Épées à identifier

Bonjour,

Je suis présentement à aider un musée militaire local à cataloguer leur collection d'épées, et certaines d'entre elles sont pour le moins intrigantes, je demande donc votre expertise!

1-Donc la première est une épée Wallonne qui me semblerait être du XVIIe et possiblement faite en France. Je me base bien sûr sur l'inscription à la base de la lame que j'ai beaucoup de mal à déchiffrer.





On y retrouve donc:
Le symbole des bourbons, un "Vive le Roy" bien visible, quelques entrelâcés et ensuite ça se gâte:


Alors voici ce que je suis capable de voir d'un côté:
"... Roy, rue Vieille Bouclerie à Paris" (maintenant rue de la Harpe il parait)


Et de l'autre:
"Givern(e?)" et "Pougues"?



2- Une autre Wallonne, mais cette fois marquée 1744 et du loup de Passau. Je sais que les gardes du corps du roi de France portaient la Wallonne même tardivement au XVIIIe, mais je ne veux pas sauter aux conclusions aussi vite. Quels autres pays portaient ce type d'épée en 1744? Aussi l'étampe "Thomas" sur une des branches m'intrigue, forgeron, armurier, propriétaire?









3- Un sabre français, à lame courbe très minimaliste. Décoré encore une fois du symbole bourbons, d'un soleil, entrelacs, et d'un "Vive le Roy". Début XVIIIe?






Alors voilà, toutes informations sera la bienvenue!

Bonjour,
pour la 1° il s'agit de Bouguès et Giverne rue de la vieille boucherie.
On trouve cette signature sur des armes de la seconde moitié du XVIII° siècle.

Comme ils étaient fournisseur du roi, l'inscription peut être une affectation du genre Dragons, mousquetaires, gardes du corps, chevau-légers du roy, le tout en abréviations?

Sinon le modèle est une wallonne 1772 et il fut porté par les Gardes du Corps et les Chevau-légers de la Maison du Roy et par la Gendarmerie de France.

CF les livres "Armes blanches" et "Epées portées en France" de Jean Lhoste.

Pour la 2° il y a eu pas mal de Thomas mais le seul qui puisse à la rigueur correspondre à 1744 est Claude, armurier à Saint Etienne vers 1726.
Ce serait néanmoins étonnant qu'il s'agisse de lui car c'est un peu tôt d'autant plus qu'il était certainement dans les armes à feu.
Ensuite les autres Thomas viennent après 1750.
CF le Qui est qui de l'armurerie en France de JJ Buigné.

Lhoste ne mentionne pas de Thomas pour les armes blanches

Bottet a dessiné une wallonne semblable, XVIII° siècle sans plus de précisions. C'était à la mode et bien des pays l'ont utilisée, mais Thomas semble montrer une origine française.


Pour la 3° elle est apparentée aux fortes épées d'officiers de cavalerie ou de dragons du mle de 1750 qui a connu de multiples variantes de décors: étoile, lys de diverses formes etc.
La branche est par contre toujours "enroulée" (ici elle est cassée).

CF Les épées... de J Lhoste.

Pour tout savoir (ou presque!) je conseille d'investir dans ces 3 ou 4 livres disponibles par exemple aux Editions du Portail, à la librairie du Hussard etc.
- Les épées portées en France des origines à nos jours de Jean Lhoste 2003 Editions du Portail.
- Armes blanches, symbolisme inscriptions marquages... de J LLhoste et JJ Buigné, Editions du Portail 3° édition de 2009.
- Le Qui est Qui de l'arme en France de 1350 à 1970 de JJ Buigné et Pierre Jarlier, Editions du Portail, tome 1 de 2001.

Pour les sabres: les sabres portés par l'armée française de Jean Lhoste et Patrick Resek, Editions du Portail, 2001.
Cordialement,
CG

Bonjour CG,

Merci beaucoup pour ces indications! Les épées britanniques sont beaucoup plus de mon ressort mais investir dans ces références serait en effet un plus.

Citation :

Pour la 2° il y a eu pas mal de Thomas mais le seul qui puisse à la rigueur correspondre à 1744 est Claude, armurier à Saint Etienne vers 1726.
Ce serait néanmoins étonnant qu'il s'agisse de lui car c'est un peu tôt d'autant plus qu'il était certainement dans les armes à feu.
Ensuite les autres Thomas viennent après 1750.

Serait il possible que la lame ait été faite en 1744 mais montée plus tard vers 1750?

C'est très possible, montée plus tard ou réemployée.
Dans ce cas il pourrait s'agir de Thomas Jean-Louis-Baptiste qui avait été reçu maître fourbisseur par chef d'oeuvre à Paris le 7 novembre 1754.
CF le "Qui est qui" de JJ Buigné.

Je n'en vois pas d'autre qui puisse convenir.

Bonjour

Jolies lames !

En tout cas, Christian, chapeau ! Je t'ai pas vu être collé encore une seule fois

Oui ce sont de superbes épées!
C'est plutôt ma doc qui n'est pas souvent collée