Un peu d'exotisme.

Afin d'apporter ma pierre à l'édifice, je me lance moi aussi dans la publication de pièces de ma collection.
L'avantage, dans un salon, c'est que cela fait moins "militaire"..que les équivalents moins exotiques.

Tout d'abord, une musette, chinée l'an dernier sur le net en Allemagne, accompagnée d'une gourde sans son brelage. Elle semble être une des multiples variantes de sac à pain. La confection est assez soignée, en toile de bonne qualité, doublée quasiment partout de la même toile. Pour des raisons d'économie,( et de tradition d'usage?) il y a peu de métal et les fermetures se font par les traditionnels liens à nouer...Similaires au jugulaires de casques..ah les Japonais et les nœuds. Les rivets semblent en étain ou zinc, les boucles en acier sont assez fines. Un seul marquage, qui semble etre un petit poinçon ou Kanji sous une des sangles.













Puis la gourde qui étais avec la musette. Le seul marquage, à froid, est le logo du fabricant. Il existe des marquages de date à froid ou à la peinture claire, auquel cas les marquages de date sont en chiffres arabes, ex 19 pour Showa 19, soit 1944. La peinture est de bonne qualité et tiens bien sur l'aluminium. le bouchon est en liège et alu. Il en existe en caoutchouc ou en bois.





Ensuite, un imperméable, comme mon collègue Edward, qui a posté hier, une des filières pour le matériel japonais, ce sont les anciens d'Indochine. Une fois n'est pas coutume, cet imperméable porté sur un vêtement fin va à un européen. D’où sa réutilisation. La toile est serrée, mais pas caoutchoutée, avec le tissage de celle des imperméables caoutchoutés US ou de certaines tentes 1935 françaises.



A l'intérieur du rabat avant, le traditionnel tableau de marquages propre aux effets japonais. Il résiste assez bien aux lavages et est très complet: modèle, fabricant, date etc..La seconde colonne, de haut en bas nous donne SHO-WA puis 10 et 6 soit 1941.





Le col dispose de 5 boutons à l'extérieur, cachés. Il servent à porter une capuche. L'influence française de la fin du XIXe siècle se fait encore sentir: l'imperméable, comme les vareuses dispose d'une patte de toile à gauche sur la photo, pour maintenir la baïonnette en place. De plus; comme sur les capotes françaises les pans avant peuvent êtres relevés pour la marche, deux boutons dans le dos retiennent les pans.





L'effet est monté (remonté je pense) avec des pattes de col d'un soldat de 1ere classe, modèle tissé et produit à partir de 1943, car étoile alignées à gauche.  Le col ferme par un anneau et un crochet en fer.

Une paire de pattes de col de sergent major. Le fond est en drap pour toutes les tenues.



Un livret individuel. ( J'ai égaré la traduction...) Le papier est superbe, fin comme du papier à cigarettes mais agréable ou toucher. Les deuxièmes et troisièmes de couverture sont doublées toile couverte de papier type étiquettes de vêtements US. Cette dernière comporte une petite pochette.







Voici une médaille de la "campagne de Chine",terme officiel à l'époque. Elle est de superbe facture, épaisse et lourde, comme certaines décorations britanniques la médaille est sur un pivot. Nombre de décorations ont été refondues pour l’effort de guerre à l'époque. Elle est accompagnée de son écrin en carton.


Une médaille assez courante, la plus courante de la phaléristique nippone dirais je. La médaille de la Croix Rouge, ici avec rosette de "membre spécial", sa boite et sa boutonnière. Le métal contient encore de l'argent, plus tard dans la guerre le métal à été rationné et les médailles ont été frappées en métaux plus ordinaires.



Une grenade de facture tardive Type 4, puisque apparue en 1944-1945, elle est en porcelaine. Il manque l’allumeur et la ficelle de portage. Parfois une petite housse enveloppe l'engin. Il semble que l'allumeur original, à friction, ne puisse se trouver "inerte" car non neutralisable.

