le Bataillon de Marche des Compagnies de Discipline en 1870-1871

Creees en 1818,les compagnies de discipline n avaient jamais été utilisees dans des operations offensives, et n avaient fait le coup de feu qu a l occasion de quelques revoltes tribales en Algerie.Elles participèrent toutefois a l expedition de Crimee en 1853-1856.En 1870,la defaite de Sedan oblige le gouvernement de la Defense Nationale a racler tous les fonds de tiroir;un bataillon de marche doit etre forme avec les meilleurs disciplinaires pour integrer la IIeme armee de la Loire du general Chanzy.
Debarques a Marseille et a Toulon par fractions successives,les disciplinaires sont diriges par voie de chemin de fer sur les camps de l Indre et Loire,ou on veut les amalgamer aux renforts du XVIeme CA.L organisation finale est la suivante:
Commandement :chef de bataillon Jean Simon
1ere compagnie (elements venus d Alger):capitaine Martelli.
2eme compagnie (elements venus d Orleansville):capitaine Engel.
3eme compagnie (elements venus d Aumale):capitaine Vincentelli.
4eme compagnie (elements venus d Oran):capitaine Chameault.
5eme compagnie de marche des pionniers de discipline (Guelma):capitaine Thieulent.
Vetus de leur uniforme typique de disciplinaire,les soldats perçoivent toutefois une capote d hiver.Apres une semaine d entrainement,ils sont engages dans de petits combats de tirailleurs contre les Allemands.Le 31 decembre,le bataillon est dissous et verse dans les renforts destines aux 38eme,39eme,40eme,58eme et 59eme régiments de marche.La moitie des effectifs sont perdus lors des combats qui se livrent autour du Mans.La cour martiale de la 3eme division du XVIeme CA prononcera une condamnatioin a mort pour vente d armements et de munitions;celle de Poitiers, une condamnationa mort pour desertion et rebellion armee.

Dans le cadre des commémorations liees a la Grande Guerre,de nombreux chercheurs amateurs s interrogent sur l existence reelle ou supposee de "bataillons disciplinaires" pour "fortes tetes" sur le front français ou en Orient,avant ou apres les mutineries de 1917.La justice militaire francaise (code de 1857) qui comptait un reseau tres eprouve d etablissements carcéraux,les pénitenciers militaires pour les auteurs d infractions de droit commun,les ateliers de travaux publics pour les auteurs d infractions militaires,n avait aucun besoin de créer de telles structures.On s est donc contente de créer des "sections spéciales de pionniers divisionnaires" pour traiter les fautes de nature contraventionnelle.L effectif moyen ne dépassait pas 80 hommes par division.Cordialement.

Drieu la Rochelle,repete par Pierre Miquel,a effectivement parle de bataillons de condamnes expedies sur le front d Orient en 1914-1918.Mais il est curieux de noter que personne n ait pu en donner le nom.Nous pensons donc qu il s agit d une confusion entre les bataillons des 1er et 2eme Régiments de Marche d Afrique,unites mixtes Legion-Zouaves,et les Bataillons de Marche d Infanterie Legere d Afrique,qui abregeaient parfois leur nom en "Bataillons de Marche d Afrique",et utilisaient le sigle BMA,tres proche de celui de RMA d ailleurs.Cordialement.