Modèle 1822

Bonjour,

Le nouveau et dernier système 1822 des armes à silex a succédé au système 1816 après des différences mineures

Connaissez-vous avec exactitudes l'année du début des fabrications ? 1822 ou 1823 ou 1824 ?

(Des exemplaires de 1824 sont connus)

Et deuxième question a t-on une estimation de la production de pistolets 1822 à silex fabriqués entre la première année de fabrication qui reste à définir et jusqu'au début des années 1840/41 ?

Merci à vous de vos lumières

Bonjour,
ni Boudriot ni Bottet ne donnent ce renseignement.
Cordialement,
CG

Merci Crevette

Je fais appel aux détenteurs de 1822 (pistolet et/ou fusil), toujours à silex ou transformés à percussion afin qu'ils nous indiquent d'une part l'année de fabrication, d'autre part la manufacture et le modèle duquel proviennent les informations



Merci à vous

Après avoir remué quelques kilos de papier, j'ai trouvé quelques infos.

Tout d'abord le plus récent fusil modèle 1822 fabriqué (et connu) l'a été à Saint Etienne en 1847, probablement pour une garde nationale.
cf Jean Boudriot, Gazette des armes n° 96.



Ensuite j'ai trouvé que le fusil 1822 était en fabrication depuis plus d'une année en 1824.
Egalement que le devis du fusil 1822 a été envoyé par Saint Etienne au ministre le 15 avril 1823, il ne fut pas approuvé et un autre lui fut envoyé le 18 août 1823.

Les premiers fusils mle 1822 furent ils fabriqués à Saint Etienne en 1822 avant l'approbation du devis?
C'est probable si j'en crois la 1° remarque: "le fusil 1822 était en fabrication depuis plus d'une année en 1824."

Autre note: en 1823 St Etienne livra 14 500 fusils d'infanterie (1822 à mon avis) et autres armes, selon l'ordre ministériel du 28 novembre 1822.
Livraison augmentée de 500 fusils d'infanterie et 500 d'artillerie le 18 septembre 1823, puis de 3000 fusils de voltigeur le 27 octobre 1823.

cf Historique de la manufacture de St Etienne de R. Dubessy.


Autre modèle de fusil maintenant, le mle AN IX fut fabriqué jusqu'aux environs de 1819, sans doute pour épuiser les pièces existantes.
cf J. Pelissier, Gazette des armes n° 251.

Après la défaite de Napoléon à Waterloo, le roi Louis XVIII (1814-1824) a formé une nouvelle armée, équipée avec des nouvelles armes à silex: le système 1816. La platine à silex du système 1816 était améliorée pour réduire le nombre de ratés. La table de la batterie est évidée et la table est plus large et moins pentue. La platine comporte un garde-feu à l'arrière du bassinet. Le modèle 1816 est succédé par le modèle 1822. Dans les armes de ces modèles la lumière, presque cylindrique, n'a que 0,3 mm d'évasement à l'extérieur; l'entablement du bassinet la recouvre de 0,7 mm; la face de la batterie est légèrement rétrécie et diminuée de hauteur et porte un retroussis. Ces changements ont pour objet de donner plus de feu dans le bassinet, de prévenir la rupture de la vis du chien, qui se cassait souvent en frappant sur le sommet de la batterie et de faciliter l'ouverture du bassinet. Enfin, les garnitures ont encore été allégées et la crosse a été un peu modifiée pour être mieux en main. Le pistolet modèle 1822 est le dernier pistolet à silex de l'armée française. À partir de 1841 presque tous les pistolets 1816/22 ont été transformés à percussion. Les pistolets modèle 1816/22 qui ont survécu en état d'origine sont très rares. Le pistole présenté ici est fabriqué en 1828 à la Manufacture de Mutzig.

Merci Crevette
Merci Rusiewicz

rusiewicz a écrit:

Après la défaite de Napoléon à Waterloo, le roi Louis XVIII (1814-1824) a formé une nouvelle armée, équipée avec des nouvelles armes à silex: le système 1816. La platine à silex du système 1816 était améliorée pour réduire le nombre de ratés. La table de la batterie est évidée et la table est plus large et moins pentue. La platine comporte un garde-feu à l'arrière du bassinet. Le modèle 1816 est succédé par le modèle 1822. Dans les armes de ces modèles la lumière, presque cylindrique, n'a que 0,3 mm d'évasement à l'extérieur; l'entablement du bassinet la recouvre de 0,7 mm; la face de la batterie est légèrement rétrécie et diminuée de hauteur et porte un retroussis. Ces changements ont pour objet de donner plus de feu dans le bassinet, de prévenir la rupture de la vis du chien, qui se cassait souvent en frappant sur le sommet de la batterie et de faciliter l'ouverture du bassinet. Enfin, les garnitures ont encore été allégées et la crosse a été un peu modifiée pour être mieux en main. Le pistolet modèle 1822 est le dernier pistolet à silex de l'armée française. À partir de 1841 presque tous les pistolets 1816/22 ont été transformés à percussion. Les pistolets modèle 1816/22 qui ont survécu en état d'origine sont très rares. Le pistole présenté ici est fabriqué en 1828 à la Manufacture de Mutzig.

