CRS, police, gendarmerie et compagnies d'intervention en Mai 1968.

Bonjour,
L’Homme à tendance à désigner comme « évènements » ce qu’il ne comprend pas ou ce qu’il ne veut pas reconnaître.
Mai-Juin 1968 fait parti de ces moments où tout le monde se demande ce qui se passe, sans que personne ne puisse véritablement répondre.

Issues du bien nommé mensuel "L'évènement" de juin 1968, voici quelques photos des tenues sur le terrain en mai 1968:

CRS avec mousqueton lance grenades.


Tir en direct.




L'assaut des barricades.


Un gendarme mobile reconnaissable à son pantalon à bande noire.
Derrière lui on voit un MAS 49/56.


La rue Gay Lussac au matin du samedi 11 mai.


La tenue Z des Compagnies d'intervention.
Ce sont des compagnies de la Police Municipale chargées du maintien de l'ordre.


Idem, ce sont des tenues de travail très basiques!


En imper blanc: un commissaire de police.





L'identification des diverses forces en présence n'est parfois pas chose aisée.
Les CRS ont été accusés (à tort ou à raison) de tous les excès.
C'est pour cette raison que bientôt les CRS porteront deux bandes jaunes horizontales sur leur casque, ils seront alors différenciables du premier coup d'oeil des gendarmes mobiles.

Une bonne étude:
http://www.biblio.univ-evry.fr/memoires/2006/2006_MM2_Histoire_Bordelais.pdf
Cordialement,
CG

Les forces de l'ordre sur les affiches de mai et juin 68.
Ces affiches sont bien connues, ce qui l'est moins ce sont les circonstances dans lesquelles elles ont été créées.


Cette affiche a été imprimée dans un premier temps le 19 mai en sérigraphie sans inscription.


Elle a eu un second tirage en offset de couleur bleue sombre qui s'est échelonné au cours du mois de juin, dans le même format de 45x55 cm avec l'inscription SS sur le bouclier.


Cette version texte uniquement était destinée à être apposée à côté des précédentes.
Tirage initial en sérigraphie le 19 mai, seconds tirages en offset au cours du mois de juin.


Affiche sérigraphie 57x90 cm créée le 27 mai suite à la recrudescence des expulsions et des interdictions d'entrée des étrangers en France.
Une seconde version a vu le jour pour appeler à la manifestation du 12 juin à la République en demandant aux étrangers de ne pas participer.


Affiche du 29 mai faisant allusion aux régiments de chars convergeant vers la capitale.
78x56 cm, sérigraphie.


Cette affiche fait état de la "bataille de Flins" du WE des 8 et 9 juin.
90 x 57 cm, sérigraphie.
Une seconde version verra le jour le 10 juin suite à une charge de la police près de Flins lors de laquelle s'est noyé le lycéen Gilles Tautin, appelant à manifester "gare de l'Est le mardi 11 à 19 heures".


Le 4 juin la maison de l'ORTF est occupée par la police.
Sérigraphie 43 x 57 cm, immédiatement suivi d'un impressionnant tirage offset.


Idem, tirage sérigraphie 52 x 74 cm vers le 5 juin par l'Atelier des Arts Déco.


Première affiche de l'Atelier populaire en réponse à l'envahissement de l'usine de Flins par les CRS au matin du 6 juin.
Sérigraphie 89 x 71 cm.


Affiche imprimée en sérigraphie dans les locaux du PSU suite à l'occupation par la police des Beaux Arts.
48 x 64 cm.


Affiche tardive du 9 juin de l'Atelier Populaire, dénonçant les exactions des comités de défense de la République (CDR), notamment l'assassinat du jeune militant communiste Marc Lanvin lors de la campagne électorale du second tour du 29 juin.
Sérigraphie 61 x 82 cm.


Affiches portées en pancartes le 24 mai en gare de Lyon:


Affichées le 25 mai:

bonjour , bel évocation de cette période , à noter que sur les premières photos , ce ne sont pas des mousquetons mais des mauser 98k retaillés avec ajout du tube lance grenades , avec les petits oiseaux à roulettes dessus . il y avait aussi des p14 retaillés dans la même configuration.

Les morts de mai 68.
Officiellement il y eut 2 morts en mai et 3 en juin 68.
1 policier et 4 manifestants.
Quand on pense à la violence de certaines manifestations à Paris ou en province, c'est tout de même peu.

Le premier survint à Lyon pendant la nuit du 24 au 25 mai, le commissaire Lacroix meurt écrasé par un camion lancé par des manifestants:

http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Culture/Histoire/Mai-68-mysteres-autour-de-la-mort-du-commissaire-Lacroix

Le second est survenu à Paris le 26 mai au matin, rue des Ecoles, le corps de Philippe Mathérion 26 ans est retrouvé sans vie sur une barricade, tué par un éclat de grenade.
http://www.lexpress.fr/informations/mai-68-nouveaux-temoignages_628518.html

Voilà pour mai.

Maintenant on passe à juin.
Le 10 juin à Renault-Flins, les étudiants et lycéens envoient une délégation à la rencontre des ouvriers. Celle-ci est assaillie par les CRS et un lycéen de 17 ans, Gilles Tautin, tombe dans la Seine et meurt noyé.
Il est resté le plus célèbre des morts de Mai-Juin 1968.
http://gillestautin.unblog.fr/



Le 11 juin à l'usine Peugeot de Montbéliard (Doubs), deux ouvriers (Pierre Beylot et Henri Blanchet) sont tués dans l'assaut des CRS, l'un par une balle de pistolet mitrailleur, l'autre en tombant d'un mur, déséquilibré par l'explosion d'une grenade.

Ce seront les deux derniers morts "officiels".
La rumeur dit qu'il y en a peut-être eu quelques uns de plus, camouflés en décès accidentels comme accidents de la route par exemple...



D'autres décès auraient pu survenir, comme à Nantes où le préfet avait demandé l'autorisation de tirer sur la foule:
http://www.bakchich.info/medias/2008/05/30/un-ex-prefet-le-13-mai-1968-jai-demande-lautorisation-de-tirer-sur-la-foule-52782

Bonjour,
Période particulièrement trouble qui laisse encore des traces de nos jours.
La tenue des CRS est des plus simpliste, on ne peut que constater les progrès faits en la matière.
Cordialement.
Jean.

A savoir que les retex des MO de Mai 68 sont encore bien présent dans la doctrine actuelle d'emploi des unité de force mobile.
Lors d'une opération de maintien de l'ordre il nous est toujours fait référence à cette époque.

Bonjour à Tous.

Fin des années 60, mai 68, nous avons peut-être un peu oublié:

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À bientôt.....