1871 par sa ténacité au plateau d'Auvours sous l'appellation de Les Volontaires de l'Ouest aux ordres du Colonel de Charrette (un nom qui devait donner des cauchemars à Gambetta ...)

Mon fusil est en très bon état, parties métalliques avec peau d'orange modérée, un très beau bois et un canon bien rayé. Le fonctionnement mécanique est parfait.
Le marquage de patent est complet, les pièces mobiles et les anneaux du canon sont poinçonnées d'un B majuscule, marquage assez courant. La crosse porte le macaron JCB du contrôleur US.
La hausse, très semblable à celle du Chassepot est graduée à 100, 200, 300 et 400 yards et la planchette de 500 à 1100 yards par paliers de 100.
Le canon porte un tenon de bayonnette à droite, à nouveau très proche du Chassepot. La bayonnette est d'ailleurs quasiment identique quand aux dimensions et à son système de verrouillage. Par contre, elle est infiniment plus rare.
Le fusil pèse 4,1 kg et mesure 1,27 m.

L'arme et la boîte de culasse vue de gauche, on remarque le système très simple de retenue des axes du chien et de la culasse :

Vue de droite :

Le marquage de patent :

Les blocs ouverts, on distingue l'extracteur actionné par le retrait de la culasse. En près de 150 années, il n'y a aucun jeu entre ces pièces ni sur leurs axes.

La hausse :

Le tenon de bayonnette, la baguette et le petit embouchoir typiquement américain :

De g à d, la capucine, la grenadière et l'anneau d'embouchoir, tous poinçonnés B :

La crosse et le cachet ovale du contrôleur officiel US :


J'ai eu le fusil avec 20 étuis rechargeables et un jeu d'outils manuels Spalek permettant de recalibrer le collet, de désamorcer, d'amorcer, d'enfoncer le projectile et de sertir.

Une cartouche de 43 égyptien Spalek montée en essai avec une balle de Chassepot :


A bientôt

Bonjour,
voici le mien:
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J'ai aussi quelques étuis Spalek mais il me manque le recalibreur.
Comme je ne l'utilise qu'à blanc ce n'est encore pas trop grave, les étuis étant quand-même assez épais.

Par contre j'ai toujours un doute:
le .43 Egyptien est en 8° catégorie, mais il me semble que le .433 Spanish soit en 5°, est-ce bien ça?

Ce qui serait curieux car les deux calibres ont été achetés par la Défense Nationale.
Cordialement,
CG

Je ne connaissais pas cette aberration de la réglementation "à la française".
Jusqu'ici, j'ai toujours pensé que la 43 espagnole était également en 8e cat, dans la mesure ou elle existait avant la date (fatidique) de 1870.

C'est la bayonnette qu'il me faut maintenant. Mais elle n'est pas courante !

Ton fusil est manifestement en excellent état, ou alors bien astiqué.

Oui, d'où le doute que j'ai.
Selon un marchand de kits de rechargements vu l'an passé à la bourse de Lyon, le .433 Spanish serait en 5°, mais je n'en trouve pas la confirmation.
Je suppose néanmoins qu'il connaît ce qu'il vend, c'est sa spécialité.

Ce fusil est effectivement en parfait état, il n'a quasiment aucun point de rouille.
La baïonnette est en effet pas courante, mais on en voit parfois tout de même.

En tous cas c'est bien plus pratique pour tirer que le Chassepot qui lui est contemporain!
De plus le mécanisme Remington est hyper costaud de par sa conception, il a même été adapté en 8 mm Lebel.

Très belle pièce St Etienne, merci du partage.
Pas aussi parfaite que celle de Christian que je n'avais pas encore vu, mais il ferait tout à fait mon bonheur.
Facile à trouver ?

dbiker a écrit:

Très belle pièce St Etienne, merci du partage.
Pas aussi parfaite que celle de Christian que je n'avais pas encore vu, mais il ferait tout à fait mon bonheur.
Facile à trouver ?

Heureusement ces fusils ne sont pas vraiment rares, un peu comme les Chassepots.

Sur N-baille il y en a deux-trois en ce moment, mais trop chers.

Comme toujours il faut vraiment faire gaffe aux prix ...

J'avais acheté le mien à la fin des années 80, je l'avais payé légèrement plus cher qu'un Chassepot dans un état comparable.

Oui très belle pièce très agréable à regarder merci.

Bonsoir.

Ce post est réservé aux adultes avertis : ce soir je vais vous parler d'une rencontre torride ...

Mon bon vieux Remington a trouvé lame sœur !

En effet, il a rencontré une créature de rêve, une baïonnette " Défense Nationale " avec les rondeurs qu'il faut la ou il faut.
Depuis, ils sont inséparables.

La belle commence par ôter ses dessous pour faire admirer ses formes voluptueuses ...

Lorsque Mister Remington est arrivé à bonne température, elle s'est jetée à son cou ...

La parade nuptiale se poursuit :

L'accouplement :

Mademoiselle sait choisir sa garde-robe : un fourreau au numéro s'il vous plaît !

Mademoiselle tient beaucoup à ne pas être confondue avec une banale baïonnette 1866 :


C'était chaud, non ?

A bientôt

Elle est si belle,
et trop jeune. Elle n'a jamais servi !
On dirait qu'elle sort du pensionnat...