Les enfants dans l'armée.

Bonjour,
voici le plus jeune sous-officier en 1915:


A 13 ans en 1914, il devait aussi être l'un des plus jeunes soldats également!
Article paru dans l'Est Républicain de janvier 1915.
Cordialement,
CG

wouah,sa saute aux yeux O_O

Bonjour,
maintenant voici l'histoire d'un jeune chasseur alpin en 1915:

Cordialement,
CG

Pupille des brigades Russes en France

Un engagé de 15 ans en 1914:

Quelques liens concernant les plus jeunes enfants soldats français en 14/18:

Désiré Bianco : Le plus jeune poilu et le plus jeune "mort pour la France" de la 1ère guerre mondiale.

Jean Corentin Carré : Engagé à 15 ans sous une fausse identité.

André Marcel Dieudonné : Engagé à 16 ans, a sans doûte trompé le bureau recruteur.

François Marius Ratto : Enfant suivant le 27e BCA depuis le début de la guerre.

Adrien Thierry : Voici une histoire étonnante résumée sur la fiche Mémoire des Hommes, il semble qu´un gamin de 16 ans ait choisi de suivre le 9° R.I. (secteur Les Hurlus de septembre 1914 à avril 1915). Sans doute « adopté » par les soldats, il les a suivis jusqu'à Perthes-les-Hurlus où il a été porté disparu.

Marceau Léon Weber : Marceau part à 14 ans rejoindre au front son frère aîné Gilbert. Il suivra le 8e Bataillon de Chasseurs à Pied comme Enfant de Troupe volontaire.

Bonjour à tous,

Je connaissais l'histoire touchante de Désiré Bianco pour avoir été évoquée dans le bimestriel 14 18
Il s'était embarqué comme passager clandestin dans un des navires qui menait des unités vers les Dardanelles et par la force des choses avait été recueilli par le régiment.
Il chargea dans les lignes en criant "vive la France" avant d'être abattu...

la stèle qui lui est dédiée :

Des bretons de 14, 15 ans:
Castel Raymond,  né en 1900, orphelin, rejoint le 73° RI et est tué le 23 septembre 1915 à Hermonville, Marne.

Delalande Paul, né en 1900, rejoint le 241°RI en novembre 14, puis transféré au 50°RAC, évacué en 1915 pour maladie, s'engage dans la marine en 17 et poursuit après guerre une carrière militaire.

Dupuis Louis, né en 1900, suit le même parcours que Dalalande mais reste à Rennes en 1915 suite à son évacuation.

Guégan Louis, né en 1899, rejoint le 19°RI en novembre 14 et devient téléphoniste dans ce régiment.

L'Hénaff, scout à Morlaix, tente de rejoindre le 72°RI en compagnie de deux autres scouts (Marzin Lucien et Le Brigand) mais sont refoulés par les autorités militaires.

Le Bas René, né en 1899, orphelin, rejoint le 19°RI, blessé en 1915 puis est évacué sur Dinan et Brest.

Legouais, Lossois, Tollart et Trubert, nés en 1900 et 1901, tentent de s'engager dans l'armée britannique mais doivent renoncer faute de moyens financiers pour le voyage.

Mevel Yves, 1899, première tentative en septembre 14 au 72°RI, y arrive en décembre.
Blessé en 1915 de plusieurs balles et obus, perd l'usage d'un oeil et d'un bras et devient le plus jeune décoré de la Croix de guerre et de la Médaille Militaire à 16 ans.

Pichon Victor, 1900, r(ejoint le 13° hussards en décembre 14 comme agent de liaison, puis revient à l'école de St Malo en 1915.
S'engage au 25°RI en 1917 et est démobilisé en 1919.

Renault Pierre, 1899, rejoint le 137°RI en 1914, blessé en janvier 15, cité en octobre 15, s'engage en 16 au 65°RI, deux blessures et intoxiqué par les gaz, démobilisé en 19.

Bonsoir,

Certains comme Jean Corentin Carré furent utilisés après guerre pour une propagande patriote à destination de la jeunesse:


Cordialement.

C'est très troublant ... Connaître la guerre est ses souffrances à 13 ans. Le pire c'est qu'encore aujourd'hui les enfants sont forcés de prendre les armes dans certains pays ... L'Homme semble toujours vouloir se livrer aux fureurs de la guerre, la paix est sans doute trop ennuyeuse ...

Ah bah je vais pouvoir faire de la reconstitution moi!
Plus sérieusement c'est une histoire plus que méconnue, on ne peut que comprendre les souffrances de ces jeunes.
Merci du partage en tout cas ! Je ne connaissais pas.

Lors des combats du Reichackerkopf dans les Vosges (février à juillet 1915), des jeunes soldats allemands de 18 ans ont été capturés alors qu'ils tentaient de couper des barbelés protégeant une tranchée française.

D'autres âgés de 15 à 16 ans ont été capturés dans le secteur d'Arras.
Leur sergent n'avait que 18 ans.