C'est très intéressant, merci !
Pour la musette je continue de penser qu'il s'agit d'un bon modèle du temps de guerre qui témoigne d'une simplification graduelle de la fabrication, et serait situé dans le temps quelque part entre les deux miennes, mais pas trop loin quand même de celle de bonne facture.

Cool, ces musettes sont vraiment belles

Con pour la traduction du livret, la page clef est celle avec les cercles rouges ...

Belle grenade, ils faisaient aussi des mines et des bidons mais aussi de la monnaie en céramique sur la fin.

La carte postale semble vraiment jolie, elle mérite peut-être sa propre photo

Il y avait encore il y a peu sur eBay Japon un très beau bidon en céramique camouflé à la peinture, bien évidemment inaccessible à cause de pseudo-restrictions légales...  
J'y ai aussi vu un corps de grenade similaire à celui présenté ici, mais de couleur sombre. On peut présumer qu'il doit en exister différentes variantes.

Ah, ça sonne familier ce que tu me décris là. Goulot blanc/kaolin le corps noir qui semble peinturluré de "dripping" vert? Non? J'essaye de me saigner celle là en ce moment même


Par contre pas de sangle d'attache, ni bouchon, etc?

En effet c'est bien elle ...

Perso je crois pas un mot de la description fantaisiste du vendeur, autant pour ce qui est badge ou décoration je pense qu'il s'y connait mieux que moi, mais là je trouve pas ça très crédible son histoire de camouflage tropical.

Pour moi c'est pas de la peinture (pas de trace de pinceau) mais plutôt des oxydes de fer posés sur l'émail après une première cuisson de la céramique (oxyde de cuivre pour le vert par exemple). Je pense que c'est une pièce d'artiste céramiste réalisée pour le gouvernement, comme d'autres ont peint des sujets patriotiques (comme Fujita).

J'espère que la plupart des collectionneurs s'arrêteront à l'histoire du vendeur et passerons leur chemin sur cet objet. En aucun cas ça ne peut être un camouflage de la part du soldat, ça tranche beaucoup trop avec le reste de l'uniforme, celui qui se serait hasardé à ce genre d'embellissement se serait rapidement pris une volée par son supérieur à la première inspection.

Je pense plutôt qu'on demandait aux céramistes leur contribution à l'effort de guerre en fournissant des bidons de telle forme et telle dimension, mais que le cahier des charges laissait libre cours à l'imagination de chaque artiste quand à la dernière couche à appliquer avant l'ultime cuisson.

Hiroo Onoda a écrit:

Cool, ces musettes sont vraiment belles

Con pour la traduction du livret, la page clef est celle avec les cercles rouges ...

Belle grenade, ils faisaient aussi des mines et des bidons mais aussi de la monnaie en céramique sur la fin.

La carte postale semble vraiment jolie, elle mérite peut-être sa propre photo

Je met les photos en ligne..

Voici une carte postale. Elle présente des troupes de débarquement sur une barge. Dans le ciel un B 17 en feu va s'écraser.

Toujours dans la papier, une pochette de correspondance, ou couverture de livre.

Deux billets de banque civils.


De la monnaie papier toujours ( les Japonais privilégiaient les billets aux pièces, pour cause de restrictions de métaux), mais d'occupation.

Excellent la carte postale, elle fait très "estampe". Pour la seconde je pense que c'est peut-être une pochette pour carte postale justement, je sais que certaines étaient vendues en lot.

J'aurai encore une petite demande, je viens de me rendre compte que tu as une put*** de photo de pilote avec son sabre non? Rien que de loin j'en suis jaloux!


Et désolé pour le petit hors sujet sur ton topic

Aucun hors sujet, tant qu'on peut échanger, déja que nous ne sommes point nombreux en amateurs de japonais ici...
Voici un gros plan....elle est floue d'origine..

Elle est quand même excellente!
J'ai du mal à savoir si c'est un pilote de l'armée ou de la marine?
Son gunto fait plus armée, le décor plus marine.
Faudrait comparer la combinaison de vol été pour l'armée et la marine.

En ce moment les photos d'aviateurs nippon atteignent des sommes folles, entre 60 et 120$ pour un portrait comme celui là, avec souvent moins de classe ...