Quart d'heure colonial

Bonjour,

Une petite histoire qui a failli me coûter bien cher mais saint GABRIEL était à mes cotés cejour là !

L'histoire se passe à VATAÏ, nom donné au terrain d'aviation de VIENTIANE au printemps 1955.

La guerre était donc terminée et malgré mes blessures, je fus muté de DOSON près d'HAÏPHONG au gonio fixe de VATAI, soit plus de 2.000 km en avion.

J'avais quatre opérateurs dont un, parachutiste à l'origine qui gardait son béret rouge en permanence sur la tête même pour dormir !

Ce brave guerrier était caporal chef et un jour qu'il était de repos et faisait sa toilette sur la margelle du puits, il aperçoit un ubu survolant ce qui nous servait d'habitation, une vieille contrucyion en bamabous et en bois sur pilotis.

Il se précipite pour prendre son USM 1 et abat la bestiole de 2 mètres d'envergure.

Je lui précise bien d'aller enterrer l'oiseau assez loin de la station et de prendre le DODGE sans utiliser l'essence contenue dans le jerrican pour faire cramer l'objet de son exploit mais de l'enterrer.

Pas de problèmes, chef ! le voilà parti et au bout d'une demi heure environ, j'aperçois de la fumée et des flammes qui progressaient vers le parking où stationnait plusieurs avions civils et militaires.

Nous nous précipitons mais compte tenu de la distance, nous ne servions à rien ! le DODGE et son "héros" étaient bloqués par les flammes et la fumée.

Nous voyons les 2 GMC " incendie" tenter d'éteindre les flammes sans succés tandis que des officiers présents hurlaient et cherchaient à savoir qui était le c.. à l'origine du départ du feu.

Je fais l'idiot, étant pratiquement inconnu dans notre coin et soulagé de voir que le feu ne progressait pratiquement plus faute d'herbes à proximité du parking.

L'incendie fut éteint et arriva l'heure des CR auquels je n'ai pas participé.

Mon caporal chef ne se sentait pas du tout coupable partant du principe que la solution d'avoir arrosé l'ubu de 20 litres d'essence était le moyen le plus rapide.. cheers:

Vint l'heure des comptes: une mutation à SAÏGON par le premier avion et aucune sanction disciplinaire, ce qui aurait entraîné une suppression de solde.

Quant à moi, j'ai eu la peur de ma vie.

J'ai revu ce caporal chef toujours avec son béret rouge mais avec le grade d'adjudant chef dans l'Arme des Trans métro en 1967 aux FFA.

Bien amicalement.

Gantheret

Bonjour,
on avait l'habitude de dire que les paras avaient un muscle (dans la tête) et deux cerveaux (dans les bras), ça semble se vérifier
Cordialement,
CG