Bonsoir,

Cathelineau a écrit:

Certains comme Jean Corentin Carré furent utilisés après guerre pour une propagande patriote à destination de la jeunesse:


Cordialement.

Et même très longtemps après la guerre : photo prise ce jour dans la librairie de l'expo temporaire des Invalides "1918-1923 à l'est la guerre sans fin" : trois volumes de "Jean-Corentin Carré, jeune soldat de la guerre 14-18" à destination des enfants, publié en septembre 2018.

D'ailleurs ça ferait un modeste travail d'études d'histoire, comparer la version 1919/1920 et celle de 2018.

Bonjour,
toujours sur Jean Corentin Carré, voici l'affiche entière:


Actuellement en vente:
https://www.delcampe.net/fr/collections/militaria/1914-18/affiche-58-x-76cm-superbement-illustree-a-la-gloire-de-jean-corentin-carre-du-faouet-mort-a-18-ans-en-combat-aerien-1453746149.html
Cordialement,
CG

Bonjour,

Jean Corentin Carré est d'ailleurs de la famille (un grand oncle je crois) de M. Bianchi, le maire de Clermont-Fd... La ville portera peut-être un jour un projet autour de cette figure emblématique.

Amicalement.

Bonjour,

Les hussards noirs de la république avaient pour mission de développer un sentiment anti allemand chez les enfants et la volonté de reprendre l'Alsace-Lorraine.
Avec l'insouciance et l'enthousiasme de la jeunesse, plus d'un a du vouloir transformer en acte ce que leur avaient appris leurs enseignants.

Je me demande comment ont pu se réintégrer dans la vie civile ces enfants après guerre quand on voit la difficulté qu'ont eu beaucoup de poilus.

Je ne pense pas que la question se pose en ces termes. En fait l'image des enfants soldats est ambivalente: il ont certes pu servir de relais de propagande auprès de la jeunesse, mais dans les faits ce type d'engagement est clairement réprouvé par l'Armée française: il me semble que quand le jeune Carré fut en âge d'être appelé, il dût révéler sa supercherie car il était déjà sous les drapeau et à cette occasion il fut condamné, dégradé et on lui retira ses décorations.
Les instituteurs n'incitent d'ailleurs pas les enfants à devenir des soldats avant l'âge adulte, c'est par leur comportement et leur travail d'élèves qu'ils œuvrent à l’intérêt de la France.

Le vrai problème lié aux enfants dans l'après-guère, c'est la question des orphelins de père et des familles de déplacés du N-E.

Bien cordialement.

bonjour

il s'agit plutôt des enfants sur le front ou dans les unités puisque des "enfants dans l'Armée" il y'en avait bien déjà des centaines de façon totalement réglementaire à cette époque

les enfants de troupe ont tous été regroupés dans 6 Ecoles Militaires Préparatoires créées en 1884 :
4 d'Infanterie à Rambouillet, Les Andelys, Saint-Hippolyte-du-Fort, Montreuil-sur-Mer,
une de Cavalerie à Autun,
une d'Artillerie Génie à Billom (1886-1963)

Salutations
Loïc

Bonjour,

Les hussards de Jules Ferry n'avaient pas pour objectif de faire des enfants soldats, mais de préparer les enfants à devenir, adulte, de bons soldats : les bataillons scolaires, les lebels scolaires...
J'ai retrouvé des manuels d'histoire de 1900 et l'histoire était clairement écrite pour inspirer un sentiment anti-allemand. Sauf que les enfants de 1900 n'ont pas eu le temps de devenir adulte quand la guerre a éclaté, mais il avaient été conditionné dans le désir de venger 1870.

Lorsque j'ai vidé la maison de mes parents, j'ai retrouvé des lettres de mon grand père, né en 1902, qu'il écrivait à son père, officier de chasseurs alpins, gravement blessé en 1915 dans les Vosges.
Il souhaitait ardemment que la guerre se prolonge jusqu'à ses 18 ans et qu'il puise lui aussi casser du boche et libérer l'Alsace, comme son père et son grand frère.
Il demandait à son père de lui obtenir une dérogation pour pouvoir s'engager tout de suite. Et lorsque l'armistice a été signé en 18, il était catastrophé car il n'avait pas pu faire son devoir.
En 1944, lorsqu'il sera blessé lors de la bataille d'Orbey, il écrira à son père que décidément le sort voudra qu'il ne libère jamais l'Alsace.

Concernant les enfants en 1919, effectivement quantitativement, les orphelins et les déplacés présentaient plus un souci pour le gouvernement que les quelques enfants soldats.

Ma question était plus individuel (de l'individu). Comment ces enfants qui ont connu l'enfer des tranchées ont pu s'intégrer dans la vie civile après ce qu'ils avaient vécu, quand on voit les traumatismes qu'a laissé cette guerre sur les adultes.
J'ai connu un ancien poilu qui hurlait encore la nuit à 75 ans. Sa femme disait qu'il lui a fallu de nombreuses années pour s'adapter à la vie civile à son retour et combattre l'alcoolisme qui lui avait permis de tenir dans les tranchées.