Pas très fiers !

Bonjour,

Comme chaque année, la CAER de RASTATT louait tous les mois de septembre un hôtel pour loger le détachement des écoutes expédié à HANENKLEE (près de BRUNSWICK) afin d'enregistrer les grandes manoeuvres soviétiques qui se déroulaient dans les camps situés près de MAGDEBOURG alors en RDA.

Le HARTZ est une région spendide et nous passions un mois de vcances ou presque dans ce magnifique paysage.

Nos stations d'écoutes étaient installés à bord de vieux GMC carossés à l'orignine en camion atelier puis transformé artisanalement en station d'écoutes.

Quatre opérateurs entassés plus le chef de quart desservaient les récepteurs de marque "HAMMERLUND SP 600" à la pointe du progrès en 1950 mais en 1963, ils étaient usés après avoir été utilisés 24 heures sur 24 en INDOCHINE, en ALGERIE et même à RASTATT.

Les antennes étaient conçues par l'atelier de dépannage de la CAER et n'étaient pas performantes du tout mais la proximité des troupes soviétiques comblaient cet handicap.

Nous avions quatre GMC installés au "SHALKE" une colline siuée à une dizaine de kilomètres d'HANNENKLEE qui dominait les plaines de RDA.

En 1964, je suis prévenu que les "écoutes" de la BUNDESWHER viendraient nous rejoindre pour la première fois, leur armée était jeune!

Un jour, je vois arriver le convoi annoncé ! que des véhicules neufs! MERCEDES, MAN, MAGIRUS etc.

Ils s'installent près de nous pour effectuer la même mission mais avec des moyens considérables que nous envions et dont nous rêvions.

Ils possédaient des chassis de MERCEDES sans caisse mais avec l'antenne couchée sur un bâti.

Un sous-officier prend une télécommande et l'antenne se hisse verticalement comme des poupées gigognes et l'oriente au degré près dans la direction souhaitée.

Je suis amené à visiter les shelters équipés de récepteurs TELEFUNKEN neufs.

On voyait que rien n'avait été improvisé, climatisation, sièges bureau etc etc.

Les personnels couchaient sous d'immenses tentes chauffées avec sanitaires chimiques, douches etc

Là, nous étions supérieurs car nous étions à l'hôtel aux frais de la princesse !!

Le capitaine qui commandait leur détachement était sympha au possible, leur foyer était accueillant et nous n'avons jamais pu régler le montant de la moindre consommation.

Deux ou trois jours après leur arrivée, le capitaine me demande de visiter nos shelters (!!!)
ce que fais sans enthousiasme et il est surpris que nous écrivions les messages intercéptés avec des "BIC" alors qu'eux avaient des machines à écrire.
Je n'ai pas osé lui dire que c'était faute de moyens financiers.

Par contre, il me demande un tas de renseignements car ils n'avaient pas notre pratique et pas mal d'éléments leur échappaient .

Je me suis fait un plaisir de les renseigner et le mois de séjour se déroula dans le meilleur des mondes.

Je retourne à HANNENKLEE en juin prochain à l'hôtel qui nous servit de mess de garnison pendant un mois.

Bien amicalement.

Gantheret

Bonjour,
très intéressant comme d'habitude!
Merci!
Cordialement,
CG

Bonsoir Guy,

Merci pour ce récit qui réunit deux camps autrefois ennemis, un possédant la pratique et l'autre les moyens techniques.

Est ce que à l'époque la barrière de la langue limitait beaucoup la collaboration entre les deux armées ?

Amicalement
Loïc

Toujours un plaisir de vous lire.

Encore une fois, un récit "vrai" particulièrement intéressant !
Merci

Salut,
Le monde est vraiment petite.
Quinze ans après toi,j'ai fait quelque maniples avec la "EloKa"(guerre électronique) allemande dans
le secteur Wolfsburg-Helmstedt-Wolfenbuettel(qui se trouve a une vingtaine de kilométrés du Hahnenklee).
Par ma classification "Secret Defense" et les connaissances rudimentaires du russe(comme quelque uns de mes camarades Feldjaeger) on a servi le "gibier" pour un changement d'arme(eux sont transmissions).A cette époque la Eloka était en "nomadisation" au longue de la frontière avec leurs Unimog Shelter.
Bien sur ils écoutent les conversations,mais le plus hilarant était quand ils(tri-lanque anglais/allemand/russe) se mêlent dans les conversations des gars d'en face, pour donner les contre ordres.Je ne peux pas juger la efficacité mais chaque fois sa été le "bordel" ensuit dans les radio communication chez les "popof".
Heureusement pour moi(car je ne avais pas envie de passer ma vie dans un shelter),ils n'ont pas jette leur dévolue sur moi,car trop mauvais en russe a l'époque(et nul maintenant).
Tu as raison de retourner la bas,car le Harz est vraiment une région formidable.

