Deux armes de la commission d'armement du commerce 1870/71.

Bonjour,
divers Chassepots civils avaient été achetés par les armées pour la guerre 1870/71.
Les armes qui étaient en très bon état et qui pouvaient facilement être regroupées furent reprises après guerre, examinées et marquées de la Commission d'armement du commerce 1870/71, numérotées en série X.

Voici un marquage de Chassepot:


Affecté au 96° régiment d'infanterie de ligne:




Et un Chassepot modifié Gras:








Ces armes sont donc repassées en manufactures, l'une à Saint Etienne et l'autre à Châtellerault.

Les inscriptions sont «Épreuve des manufactures de l'État, St Etienne 1872,
Commission d'armement commerce 1870-1871,modèle 1866» pour le Chassepot.

et «Épreuve des manufactures de l'État, Châtellerault 1876,
Commission d'armement commerce 1870-1871,modèle 1866-74» pour le Chassepot modifié Gras.

A noter que ce Gras n'a pas subi la modification de 1880.
Cordialement,
CG

salut,
merci pour cette petite présentation très explicite!
cdlt,
valentin

Bonjour,
un autre Chassepot au marquage inhabituel, marqué Epreuve des manufactures impériales, Châtellerault et fait par Francotte à Liège en 1867:


Il était anciennement marqué Cahen à Lyon & Cie, un adjudicataire civil du marché des Chassepot en 1866 qui importait des armes de fabrication étrangère (Angleterre, Belgique...).



Le bois aurait été refait sous la 3° République (MA Manufacture d'Armes) et daté des années 1880:

Belles armes en vérité.

J'en profite pour revenir sur la série X.
Concernant les Chassepots, s'agit-il de l'immatriculation des armes d'origine Cahen-Lyon ou de leur renumérotation après repassage en manufacture après 1871 ?

Et concernant les fusils gras 1874, s'agit-il des "armes de théorie" sensées êtres inaptes au tir ?

Enfin, la série Z.
S'agit-il uniquement des baïonnettes 1866 faites après 1874 pour les mousquetons d'artillerie, puis pour les musiciens, les infirmiers, etc ...

Par ailleurs, n'a-t-on pas vu récemment le premier fusil que tu décris (celui du 96e de Ligne) sur NB ... ?

A bientôt

Les trois viennent du net, je n'en ai aucun mais j'aurais bien voulu les acheter!
Mais bon, si j'achetais tout ce qui me plait je serais vite sur la paille et je n'aurais plus de place  

Pour les séries X et Z il faudra que je regarde dans ma doc dès que j'en aurai le temps.

Pour les baïonnettes série Z, il en existait dès le mle 1866 pour les hommes non armés du fusil.
En 1883 leur fourreau est bronzé.
En 1900 elles sont données aux Sergents de ville.

Pour les fusils série X c'est effectivement l'instruction.
Maintenant aptes ou inaptes au tir, aucune idée, mais ils devaient être apte tout de même.
Leur baïonnette est également en série X.

Bonjour,
je remonte ce post pour apporte quelques précisions sur la série X.
Cette série a été crée en 1872 pour les armes destinées à l'instruction théorique.
Initialement elle concernait les fusils (et leurs baïonnettes) issus de l'industrie privée ( marché Cahen-Lyon d'avant guerre et les achats de la Commission d'armement en 1870-71) n'ayant pas été retenus à l'épreuve et retirés du service pour mauvaise qualité (donc inaptes au tir).
Ces armes ont été déclassées en armes de théorie avec changement de numérotation dans des tranches de numéros réservés (X 1 à 20000 pour Châtellerault, X 20001 à 40000 pour St Etienne et X 40001 à 60000 pour Tulle).
Ces manufactures assurant la remise en état avant que les armes soient mises dans le circuit pour distribution dans les corps.
Par la suite, avec la mise en service du système Gras, on trouvera aussi en série X des fusils, carabines, mousquetons et des revolvers 1873 remontés avec des pièces rebutées.
Dans ce cas, les armes ne doivent en principe pas porter l'estampille de la manufacture, ni le poinçon du directeur et du contrôleur principal.
Chaque tranche a alors été augmentée du 10 000 unités en 1874.
Les tranches n'ont sans doute pas été complètes dans chaque manufacture, il n'y a pas eu forcement 90000 armes de versées pour l'instruction théorique...
Cordialement
Philippe

St Etienne a écrit:

Belles armes en vérité.

J'en profite pour revenir sur la série X.
Concernant les Chassepots, s'agit-il de l'immatriculation des armes d'origine Cahen-Lyon ou de leur renumérotation après repassage en manufacture après 1871 ?

Et concernant les fusils gras 1874, s'agit-il des "armes de théorie" sensées êtres inaptes au tir ?

Enfin, la série Z.
S'agit-il uniquement des baïonnettes 1866 faites après 1874 pour les mousquetons d'artillerie, puis pour les musiciens, les infirmiers, etc ...

Par ailleurs, n'a-t-on pas vu récemment le premier fusil que tu décris (celui du 96e de Ligne) sur NB ... ?

A bientôt

La série X comprend toutes les armes, quelque soient leurs origines, impropres au service de guerre, le plus souvent ce sont les armes achetées à l'étranger par le gouvernement de la défense nationale en 1870/71, donc les armes Cahen-Lyon en sont exclues puisqu'antérieures à la guerre de 1870. Il est donc possible que dans les armes qui ont été contrôlées après la guerre quelques Cahen Lyon de même que des armes d'autres manufactures soient devenues impropres et aient été jointes aux lots de série X, mais ce ne sont pas le gros des armes de théorie.

Pour les Gras comme pour les revolvers 1873, ce sont en général des armes montées en manufacture à partir de pièces de rebut donc impropres elles aussi au service de guerre.

Les sabres baïonnettes série Z n'ont jamais été affectés à une arme à feu quelconque donc n'ont jamais été prévues pour le mousqueton d'artillerie Gras, dès l'origine elles ont été affectées aux hommes non équipés du fusil, musiciens, infirmiers et ordonnances d'officiers avant d'être distribuées aux gardiens de la paix.

Normalement tous les fusils fabriqués par l'industrie privée et qui n'avaient pas été éprouvés par les services officiels en France ont du subir l'épreuve en 1872, à cause de nombreux accidents ; parmi eux des Cahen -Lyon  qui n'avaient pas eu l'estampille E. Valable bien sur pour les fusils en service, car il ne faut pas oublier qu'un certain nombre de fusils ont été "mis à gauche" par le civil dans cette période troublée... Dans un sens, c'est bien pour les collectionneurs, çà permet de retrouver des marquages d'origine sans modification d'après guerre.
Dans la série Z, on trouve aussi des baïonnettes réaffectées. Sur celle-ci on distingue l'ancien numéro sous le nouveau en série Z.



Cordialement
Philippe

Normal Philippe, elles étaient devenues disponibles, n'étant plus affectées à un fusil avec tous ces 1866/74 qui avaient reçu l'épée-baïonnette 1874