Entre un 1816 et un 1822, j'avais remarqué que la crosse était plus fine sur un 1822, mais j'avais pensé qu'il s'agissait d'une adaptation de la crosse à la taille de la main du militaire.

Lors que vous disposez de l'un et de l'autre, vous me dîtes à priori que cette différence serait toujours perceptible.

Pour le 1816, le poids annoncé est de 1,3 kg.
Pour le 1822, pas de poids annoncé par JB

Crevette a écrit:

Après avoir remué quelques kilos de papier, j'ai trouvé quelques infos.

Tout d'abord le plus récent fusil modèle 1822 fabriqué (et connu) l'a été à Saint Etienne en 1847, probablement pour une garde nationale.
cf Jean Boudriot, Gazette des armes n° 96.



Ensuite j'ai trouvé que le fusil 1822 était en fabrication depuis plus d'une année en 1824.
Egalement que le devis du fusil 1822 a été envoyé par Saint Etienne au ministre le 15 avril 1823, il ne fut pas approuvé et un autre lui fut envoyé le 18 août 1823.

Les premiers fusils mle 1822 furent ils fabriqués à Saint Etienne en 1822 avant l'approbation du devis?
C'est probable si j'en crois la 1° remarque: "le fusil 1822 était en fabrication depuis plus d'une année en 1824."

Autre note: en 1823 St Etienne livra 14 500 fusils d'infanterie (1822 à mon avis) et autres armes, selon l'ordre ministériel du 28 novembre 1822.
Livraison augmentée de 500 fusils d'infanterie et 500 d'artillerie le 18 septembre 1823, puis de 3000 fusils de voltigeur le 27 octobre 1823.

cf Historique de la manufacture de St Etienne de R. Dubessy.


Autre modèle de fusil maintenant, le mle AN IX fut fabriqué jusqu'aux environs de 1819, sans doute pour épuiser les pièces existantes.
cf J. Pelissier, Gazette des armes n° 251.

La date de 1847 semble tardive pour les modèles "classiques"

Par contre les éléments fournis pour les origines des fabrications semblent apportés une très probable certitude pour 1823

Il ne nous reste plus qu'à faire nos curieux ici ou là pour confirmer nos hypothèses par des preuves indiscutables.

Le fusil 1822 daté 1847 est photographié sous toutes les coutures, démonté dans au moins deux numéros différents anciens de la Gazette des armes.
Aussi surprenant que ça paraisse, c'est une certitude!

Crevette a écrit:

Le fusil 1822 daté 1847 est photographié sous toutes les coutures, démonté dans au moins deux numéros différents anciens de la Gazette des armes.
Aussi surprenant que ça paraisse, c'est une certitude!

En effet c'est surprenant mais c'est également une certitude

La mise à percussion des modèles 1816 et 1822 débutent approximativement en 1840/41

Les premiers modèles fabriqués d'origine à percussion pour les armes courtes débutent en 1845

Un retard existe certainement pour les armes longues !!!

Et dire que la percussion civile pour la chasse existait dès les années 1830!
Mais comme d'hab, l'armée a peur des nouvelles techniques

Ou alors comme le précise JB, comme c'est probablement une arme pour la garde nationale, ces corps toujours un peu plus spécifique pouvaient encore exiger de sortir légèrement  du rang

Tout à fait!

Crevette a écrit:

Et dire que la percussion civile pour la chasse existait dès les années 1830!
Mais comme d'hab, l'armée a peur des nouvelles techniques

Pour preuve supplémentaire et s'il était besoin d'appuyer tes propos

Le corps des officiers se dotent du 1833 (d'origine civile) avec la légère modification type guerre avec le second type

Et entre temps, le fabrication des silex de troupe se poursuit, j'en ai vu un daté de 1833 ...

Là ce n'est plus de l'inertie entre le modèle 1833 pour les officiers et le début du commencement des modifications en 1840

Cependant afin de les modifier à percussion, ils ont longuement réfléchi pour minimiser les coûts de l'opération

Mais entre 1833 et 1840, là ce n'est plus de l'inertie administrative mais véritablement de la lenteur militaire

Même la Marine se détache de l'armement cavalerie (et avec plaisir) en créant (imposant) son propre modèle 1837 à percussion. Il sort des manufactures 3 ans avant le début de la mise à percussion pour la cavalerie