bmc

Bonjour à tous,

Oui, le monde est vraiment petit et je me souviens bien des shelters "UNIMOG" qui circulaient le long du rideau de fer où nous allions nous recueillir sur les tombes rudimentaires des fuyards abattus par les vopos dans les barbelés et qui réussissaient à traverser pour mourir libres.

Ces shelters étaient équipés pour écouter les liaisons en MF des gardes chioumes de l'est ? on les voyait dans leurs miradors, jumelles dans une main, radio dans l'autre et une arme à proximité.

Nous nous approchions le plus près possible du mut de barbelés et nous les prenions en photos avec leurs bergers allemands qui aboyaient sans interruption.

Quant à la compréhension entre nous, je ne me souviens pas de problèmes particuliers car beaucoup de cadres et soldats avaient servi en FRANCE ou en WALLONIE et avaient de bons souvenirs et de notre pays et de la langue.

Pas mal de militaires français ont épousé des allemandes depuis 1945 et parlaient couramment la langue de GOETHE sans compter les français qui avaient choisi l'allemand en première langue au lycéen ce qui était le cas de mon épouse qui servait d'interprète à NIEDERMENDIG ou nous étions cinq familles françaises au milieu de la base aérienne allemande et heureux comme des papes.

En plus, le général MASSU avait ordonné en +/- 1962 que chaque militaire présent aux FFA ait 2 ou 3heures de cours d'allemand effectué par des appelés du contingent triés par les bureaux de recrutement en FRANCE.

Il y avait également d'anciens légionnaires lesquels, après 5 ou 10 ans de service ont rejoint la BUNDESWHER, on les reconnaissait facilement.

J'ai commis une erreur dans mon récit: les shelters n' ont pas été reconditionnés par la CAER(INDOCHINE) mais par la 718° CT.

Quant à l'intrusion dont parle BMC, elle n'existait pas à mon époque mais je veux bien croire que c'était le souk car les radios étaient nuls ou presque mais ils en avaient une telle quantité que cela compensait!

Bien amicalement

Guy Gantheret

Quant à moi, je ne connaîs qu'un mot en russe : "PRIUM" ce qui signifiait, je crois "à vous" lorsqu'ils travaillaient en phonie, ce qui était rare.

Bonjour,
nouvel arrivé sur ce forum,je trouve ce recit trés interessant,transmetteur,j'ai connu dans les années 70 ,un ancien sous off qui avait fait un sejour en Indo dans la CAER,il était toujours en activité mais en tant que personnel civil,d'abord à Boulay puis à Montigny les Metz!!
Laurent

Bonjour,

Je suis retourné à HANNENKLEE cinquante ans après et si j'ai bien reconnu les deux lacs, j'ai eu du mal à me diriger dans la ville devenue touristique.

Le sous-officier en question ne s'appellerait-il pas BAUDOIN bien que beaucoup d'autres aient quitté la CAER pour rejoindre le GCR au salaire supérieur à travail égal !.

Bienvenu dans le forum.

Bien amicalement.

Gantheret

PS/ J'ai été chef de centre des écoutes à BOULAY en 1970/1971 avec le capitaine BURLOT et le lieutenant CARLI.

Bonjour,
merci,et oui,c'est bien monsieur Baudoin!Quand à moi,je suis arrivé au GRET806 en novembre 1974!
Salutations
Laurent

OK, Baudoin est toujours de ce monde !

Bonne soirée

Gantheret

RE,
j'en suis trés content,c'est quelqu'un que je reverrais avec trés grand plaisir!!
Laurent

Bonjour,

Effectivement le 44RT a quitté LANDAU pour MUTZIG le 01/09/1994.

Bien amicalement.

Guy Gantheret